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Hans Asnong, un géographe polyvalent

Rouage essentiel du Département de géographie, l’animateur est aussi doué pour coordonner des stages que pour expliquer la datation au carbone.

Par Pierre-Etienne Caza

6 avril 2023 à 8 h 08

Mis à jour le 11 avril 2023 à 16 h 44

Avez-vous croisé un géographe récemment? «Il m’est arrivé une seule fois de rencontrer une personne dont c’était le titre officiel», raconte avec humour Hans Asnong, animateur pédagogique et coordonnateur des stages au Département de géographie, lui-même géographe de formation. «Nous sommes pourtant entourés de géographes, fait-il remarquer. Ils sont chargés de projet, conseillers en aménagement du territoire, consultants ou géomaticiens. Ma conjointe, que j’ai rencontrée sur les bancs d’université il y a 25 ans, est devenue gestionnaire à Hydro-Québec. Comme quoi la géographie peut mener à plusieurs métiers.»

La formation en géographie n’a jamais été aussi pertinente, affirme Hans Asnong. «L’expertise des géographes est essentielle pour répondre aux grands enjeux contemporains comme les changements climatiques, les risques naturels, l’aménagement du territoire et le développement local et régional.»

Un animateur pédagogique apprécié

Depuis son arrivée à l’UQAM, en 2004, Hans Asnong a été chargé de cours, agent de recherche, puis coordonnateur à la Chaire de recherche de la professeure Michelle Garneau avant d’obtenir le poste d’animateur pédagogique et coordonnateur des stages. «Depuis 2013, mon rôle est d’appuyer les membres du corps professoral en recherche et en enseignement ainsi que les étudiantes et étudiants dans leur cheminement académique et professionnel», précise-t-il.

Plusieurs programmes en géographie exigent de réaliser un stage en milieu professionnel. L’animateur est reconnu pour ses précieux conseils qui aident les étudiantes et étudiants à s’orienter, souligne le professeur Sylvain Lefebvre. Ce dernier a également eu la chance d’apprécier le soutien logistique «impeccable» fourni par Hans Asnong lors des stages du cours Grands projets urbains organisés dans différentes villes des États-Unis, dont Portland en 2017 et Miami en 2019. «Hans a toujours démontré un professionnalisme et un enthousiasme contagieux dans ses différentes tâches, témoigne le professeur. Son expérience est devenue stratégique pour notre département.»

Hans Asnong a participé à plusieurs reprises aux trois cours de méthodologie donnés dans le cadre du baccalauréat en géographie, dont le camp de terrain à la station écologique de l’UQAM à Saint-Michel-des-Saints et le stage d’intégration en fin de parcours. Il intervient également dans d’autres cours selon les besoins des professeures et professeurs – il explique notamment la datation au carbone aux étudiantes et étudiants du cours Méthodes de laboratoire en géographie physique. «Hans se démarque par sa rigueur et son grand sens de l’éthique. Travailleur infatigable, il est une personne sur laquelle nous pouvons toujours compter», souligne la professeure Michelle Garneau.

Un rouage indispensable

Titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en géographie obtenus au tournant des années 2000, Hans Asnong étudiait les pollens pour reconstituer l’histoire des paysages végétaux. «La paléo-écologie est une niche très particulière de la géographie», reconnaît celui qui est passé de chercheur ultra spécialisé à touche-à-tout polyvalent, indispensable au bon fonctionnement du Département de géographie.

En plus de son rôle d’animateur pédagogique, Hans Asnong s’occupe du site web, de l’animation des réseaux sociaux, de la promotion des nouvelles et de l’organisation d’événements au Département de géographie. «J’aime travailler sur une variété de projets et j’adore le faire avec les gens du département, dit-il. J’ai développé un réseau à travers l’UQAM, mais aussi à l’extérieur en côtoyant les diplômés et les professionnels de recherche en géographie que je croise dans les colloques auxquels je participe, explique-t-il. Cela me permet de demeurer au fait des perspectives d’emplois et de carrière dans le domaine à l’intention de nos finissantes et finissants.»

