Pour une stratégie pancanadienne de l’eau
Selon un rapport de l’UNESCO publié au printemps dernier, une crise mondiale de l’eau se profile à l’horizon. Le rapport prévoit que la demande en eau des villes devrait augmenter de 80 % et que la population urbaine confrontée au manque d’eau devrait doubler d’ici 2050. Même si le Canada détient 20 % des réserves mondiales en eau douce, le pays fait face à plusieurs enjeux liés à l’eau: contamination de l’eau par les combustibles fossiles et les activités agricoles, disparité de l’accès à l’eau dans les communautés autochtones, conséquences environnementales du réchauffement climatique, inondations… La gestion de ces problématiques génère des défis complexes, particulièrement d’un point de vue juridique, et de nombreux spécialistes préconisent une approche pancanadienne de l’eau pour harmoniser les mécanismes juridiques. L’ouvrage du professeur du Département des sciences juridiques Alexandre Lillo Le droit de l’eau s’inscrit dans ce mouvement en explorant, d’un point de vue juridique, la forme, la légitimité et la faisabilité d’une stratégie pancanadienne de l’eau. L’ouvrage révèle les obstacles qui se dressent face à sa mise en œuvre et propose 12 principes visant à poser les pierres fondatrices d’un régime juridique de l’eau adapté aux réalités de l’environnement social et naturel. Publié chez LexisNexis.
Comprendre le populisme
Ces dernières années, le concept de populisme a fait l’objet de multiples débats, tant académiques que publics. Depuis le Brexit et l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, en 2016, le populisme, en particulier le populisme de droite, est l’un des phénomène politiques ayant suscité à la fois la plus grande surprise par son ampleur et le plus de questionnements par sa nature. Au Canada, l’actualité politique depuis la pandémie de COVID-19 semble donner raison à la thèse voulant que le pays n’échappe pas à la vague populiste globale. Dans ce contexte, il est nécessaire d’approfondir la compréhension du populisme à l’aide d’outils théoriques et empiriques fournis par les sciences sociales. C’est ce que propose l’ouvrage collectif Populisme et sciences sociales: perspectives québécoises, canadiennes et transatlantiques, publié sous la direction du professeur du Département de sociologie Frédérick Guillaume Dufour et du professeur de l’Université d’Ottawa Efe Peker. Divers auteurs y abordent, notamment, le populisme comme stratégie de reconstruction de l’imaginaire politique, les fondements psychologiques du populisme, les rapports entre le populisme et l’État de droit ainsi que les manifestations du populisme au Canada anglais et en Amérique latine. Enfin, la conclusion plaide pour une sociologie des usages du populisme. Paru aux éditions de l’Université d’Ottawa.
Textes inédits de Marie-Victorin
Dans La Laurentie en fleur, le professeur du Département d’histoire Yves Gingras et le frère Gilles Baudet présentent des textes inédits du frère Marie-Victorin. À l’automne 1938, devant les membres du Réveil rural, le fondateur du Jardin botanique de Montréal déclarait: «La Laurentie en fleur! C’est le titre d’un grand livre que je voudrais écrire pour l’offrir comme un bréviaire charmant à tous ceux qui ont le bonheur de vivre près de la terre, de vivre dans sa lumière, d’entendre à chaque heure sa voix de douceur et de vérité.» Après avoir publié en 1935 l’œuvre de sa vie, la Flore laurentienne, Marie-Victorin n’a pas eu le temps de réaliser ce projet d’un livre qui, disait-il, «serait un guide aimable à travers le Jardin Enchanté de la Laurentie.» Yves Gingras et le frère Gilles Beaudet ont recueilli de nombreux textes de Marie-Victorin parus dans des revues et journaux québécois entre 1913 et 1944, que viennent compléter des extraits de la Flore laurentienne portant sur les usages des plantes et leur inscription dans la culture. Les textes sont accompagnés de dessins originaux du frère Alexandre Blouin (1892-1987), professeur de biologie au Mont-Saint-Louis, et aussi confrère et ami de Marie-Victorin. Paru chez Boréal.
