En 2022, la recherche au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) s’est enrichie avec l’ajout d’une nouvelle thématique: Inégalités et pauvreté. Ce colloque a pour objectif de porter un regard sur les différents enjeux entourant cette thématique. Intitulé Inégalités et pauvreté : comment les données probantes peuvent-elles informer les politiques publiques? (8 mai), il est organisé par la professeure du Département des sciences économiques Raquel Fonseca, titulaire de la Chaire de recherche sur les enjeux économiques intergénérationnels, en collaboration avec le professeur Markus Poschke, de l’Université McGill, et avec le Centre interuniversitaire québécois de statistiques sociales (CIQSS).
«Mon collègue Markus Poschke et moi sommes responsables de la thématique Inégalités et pauvreté au CIRANO, précise Raquel Fonseca, et nous souhaitions que le colloque reflète toute la diversité des sujets abordés dans le cadre de cette thématique: inégalité en santé, inégalité de revenus et de richesse, inégalité dans l’accès au marché du travail, transmission intergénérationnelle des inégalités, mobilité – ou absence de mobilité sociale, itinérance, etc.»
Des chercheuses et chercheurs affiliés à toutes les universités québécoises mènent des recherches au CIRANO. Parmi ces derniers, les professeurs Philip Merrigan, Marie Connolly et Marie-Louise Leroux, tous trois du Département des sciences économiques, participeront au colloque.
Philip Merrigan abordera l’impact de la bonification fédérale de l’allocation canadienne pour enfants sur les ménages avec faibles revenus. Avec des collègues de l’Université de Montréal et de l’INRS, Marie Connolly fera une présentation intitulée «Mobilité géographique et transmission intergénérationnelle du revenu au Québec». Marie-Louise Leroux fera partie de la table ronde de clôture, au cours de laquelle on discutera, entre autres, de l’enjeu des proches aidants.
Raquel Fonseca insiste sur l’importance des données probantes pour lutter efficacement contre la pauvreté. «Les chercheurs qui veulent étudier un problème ont souvent de la difficulté à avoir accès aux données, dit-elle, ou alors les données ne portent pas sur une assez longue période pour pouvoir suivre la trajectoire des personnes. Dans d’autres cas, les données n’existent même pas.»
Le colloque sera l’occasion, selon elle, de discuter des problèmes liés à l’utilisation des données par les chercheurs, mais aussi par les décideurs. Les problèmes d’inégalités sont complexes, souligne la chercheuse, et exigent d’être considérés dans toutes leurs dimensions pour que les politiques publiques qui visent à les corriger atteignent leur cible. «À long terme, telle politique visant à lutter contre la pauvreté est-elle efficace? Pour le savoir, il faut pouvoir faire une évaluation basée sur des données probantes», conclut Raquel Fonseca.