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L’impact de la parentalité sur les relations amoureuses

Stella Gurreri cherche des personnes pour participer à une étude sur les effets du stress parental sur la satisfaction relationnelle et sexuelle.

Par Pierre-Etienne Caza

13 avril 2023 à 13 h 48

Mis à jour le 2 mai 2023 à 10 h 32

Les recherches sur la transition à la parentalité abondent depuis quelques années: on s’intéresse au stress parental et aux relations de couple quelques mois avant la naissance de l’enfant, puis on effectue un suivi avec les parents durant les mois suivant l’accouchement. Mais qu’en est-il de la relation amoureuse lorsque l’enfant ou les enfants grandissent? C’est ce que souhaite étudier la professeure du Département de sexologie Stella Gurreri (M.A. sexologie, 2008; Ph.D. psychologie, 2018). «À la naissance de l’enfant, bien que la transition à la parentalité soit un moment comportant plusieurs défis, tout est nouveau, les parents sont motivés, ils vivent une espèce de lune de miel, mais peu d’études se sont intéressées aux années qui suivent», observe-t-elle.

En pratique privée, à titre de sexologue et de psychologue, Stella Gurreri reçoit souvent de jeunes parents dont les enfants ont entre 2 et 12 ans. «Ils consultent pour discuter de leur couple, mais en évaluant leur situation, on s’aperçoit que leur parentalité a un impact énorme sur leur relation», raconte celle qui est professeure à l’UQAM depuis deux ans. Ce constat l’a poussée à élaborer le projet de recherche intitulé «Stress parental et satisfaction sexuelle et relationnelle chez les parents d’enfants d’âge scolaire: le rôle modérateur de la coparentalité», financé par le programme Développement Savoir du CRSH.

«Nous voulons  savoir comment le stress parental affecte la satisfaction relationnelle et la satisfaction sexuelle du couple, souligne Stella Gurreri. Nous souhaiterons également vérifier si la coparentalité peut amoindrir les effets du stress sur la satisfaction relationnelle et sexuelle, et s’il y a des différences chez les hommes et les femmes.» La littérature scientifique indique que la qualité de la coparentalité perçue par la mère a un impact sur sa satisfaction en couple, un effet qui n’a pas été observé chez les pères jusqu’à maintenant, précise la professeure.

Stella Gurreri s’attend à observer l’influence du stress parental sur la satisfaction relationnelle ainsi que sur la satisfaction sexuelle, cette dernière de manière plus marquée que lors de la transition à la parentalité. «La nouveauté liée à l’arrivée d’un enfant laisserait place, quelques années plus tard, à une certaine fatigue parentale ayant un effet direct sur la satisfaction sexuelle… mais tout cela reste à vérifier», insiste-t-elle.

Recrutement de participantes et participants

Stella Gurreri espère recruter 500 mères et 500 pères d’enfants âgés entre 5 et 12 ans pour les besoins de son étude. «Il n’est pas nécessaire que les parents participent en couple et j’accepte les parents de familles nucléaires, de familles reconstituées ainsi que les parents de familles adoptives», précise-t-elle.

Comme c’est traditionnellement le cas, le recrutement des mères s’annonce plutôt facile, notamment via les commissions scolaires et les réseaux sociaux, mais les pères représentent toujours un défi, reconnaît la chercheuse. «On tentera de les rejoindre par les ligues de garage de hockey s’il le faut», dit-elle en riant.

La première phase de l’étude consiste à répondre à un questionnaire web.

Les personnes intéressées à y participer peuvent écrire un courriel à la professeure en utilisant l’adresse suivante: projetcsp@uqam.ca