L’ère du bioplastique?
Utiliser la science et la technologie pour régler un problème d’envergure mondiale, la pollution par le plastique, voilà ce que propose le professeur retraité du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Paul Lavallée dans son essai Le plastique est mort, vive le bioplastique! «L’objectif de cet ouvrage n’est pas de convaincre le lecteur que la pollution par le plastique a atteint un niveau dangereux: cela devrait être évident à présent, écrit-il. Il s’agit plutôt de proposer une solution concrète au problème posé par les plastiques actuels, à base de pétrole, en évitant les pièges, en présentant les matériaux qui peuvent dès maintenant les remplacer, et d’exposer les étapes permettant de mener à bien la transition, en nous fondant sur l’expérience de pays qui se sont déjà engagés dans cette voie.» Le bioplastique peut être fabriqué à partir d’éléments organiques (végétaux, résidus alimentaires, algues). Dans les conditions appropriées, il se décompose en compost ou en biométhane sous l’action de bactéries, sans tri préalable, ce qui vient pallier les insuffisances du système de recyclage actuel. Plan de conversion à l’appui, l’ouvrage montre comment le bioplastique, même s’il a généralement mauvaise presse, ouvre véritablement un avenir beaucoup plus sain pour l’environnement et le vivant. Publié chez Écosociété.
Préparer des villes résilientes
«Pourquoi n’ai-je pas été capable, en 12 ans, de faire de la rue Masson une voie piétonne florissante, alors que tous les ingrédients étaient réunis pour qu’elle le devienne? C’est de cela que j’ai envie de vous parler dans ce livre. Pourquoi, individuellement et collectivement, ne sommes-nous pas capables de faire certains choix pour les villes face à la crise climatique, encore aujourd’hui, malgré l’accumulation de faits indéniables qui devraient nous pousser à agir? Quels choix pouvons-nous faire?», s’interroge l’ancien maire de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie François William Croteau (Ph.D. études urbaines, 2018) dans un essai intitulé S’adapter. Demain: les villes résilientes. Biodiversité, déminéralisation, transport et mobilité, agriculture urbaine, gouvernance et pouvoir citoyen, aménagement du territoire: ce ne sont que quelques-uns des domaines où l’établissement de mesures de transition permettra de renforcer les assises de nos villes en prévision des années difficiles qui s’annoncent, souligne celui qui est chargé de cours au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG UQAM. Son ouvrage s’adresse tant aux néophytes qu’aux experts, afin de bien saisir le rôle que nous avons tous à jouer dans la résilience future de notre territoire. Les citoyens et citoyennes, croit-il profondément, peuvent être les moteurs du changement. Paru chez Québec Amérique.
Vivre avec la surveillance numérique en Chine
La surveillance numérique est omniprésente en Chine. Les villes chinoises comptent en moyenne 370 caméras pour 1000 habitants selon un Institut de recherche basé en Angleterre, ce qui est 20 fois plus qu’à Singapour et 30 fois plus qu’à Londres. En collaboration avec les grandes entreprises technologiques du pays, le gouvernement collecte des données sur les activités numériques des quelque 940 millions de Chinois qui ont accès à l’Internet. Les médias et gouvernements occidentaux dénoncent ce système de surveillance, mais peu se questionnent sur ce que vit la population chinoise. L’ouvrage Living with Digital Surveillance in China de la professeure du Département d’organisation et ressources humaines Ariane Ollier-Malaterre donne la parole aux citoyennes et citoyens du pays. Bien que plusieurs considèrent la surveillance numérique comme indispensable, d’autres émettent des objections et emploient des tactiques mentales pour s’en dissocier. Afin d’écrire ce livre, la professeure a réalisé une cinquantaine d’entrevues individuelles dans les grandes villes du pays – Chengdu, Shanghai, Beijing – et a tenu un journal détaillé de ses séjours dans plusieurs provinces de l’ouest du pays. Publié aux Éditions Routledge.