Figure incontournable des études féministes francophones, la professeure émérite du Département de sociologie Francine Descarries a marqué durablement le mouvement des femmes. Un ouvrage collectif intitulé Une bâtisseuse remarquable, Francine Descarries et le féminisme québécois (éditions remue-ménage), publié sous la direction de Chantal Maillé, co-directrice du Réseau québécois en études féministes (RéQEF), fera l’objet d’un lancement à l’UQAM (Salle des boiseries) le 17 novembre prochain.
L’ouvrage, qui s’inscrit dans la foulée d’un colloque tenu à l’UQAM en 2021 visant à rendre hommage à la sociologue, rassemble une dizaine de textes. Ceux-ci rendent compte du travail de Francine Descarries pour nouer des alliances entre le milieu universitaire et les groupes de femmes, tout en témoignant de son engagement dans la transmission des savoirs. Il souligne également à quel point les écrits et les enseignements de la professeure forment une pensée originale, liant militance et rigueur scientifique, et constituent des repères pour les luttes féministes futures.
Des membres anciens et actuels du corps professoral de l’UQAM, dont Christine Corbeil (travail social), Francis Dupuis-Déri (science politique), Shirley Roy (sociologie) et Mélanie Millette (communication sociale et publique), ont collaboré à l’ouvrage, de même que Lyne Kurtzman et Ève-Marie Lampron, du Service aux collectivités.
Spécialiste de l’histoire du mouvement des femmes, des discours féministes contemporains et des rapports maternité-famille-travail, Francine Descarries s’est aussi intéressée aux représentations et à la construction sociale du féminin et du masculin ainsi qu’au rôle et à la place des femmes dans divers secteurs professionnels.
La professeure a mis sur pied le premier cours de sociologie de la condition féminine, dispensé à l’Université de Montréal en 1978. Elle a fait œuvre de pionnière en faisant paraître, en 1988, Le mouvement des femmes et ses courants de pensée: essai de typologie, qui demeure une référence pour l’enseignement et la recherche féministe universitaire.
Après avoir obtenu un poste de professeure à l’UQAM en 1986, Francine Descarries participe, en 1990, à la fondation de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) et à la création, en 2011, du RéQEF.
La sociologue a reçu, notamment, le prix du Québec Marie-Andrée-Bertrand, en 2019, la plus haute distinction attribuée par le gouvernement du Québec à une personne dont l’envergure et la qualité des recherches en sciences humaines et sociales ont mené au développement et à la mise en œuvre d’innovations sociales.