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Course au décanat de l’École des sciences de la gestion

Komlan Sedzro et Paul Arseneault rencontrent la communauté universitaire.

Par Pierre-Etienne Caza

25 avril 2023 à 17 h 10

Le doyen de l’École des sciences de la gestion Komlan Sedzro et le professeur du Département de marketing Paul Arseneault sont les deux candidats au décanat de l’ESG UQAM. Ils étaient invités à présenter leur programme à la communauté universitaire le 25 avril dernier.

Le vice-recteur à la Vie académique Jean-Christian Pleau a commencé la séance en expliquant les prochaines étapes du processus de désignation, avant de céder la parole au premier candidat.

Komlan Sedzro
Le doyen de l'ESG UQAM Komlan Sedzro. Photo: Émilie Tournevache

«Il y a cinq ans déjà que vous m’avez confié le mandat de doyen de notre École. Avec cette expérience, je me permets d’affirmer que nous sommes dans la bonne direction, souligne Komlan Sedzro. Malgré une crise sanitaire sans précédent, nous avons apporté de grosses pierres à l’édification de notre École. Surtout, nous avons favorisé une plus grande unité et une participation large à notre développement.»

En 2018, Komlan Sedzro s’était fixé trois grandes priorités, les 3 R: ressources humaines, ressources financières et rayonnement. «Ces 3 R s’appliquent à notre mission d’enseignement et d’encadrement, de recherche et de création, et de services à la collectivité. Nous avons fait de grands bonds sur tous ces aspects, souligne-t-il. Tout ce que j’ai promis, je l’ai réalisé et j’en suis très fier.»

Au sujet du vivre-ensemble, Komlan Sedzro indique que «malgré les défis, comme les changements de personnel et la pandémie, nous avons réussi à instaurer une gouvernance participative où chaque membre de notre communauté est valorisé, et entrepris des réformes organisationnelles et structurelles, en faisant notamment de l’international  l’un des piliers de notre développement.»

Le doyen estime avoir insufflé une plus grande transparence dans les processus de l’ESG avec la contribution de différentes expertises internes, notamment par la création de plusieurs groupes de travail sur différents enjeux. «Nous publions désormais, pour la première fois dans l’histoire de l’École, un rapport annuel. C’est un symbole de notre volonté de transparence», illustre-t-il.

Lors de son deuxième mandat, Komlan Sedzro s’engage à poursuivre le travail en toute transparence, afin de mobiliser la communauté de l’ESG UQAM autour d’objectifs communs et de relever avec succès les défis à venir en matière de recrutement. «Je suis fier d’annoncer qu’un groupe de travail se penche actuellement sur la question», souligne-t-il.

L’ESG UQAM intégrera son nouveau pavillon sur la rue Sanguinet à l’hiver 2024, rappelle le doyen. «Ce sera un espace de travail, de pratique, de vie et de rassemblement pour apprendre à nous connaître davantage et à renforcer notre sentiment de fierté vis-à-vis du travail que nous accomplissons.»

Graphique à l’appui, Komlan Sedzro souligne avoir récolté 10 millions de dollars de financement additionnels avec de nouveaux partenaires comme Finance Montréal, l’Autorité des marchés financiers, la Bourse de Montréal et le ministère de la Famille. «Ce financement a servi à soutenir de nouvelles unités de recherche ainsi que l’ESG+, qui a étendu sa sphère d’activité à l’échelle locale et internationale au cours des cinq dernières années, note-t-il. Nous avons pu augmenter significativement les ressources dédiées aux services aux chercheuses et chercheurs ainsi que développer des programmes et activités de soutien à la recherche.»

Au cours des prochaines années, le doyen souhaite consolider le financement de l’ESG UQAM de façon pérenne afin d’enrichir l’expérience étudiante et de développer des infrastructures de pointe. «Les nouvelles ententes de délocalisation de programmes à l’international génèrent de nouveaux fonds, notamment en Côte-d’Ivoire, au Pérou et au Maroc, se réjouit-il. Cela dit, il faut impérativement financer et poursuivre la promotion de nos programmes. Mon objectif est d’aller chercher entre 30 et 35 millions de dollars additionnels. C’est possible grâce à nos relations avec nos partenaires et amis», dit-il.

Le doyen rappelle qu’il a investi dans le rayonnement de l’École avec le positionnement «Sortir du cadre», une campagne réalisée avec la firme Cossette, l’organisation du gala Décadra, la mise en place du groupe de travail sur les compétitions académiques et l’infolettre du décanat. «Nous sommes également présents auprès d’organisations publiques et privées, comme la Bourse de Montréal, Finance Montréal, les gouvernements du Québec et du Canada, l’UNESCO et la Banque mondiale ainsi qu’auprès d’OBNL», illustre-t-il.

Komlan Sedzro réitère sa confiance envers le groupe de travail sur les accréditations. «Nous aurons bientôt les accréditations EQUIS, AACSB et AMBA, et cela nous permettra de rayonner davantage à l’international, plus particulièrement dans la Francophonie», dit-il.

«Tout ce que j’ai promis il y a cinq ans, je l’ai livré, et je vous demande encore une fois de me faire confiance pour les cinq prochaines années», conclut-il.

