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Lectures de décembre

Actualités UQAM présente chaque mois une sélection d’ouvrages publiés par des membres de la communauté universitaire.

4 décembre 2023 à 7 h 54

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Souligner les 20 ans d’URBANIA

URBANIA célèbre ses 20 ans cette année. À l’occasion de cet anniversaire, la journaliste culturelle Tatiana Polevoy (B.A. communication/journalisme, 2007), que l’on a pu voir, entre autres, à MusiquePlus, TVA, Radio-Canada et Noovo, s’est donné le mandat de faire le portrait de ce média iconoclaste, qui a contribué à repousser les limites de la liberté journalistique. L’ouvrage URBANIA 20: rendre l’ordinaire extraordinaire raconte les bons coups, les dérapages et les prises de tête qui ont forgé la personnalité d’URBANIA et qui en ont fait un incubateur à talents. Pour réaliser cet ouvrage, la journaliste a interviewé plus de 80 personnes – rédacteurs en chef, collaborateurs réguliers, membres de l’équipe, lecteurs assidus – qui ont collaboré de près ou de loin au média. Elle revisite quelques faits saillants des deux dernières décennies, notamment la lettre ouverte de 2016 de la chanteuse Sofia Nolin, qui dénonçait l’intimidation dont elle avait fait l’objet après son apparition au gala de l’ADISQ. Le livre présente aussi une grande quantité d’archives visuelles, dont des pages couvertures marquantes, des photos qui ont fait jaser et des images tirées des reportages. Publié aux Éditions Cardinal.

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La fin du livre… pas pour tout de suite !

«Le livre est comme la roue… une technologie robuste qui a fait ses preuves. Pourtant, cela n’empêche pas les critiques de prophétiser à l’envi sa disparition, notamment depuis 1994, année de la commercialisation du réseau Internet», écrit le professeur du Département d’études littéraires Bertrand Gervais dans son essai Un imaginaire de la fin du livre: littérature et écrans. Le  livre et l’écran peuvent cohabiter même s’ils sont clairement en tension, affirme le chercheur, qui prend le parti de déconstruire cet imaginaire de la fin en en montrant les failles et les partis pris, mais aussi en soulignant qu’il s’agit d’un contexte propice à un renouvellement des pratiques littéraires et artistiques. D’un côté, on peut tester les limites du livre en le malmenant de toutes parts: il devient un matériau pour collages, découpages, coloriages et écritures, une forme investie sur le plan symbolique. De l’autre, on peut explorer les possibilités de l’écran à soutenir des projets à caractère littéraire, mais hors du livre: des fictions délocalisées, des œuvres hypermédia, des profils de fiction créés et animés sur les réseaux sociaux, de même que des textes générés artificiellement. L’auteur brosse ainsi le portrait d’une littérature préoccupée par ses fondements mêmes et soucieuse d’imaginer de nouvelles avenues éditoriales à travers un éventail de projets littéraires et artistiques rarement réunis dans un seul essai. Paru aux Presses de l’Université de Montréal.

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Hommes et féminisme

Opportunisme, fumisterie ou solidarité? Théâtre politique ou alliance véritable? Tant d’hommes font mine de rejoindre les rangs des féministes pour des motivations douteuses, qui n’ont rien à voir avec l’émancipation des femmes. Or, certains, que l’on soupçonne d’être moins bruyants, chercheraient à être solidaires pour vrai. Ils voudraient incarner des alliés authentiques dans la vie privée comme dans la sphère publique, voire dans l’action militante, sans tomber dans une attitude paternaliste ni décamper au premier obstacle. Dans Les hommes et le féminisme. Faux amis, poseurs ou alliés?, le professeur du Département de science politique Francis Dupuis-Déri mène une enquête qui puise dans l’histoire méconnue des hommes pro féministes et de leurs engagements en Europe, en Afrique, en Asie et dans les Amériques. Il présente quelques modèles d’hommes pro féministes et des cas problématiques, cherchant à comprendre les motivations pouvant pousser les hommes vers le féminisme. Il rappelle aussi que si des féministes veulent des hommes alliés, d’autres y voient une source potentielle de problèmes, craignant que les hommes n’usurpent leur lutte («en portant une cape de superhéros»). «Ce qui doit orienter la boussole de l’homme pro féministe, c’est d’abord la question politique du pouvoir», souligne l’auteur. Paru aux éditions du remue-ménage.

