Le Consortium Érudit, qui réunit l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’UQAM, souligne cet automne son 25e anniversaire. Projet pilote universitaire à son lancement, Érudit est devenu aujourd’hui la plus importante plateforme d’articles savants en sciences humaines et sociales au Canada: plus de 10 000 articles sont mis en ligne chaque année sur le site erudit.org, en provenance de plus de 300 revues indépendantes. Un trésor pour la recherche et un véritable contrepoids aux grandes plateformes scientifiques commerciales.
«Alors que le son des bombes et des chars retentit de plus en plus fortement sur la planète, souvenons-nous qu’un accès universel à l’information est fondamental pour le maintien de la paix et le dialogue entre les cultures et les nations. Au fil du dernier quart de siècle, Érudit a su garantir un accès libre et démocratique à un savoir scientifique de grande qualité en français. Acteur essentiel à la diffusion des savoirs libres, Érudit est devenu un des piliers soutenant tout un écosystème dans lequel il nous faut investir», souligne Frédéric Giuliano, directeur général du Service des bibliothèques de l’UQAM et secrétaire-trésorier du consortium.
Précurseur de la diffusion numérique des savoirs
La première version de la plateforme erudit.org a vu le jour en 1998, au moment de la démocratisation d’Internet. Plusieurs revues imprimées réfléchissaient alors à leur présence dans ce nouvel univers numérique dont il était difficile de prédire l’évolution. À la création d’Érudit, cinq revues savantes avaient accepté de rendre leurs contenus disponibles gratuitement aux internautes.
Le consortium universitaire tripartite administre la plateforme à partir de 2004, étoffant son offre pour représenter la diversité de la recherche québécoise, puis canadienne et internationale. Aujourd’hui, la plateforme peut se vanter d’un rayonnement mondial, d’un taux de consultation en constante croissance et d’une reconnaissance auprès d’institutions majeures.
Les retombées de la diffusion libre de la recherche sont d’une importance capitale pour le milieu universitaire et scientifique, mais également pour le grand public. Avec la multiplication des contenus disponibles, la prolifération des fausses nouvelles et la fragilisation de nombreux médias, la possibilité de repérer facilement des articles pertinents est devenue primordiale pour l’éducation et la vie démocratique.
Pour la diversité des savoirs et le libre accès à la recherche
La plateforme Érudit profite également de son anniversaire pour souligner son engagement auprès des revues savantes et culturelles québécoises, ainsi que de la science en français, quels que soient les sujets ou les thèmes. La circulation des œuvres et des études pensées et rédigées en français constitue une contribution précieuse à la «bibliodiversité».
«Avec la consolidation du mouvement vers le libre accès, la diffusion des connaissances est au cœur des débats scientifiques actuels», souligne Vincent Larivière (B.A. science, technologie et société, 2002; M.A. histoire, 2005), titulaire de la première Chaire UNESCO sur la science ouverte et directeur scientifique d’Érudit. «Le libre accès est une formidable opportunité pour la démocratisation du savoir, mais c’est aussi un énorme défi pour les revues savantes d’ici, qui fonctionnent souvent avec des budgets restreints», ajoute-t-il.
Érudit s’est révélé un acteur essentiel au cours des 25 dernières années pour la diffusion des savoirs libres, et tout semble indiquer que l’importance stratégique d’un tel outil va s’amplifier dans les prochaines années. Le partenariat pancanadien Coalition Publica, mené de concert avec le Public Knowledge Project, est un des fers de lance de cet élargissement des services en français et en anglais.
Semaine du libre accès à l’UQAM
Afin de souligner son anniversaire, Érudit participe cet automne à une série d’événements, notamment la Semaine internationale du libre accès, du 23 au 29 octobre, et la Semaine mondiale de la Francophonie scientifique, du 30 octobre au 3 novembre 2023.
À l’UQAM, le Comité de soutien à la communication savante du Service des bibliothèques organise un club de lecture virtuel, le 26 octobre de 12 h 45 à 13 h 45, autour de l’article «Mesure de la proportion de publication en libre accès au Canada, un portrait national». Toutes et tous sont invités à discuter de cet article pour partager leurs idées, commentaires ou tout simplement pour en apprendre plus sur le sujet. L’activité est gratuite.
On peut consulter la page sur le libre accès à l’UQAM créée par le Service des bibliothèques.