Paul Arseneault
Le professeur du Département de marketing Paul Arseneault. Photo: Émilie Tournevache

Le professeur du Département de marketing témoigne d’entrée de jeu des discussions qu’il a eues avec les gens de l’ESG UQAM au cours des derniers jours. «Je sens une fatigue, une certaine forme d’apathie post-pandémique que je comprends et avec laquelle je compatis, mais il y a urgence de relancer le sentiment du collectif, constate-t-il. Je sens une ambiance anxiogène dans le discours, car on ne parle que de compressions d’enveloppes de charges et de baisse des effectifs. Cela crée un sentiment de méfiance et, dans ce contexte, la course au décanat devient le cadet des soucis de bien des gens.»

C’est toutefois un moment important, insiste le candidat. «Il s’agit, à ma connaissance, de la première fois dans l’histoire de l’ESG, qu’un doyen brigue un second mandat. On peut alors demander: pourquoi changer de doyen?»

«L’ESG est une espèce de grand paquebot, poursuit-il, et je crois qu’il faut changer de direction. On ne peut pas se contenter d’observer les baisses d’effectifs, le nerf du financement de l’UQAM et de l’École, sans réagir, sans apporter de changement.»

Le candidat a dressé un survol de son parcours professionnel. Ayant fondé sa firme de consultation à l’âge de 25 ans, Paul Arseneault l’a vendue à un plus grand groupe qui lui a offert d’être associé principal. Arrivé à l’UQAM à titre de chargé de cours en 2001, il a créé le Réseau de veille en tourisme en 2003, pour ensuite obtenir son doctorat ainsi qu’un poste de professeur en 2010. Titulaire de la Chaire de tourisme Transat de 2012 à 2020, il a été impliqué dans de nombreux projets de développement. «Je fais les choses différemment, en ce sens que j’accompagne les gens et les projets, j’ouvre des portes, afin de retrouver ce sens du collectif», explique-t-il.

«Le rôle d’un doyen est de porter les décisions et les aspirations de l’ESG auprès de la Direction de l’UQAM, rappelle Paul Arseneault. Cela signifie qu’il faut écouter les gens et leurs projets, puis les porter. Je ne cacherai pas que je partage la vision de l’ESG du recteur désigné.»

Le rôle du doyen est également de présider plusieurs instances, comme le conseil académique. «C’est la plus puissante des instances, car elle peut, par exemple, permettre à l’École de se doter d’une politique de l’enseignement en ligne, d’une politique de l’encadrement des cours, d’une politique de reconnaissance pour les personnes chargées de cours», illustre-t-il.

Un doyen doit également représenter l’École à l’externe, note Paul Arseneault. «Vous remarquerez sur mon site de campagne que j’ai choisi d’y déposer exclusivement des lettres d’appui provenant de l’externe. Pourquoi? Car la quinzaine de personnes qui m’appuient ont été des partenaires qui m’ont côtoyé lors de projets que nous avons réalisés. Elles peuvent témoigner de ma façon d’être et de travailler. J’aspire, à titre de doyen, à mettre en relation les chercheuses et chercheurs de l’ESG avec tous les contacts pertinents que j’ai développés au fil des ans.»

Le candidat compte miser sur ses habiletés de négociateur, de communicateur, de diplomate et de facilitateur ainsi que sur son aptitude à nouer des relations interpersonnelles. «J’ai été membre du conseil académique de l’ESG et de la Commission des études de l’UQAM pour apprendre les rouages essentiels de l’Université, ajoute-t-il. J’ai pu constater que même si les processus peuvent être compliqués, on peut accélérer les choses lorsqu’on les connaît.»

Il importe, selon lui, que les demandes d’admission soient traitées plus rapidement pour favoriser le recrutement étudiant. «Et il nous faut un branding. L’image de l’ESG a été mise à mal, notamment lors des mouvements étudiants, observe Paul Arseneault. Mais nous bénéficions tout de même d’une image connue et nous pouvons construire là-dessus.»

Paul Arseneault veut mettre en place des tableaux de bord afin de pouvoir évaluer les actions qu’il compte poser à titre de doyen. «Il faut hausser les financements ciblés, hausser les effectifs étudiants dans des programmes renouvelés, augmenter les bourses d’accueil à tous les cycles. Il faut redevenir la première école de gestion francophone à Montréal. Je m’engage à aller chercher des ressources supplémentaires pour que l’on redevienne cette école-là.»

Période de scrutin

La campagne d’information se poursuit jusqu’au 5 mai. Le scrutin pour la désignation du doyen se déroulera à compter du 28 avril, à 10 h, jusqu’au 5 mai, à 15 h, par l’entremise du système Omnivox. Après l’examen des résultats de la consultation, le Comité de sélection, présidé par le vice-recteur à la Vie académique Jean-Christian Pleau, formulera une recommandation au Conseil académique de l’École des sciences de la gestion, lequel fera sa recommandation à la Commission des études. Celle-ci recommandera finalement la nomination de la personne au Conseil d’administration, qui déterminera la date d’entrée en fonction.

Lettres de présentation, curriculum vitæ et lettres d’appui

On peut consulter les lettres de présentation, les curriculum vitæ et les lettres d’appui de Komlan Sedzro et de Paul Arseneault sur le site du Secrétariat des instances, sous l’onglet «Consultation en cours».

On peut revoir leur présentation publique sous le même onglet (ce lien sera désactivé à la suite de la période de consultation).