Accompagner les stagiaires

Hans Asnong est coordonnateur des stages professionnels qui se déroulent dans le cadre du certificat en planification territoriale et gestion des risques, du certificat en géographie internationale, du DESS en planification territoriale et développement local, du DESS en résilience, risques et catastrophes, du DESS en systèmes d’information géographique ou de la maîtrise en géographie. «J’accompagne les étudiantes et les étudiants dans leurs démarches pour préparer leur candidature, trouver un lieu de stage, choisir leur personne-ressource, valider leur projet et répondre à la plupart de leurs interrogations», explique-t-il.

À ce titre, il assure également la liaison avec les entreprises qui veulent offrir un stage. «Je détermine avec elles les niveaux d’exigence, qui ne sont pas les mêmes pour des stages de premier ou de deuxième cycle, précise-t-il. Au bac, il s’agit surtout de stages d’observation, tandis qu’au deuxième cycle, ce sont des mandats de consultants juniors.»

«C’est un privilège d’accompagner les étudiants pendant leur stage professionnel, insiste-t-il. Au DESS, plusieurs sont des professionnels qui font un retour aux études. Ils ont de nombreuses questions et inquiétudes bien légitimes. Je peux les soutenir dans cette transition de carrière.»

Un nouveau laboratoire en chantier

Depuis les 30 dernières années, Hans Asnong a vu la discipline se transformer, poussée, notamment, par les développements technologiques. «Quand on dit “géographie”, les gens pensent à une carte, un atlas ou un globe terrestre. C’est vrai qu’aux débuts de la discipline, les géographes ont cartographié la planète pour identifier les lieux physiques, mais, de nos jours, ce travail est dévolu au métier de cartographe, indique-t-il. La géographie se consacre à l’étude de l’ensemble des phénomènes naturels et humains qui surviennent sur la planète. On pense à l’aménagement du territoire, bien sûr, mais aussi à des enjeux géopolitiques tels que les migrations de populations.»

À l’ère des données massives, la géomatique est devenue incontournable. «Les technologies qui aident à la production et au traitement des données numériques sont précieuses», reconnaît Hans Asnong, qui travaille à la mise sur pied d’un nouveau laboratoire avec son collègue Mourad Djaballah, technicien en cartographie. «Il s’agit d’un laboratoire de technopédagogie et de géomatique qui deviendra, nous l’espérons, un lieu de rencontre pour les équipes de recherche.»

Dans le cadre de ce projet, Hans Asnong a suivi une formation de pilotage de drones, ajoutant une autre corde à son arc. «Ces drones pourront être utilisés pour acquérir des données spatiales sur différents sites d’étude en milieu urbain ou rural», explique-t-il.

Fier éco-ambassadeur

Lauréat du Prix Atlas/Initiative et développement décerné en 2021 par la Faculté des sciences humaines, Hans Asnong est également un fier éco-ambassadeur au sein de l’UQAM, à son deuxième mandat comme membre du Comité institutionnel en matière d’écoresponsabilité (CIME). «J’ai décidé de m’impliquer pour quelques-unes des mêmes raisons qui m’ont fait choisir la géographie, c’est-à-dire mon intérêt pour les enjeux relatifs à l’environnement et à la protection des milieux naturels, explique-t-il. La surconsommation, la consommation écoresponsable, la protection des ressources naturelles, dont les ressources énergétiques et l’eau, m’interpellent particulièrement.»

Il siège également au Groupe de travail en écoresponsabilité – Consommation et alimentation responsables. «C’est un plaisir de collaborer avec des personnes engagées, dynamiques et inspirantes comme Cynthia Philippe, qui a fondé le réseau des éco-ambassadrices et éco-ambassadeurs», conclut-il.