Malgré la parité atteinte dans plusieurs programmes universitaires au fil des ans, intéresser davantage de femmes en informatique demeure un défi en 2023. «Les femmes sont encore sous-représentées dans le domaine», confirme la professeure du Département d’informatique Sylvie Trudel. On estime le contingent féminin à environ 30 % au cégep et 20 % à l’université. «L’enjeu principal, c’est qu’elles ne sont pas mises en contact avec l’informatique suffisamment jeunes pour avoir la piqûre», analyse la professeure.
Pour donner le goût des études et d’une carrière en informatique, l’UQAM sera l’hôte de la première Journée des femmes francophones en informatique, le 7 juin prochain, au pavillon Sherbrooke. «Nous attendons plus de 200 participantes en provenance de deux cégeps et de neuf universités pour cet événement axé sur le réseautage, l’apprentissage, le partage et le mentorat», souligne Sylvie Trudel. Il s’agit de la première édition francophone d’un événement organisé en anglais depuis plusieurs années sous le nom de CAN-CWiC (Conférence annuelle de la Célébration canadienne des femmes en informatique) par Computer Science Canada / Informatique Canada (CS-CAN/INFO-CAN).
«L’UQAM organise ce premier volet francophone en collaboration avec CS-CAN/INFO-CAN», précise la professeure associée Naouel Moha, présidente du comité organisateur, lequel réunit des représentantes des institutions participantes. Le chapitre étudiant ElleCode&STIM de l’UQAM est impliqué dans l’organisation de l’activité, tout comme l’Association générale des étudiantes et étudiants en informatique (AGEEI) de l’UQAM.
L’objectif de la journée, ponctuée de conférences offertes par des leaders féminines de la recherche, de l’enseignement et de l’industrie informatique, est d’encourager la curiosité et de sensibiliser la relève aux innovations numériques qui changent le monde. Cybersécurité, rôle des technologies dans le secteur financier, intelligence artificielle, programmation de jeux vidéo et transformation du transport figurent parmi les thématiques qui seront abordées par les conférencières.
Lors des discours d’ouverture, Dany Paradis, vice-présidente principale Québec chez Alithya, une entreprise spécialisée en stratégie et en technologies numériques, et Nancy Deschamps, directrice des opérations Solutions Intermodal chez CN Rail, prendront la parole. «Alithya et CN Rail sont deux commanditaires majeurs de l’événement, qui en compte environ une trentaine», souligne Naouel Moha, qui est également professeure à l’École de technologie supérieure (ÉTS).
Salon de l’emploi
Les possibilités de réseautage seront bonifiées par la tenue d’un salon de l’emploi, de 12 h à 16 h, où quelques-unes des entreprises commanditaires de l’événement se présenteront aux participantes intéressées. «C’est une excellente occasion pour l’industrie de rencontrer les étudiantes et d’accéder ainsi aux meilleurs talents des universités et des cégeps du Québec», précise Naouel Moha.
«À formation égale, les femmes sont souvent meilleures que les hommes en informatique, car elles ont un souci du détail plus développé qui les avantagent pour effectuer de la programmation», affirme Sylvie Trudel, qui a vu passer plusieurs cohortes étudiantes depuis son arrivée à l’UQAM en 2012, après 27 ans de carrière dans l’industrie.
Panel sur le recrutement des femmes en informatique
En fin d’après-midi, les participantes pourront assister à un panel sur le recrutement des femmes en informatique. «Les cinq panélistes invitées sont des femmes stimulantes et inspirantes qui donneront le goût aux jeunes de poursuivre leur cheminement professionnel dans le domaine informatique, espère Sylvie Trudel, qui animera la séance. Car il faut non seulement attirer plus de femmes, mais aussi s’assurer de les retenir dans le domaine.»
La journée se conclura par un 5 à 7 de réseautage.
Un concours de programmation
Un concours de programmation se déroulera la veille de la conférence, le 6 juin, à la Bibliothèque des sciences de l’UQAM. «Inscrites en équipes, les joueuses s’affronteront dans des épreuves de cybersécurité, de programmation et d’informatique générale», précise Naouel Moha. C’est le professeur Jean Privat qui organise cette compétition.