Cet automne, la Galerie de l’UQAM s’associe à MOMENTA Biennale de l’image pour présenter trois expositions individuelles qui activent des processus de transformation, de mimétisme et de mutation à travers le vivant. Conçues par la commissaire Ji-Yoon Han, ces expositions des artistes Marion Lessard, Émilie Pitoiset et Naomi Rincón Gallardo abordent les dynamiques de visibilité et d’invisibilité façonnant les relations entre soi et l’autre, entre l’humain et son environnement, que celui-ci soit végétal, animal ou technologique.
Alors que les individus sont sans cesse fichés, formatés, figés dans du même et de l’identique, comment pouvons-nous mettre en mouvement nos manières de comprendre les identités et les différences? Ces questionnements sont autant de terrains d’exploration et de pistes de réflexion autour du thème Mascarades. L’attrait de la métamorphose de la Biennale MOMENTA.
Voué à l’art contemporain depuis plus de 30 ans, l’événement MOMENTA Biennale de l’image convie ses publics dans les musées, les galeries et les centres d’artistes de Montréal. Ses activités comprennent des expositions, des événements publics et des ateliers éducatifs qui permettent de découvrir des artistes d’ici et d’ailleurs dont les œuvres stimulent la curiosité et la réflexion.
Marion Lessard (Canada)
Avec l’exposition Le Roman de Remort, ou les fabliaux inhumains et vilains de l’Ultime Carnaval, le collectif Marion Lessard s’approprie le modèle littéraire médiéval pour mettre en scène le personnage humain de Remort, empreint du regret qui accompagne sa conscience d’avoir mal agi envers la soi-disant Nature au fil des siècles. La confusion entre les animaux et les êtres humains est ici portée à son comble d’extravagance et d’absurdité, à force de déguisements, de dédoublements, de retournements et de renversements théâtraux. Combinant satire médiévale et comédie musicale, l’exposition prend la forme d’une œuvre immersive où le langage galant masque et démasque l’horreur jubilatoire d’une fin du monde humain annoncée.
Émilie Pitoiset (France)
L’exposition MANIAC d’Émilie Pitoiset est portée par l’aptitude des corps humains à tenir bon, à repousser leurs limites et à sortir d’eux-mêmes dans une transe mimétique des bouleversements sociétaux. L’artiste compile depuis plus d’une dizaine d’années des photographies anonymes de marathons de danse, ces compétitions qui ont fleuri aux États-Unis pendant la Grande Dépression. Elle y trace des lignes, vecteurs visibles de l’exténuation des danseuses et danseurs, formant ainsi la série photographique Tainted Love. Elle s’inspire ensuite de cette géométrie intuitive pour chorégraphier des installations sculpturales: les lignes se ramifient dans l’espace pour dessiner des silhouettes décharnées, saisies dans l’instant d’un équilibre précaire.
Naomi Rincón Gallardo (Mexique)
Intitulée Agüeros. Mascarade pour la fin des temps, l’exposition de Naomi Rincón Gallardo est composée d’une trilogie vidéographique de fables à l’imagerie non conformiste. Décors de fortune, masques en papier mâché, costumes et accessoires confectionnés à la main et bricolés à partir d’objets recyclés et de rebuts électroniques prennent vie dans des contre-récits de dissidence, d’utopie et de désir où des figures humaines, animales et végétales s’entremêlent. L’œuvre s’appuie sur une relecture décoloniale, féministe et plurielle des mythes ancestraux méso-américains, que l’artiste conjugue à des récits contemporains de lutte pour la préservation du territoire et de la biodiversité.
Les expositions sont présentées jusqu’au 21 octobre prochain.
En lien avec les expositions, un atelier de collage destiné au grand public sera organisé à la Galerie de l’UQAM, le 30 septembre prochain. Des informations détaillées sont disponibles sur le site web de la Galerie.
Fête de la rentrée à la Galerie
Le 13 septembre prochain, la Galerie invite la communauté uqamienne et artistique à un 5 à 7 pour souligner la rentrée automnale. En plus de célébrer l’ouverture des expositions de MOMENTA Biennale de l’image en présence de la commissaire, cette fête organisée en collaboration avec la Faculté des arts sera l’occasion pour la Galerie de lancer sa toute nouvelle série de trousses éducatives L’art cultive.