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Histoire de Saint-Eustache

Territoire d’abord fréquenté par des peuples autochtones en raison de ses cours d’eau navigables, la région de Saint-Eustache a été peuplée par les Européens au 18e siècle. Théâtre des rébellions de 1837-1838, Saint-Eustache se transforme après ces événements. D’un lieu de villégiature, elle devient banlieue et porte d’entrée des Laurentides, puis ville autonome à part entière. La ville est aujourd’hui un pôle d’agrotourisme dans la grande région métropolitaine de Montréal. La chargée de cours et étudiante au doctorat en histoire Émilie Girard et l’historienne Maude Bouchard-Dupont (M.A. histoire, 2014) retracent l’histoire de la ville dans l’ouvrage Une histoire contemporaine de Saint-Eustache. Après les rébellions, les autrices abordent la fin du régime seigneurial, l’entrée dans la modernité, les défis de l’ère contemporaine et les développements futurs. Abondamment illustré, l’ouvrage invite les lectrices et les lecteurs à refaire l’histoire d’une ville dynamique, à découvrir la toponymie locale et le patrimoine bâti, qui révèlent des personnages ayant marqué l’histoire locale et nationale. Publié aux Éditions Septentrion.

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Les femmes et le sport professionnel

Affirmer que Florence-Agathe Dubé-Moreau (M.A. histoire de l’art, 2019) a été parachutée dans un univers déstabilisant lorsque son conjoint Laurent Duvernay-Tardif a intégré l’équipe des Chiefs de Kansas City, dans la NFL, en 2014, relève de l’euphémisme. «Je ne connaissais personne de mon âge au Québec se décrivant comme croyante et pratiquante ni aucune personne ouvertement opposée à l’avortement ou au féminisme. Or, à Kansas City, dans le Midwest, ces idées – auxquelles je pourrais aussi ajouter l’homophobie, la suspicion envers le recyclage, l’éloge du droit de porter une arme, et la défense des valeurs traditionnelles sur la famille – étaient chose commune. J’assistais à des conversations sur la volonté de Dieu, sur les politiques républicaines et sur les recettes de yams de grand-mère avec un mélange d’incrédulité et de curiosité de touriste», raconte-t-elle dans Hors jeu: chronique culturelle et féministe sur l’industrie du sport professionnel. Si elle amorce l’écriture de son essai à partir de sa réalité de WAG (acronyme désignant les Wives and Girlfriends des joueurs), elle élargit rapidement son champ d’observation et d’analyse à la place – encore embryonnaire – qu’occupent les femmes dans l’écosystème sportif masculin des quatre grandes ligues professionnelles (football, basketball, baseball et hockey). Un essai éclairant et pertinent, qui célèbre les luttes des pionnières (arbitres, entraîneuses, dirigeantes, sportives) et qui laisse présager un changement de culture dans un avenir qu’on espère rapproché. Publié aux Éditions du remue-ménage.

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Où s’en va la Chine?

Depuis la mort de Mao Zedong en 1976, la Chine a connu une révolution sociale et économique sans précédent, qui lui a permis de passer, en moins d’un demi-siècle, d’un des pays les plus pauvres du monde à l’une des grandes puissances de la planète. Jean-François Lépine (M.A. science politique, 1981) fréquente ce pays depuis 40 ans. D’abord en tant que journaliste à Pékin au début des années 1980, puis en tant que directeur des représentations du gouvernement du Québec en Chine (2015-2021). Le diplômé est un des rares Canadiens à avoir une expérience aussi longue et aussi riche de ce pays, dont il parle la langue. Dans Les angoisses de ma prof de chinois, il brosse un portrait de ce peuple, expliquant son succès, ses rêves et ce qu’il pense de nous, en s’appuyant sur les témoignages recueillis au cours des quatre dernières décennies auprès de Chinoises et de Chinois – notamment celui de sa professeure de mandarin, avec laquelle il est toujours en contact. «Ce qui me frappe à ce moment particulier du développement de nos rapports avec ce grand pays et ce peuple exceptionnel, c’est notre ignorance de ce qu’ils sont», souligne Jean-François Lépine. Paru aux éditions Libre expression.