Depuis quelque temps, un débat fort intéressant, mais surtout nécessaire, anime les médias et le Québec tout entier. L’université que j’aime tant se retrouve au cœur des échanges, et nombreuses sont les voix à s’élever pour soutenir la nécessaire contribution de l’Université du Québec à Montréal à l’essor du Québec et à la pérennité du caractère francophone de Montréal.
Certes, certains des faits rapportés sont moins plaisants à lire. Je pense notamment aux difficultés du Quartier latin, mais aussi à la baisse des effectifs étudiants et, en corollaire, à la perte d’attractivité des programmes universitaires offerts en français à Montréal.
Toutefois, je suis heureux que l’on parle ces jours-ci de l’UQAM, non pas pour lui reprocher son caractère bouillonnant, mais plutôt pour mettre en lumière, plus que jamais, sa pertinence. L’UQAM est pionnière dans de nombreux champs d’études, de recherche et de création. Elle abrite la plus grande école de gestion francophone au Canada et elle forme 70 % du personnel enseignant dans la région de Montréal, tandis que son programme de doctorat en psychologie, le plus grand au Canada, contribue à former une relève apte à faire face aux enjeux de santé mentale. Et ce ne sont là que quelques exemples, parmi bien d’autres.
L’UQAM, c’est aussi et surtout une communauté vibrante qui participe activement au progrès social, scientifique, économique et culturel du Québec.
L’UQAM remplit sa mission, et avec brio. Pour qu’elle puisse continuer d’exercer son rôle et le renforcer, notamment en ce qui a trait à la préservation et à la promotion du français, elle doit pouvoir bénéficier des meilleures conditions possibles, en particulier sur le plan financier. Il est impératif que le sous-financement historique de notre université soit corrigé.
Je ne peux que me réjouir des prises de position récentes, dans les médias, en faveur d’un appui plus marqué des pouvoirs publics à notre endroit. Depuis plus de 50 ans, grâce à l’UQAM et au réseau de l’Université du Québec, les avancées en matière d’accessibilité et de démocratisation du savoir sont tangibles et remarquables.
Parmi les 35 000 personnes inscrites dans nos programmes d’études, plusieurs sont les premières de leur famille à fréquenter un établissement d’enseignement supérieur, d’autres des adultes en situation d’emploi, d’autres des parents qui étudient. Les femmes représentent aujourd’hui 63 % de la population étudiante totale de l’UQAM, alors qu’elles n’étaient que 30 % il y a 50 ans.
La mission de l’UQAM, portée dès l’origine par une vision profondément démocratique et audacieuse, est plus que jamais actuelle. La contribution de nos personnes diplômées – 300 000 ce printemps! – est manifeste dans tous les secteurs d’activité: éducation, affaires, science, arts et culture, cinéma, communication, sciences humaines, politique, droit et justice sociale.
La diffusion de la science et de la culture en français, tout comme la formation en français des nouvelles générations, d’ici et d’ailleurs, passe par un soutien accru à l’UQAM et par la reconnaissance de son rôle incontournable non seulement dans la relance du Quartier latin mais dans l’essor du Québec tout entier.
Louis Baron, recteur intérimaire et vice-recteur au Développement humain et organisationnel