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Cinq récipiendaires de la bourse Vanier

Jessica Leblanc, Éric Hanigan, Rivellie Tchuisseu, Félix Duplessis-Marcotte et Alice Livadaru obtiennent la plus prestigieuse bourse d’études supérieures au Canada.

Par Jean-François Ducharme

14 septembre 2023 à 9 h 59

Les doctorantes Jessica Leblanc, Rivellie Tchuisseu et Alice Livadaru, de même que les doctorants Éric Hanigan et Félix Duplessis-Marcotte figurent parmi les récipiendaires de la bourse Vanier 2023. D’une valeur de 50 000 dollars par année pendant trois ans, la bourse Vanier est attribuée selon trois grands critères: l’excellence du dossier académique, le potentiel de recherche et les compétences en leadership.

Jessica Leblanc, Rivellie Tchuisseu, Alice Livadaru et Éric Hanigan ont obtenu une bourse du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), alors que Félix Duplessis-Marcotte a obtenu une bourse du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG). Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) remettent aussi des bourses Vanier.

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Photo: Yan Kaczynski

Jessica Leblanc, doctorat en droit

Jessica Leblanc souhaite arrimer le concept de propriété dans le droit civil québécois à une optique de transition écologique. «En droit, la propriété repose sur l’idée d’un propriétaire qui décide et agit seul, de manière indépendante et dans son propre intérêt, souligne la doctorante, qui effectue sa thèse sous la direction de la professeure du Département des sciences juridiques Gaële Gidrol-Mistral. Or, en contexte de crise climatique et environnementale, il devient crucial de penser la propriété en prenant en considération son impact sur les autres personnes et sur les générations futures.»

Sa recherche vise à concevoir une nouvelle théorie de la propriété qui intègre l’idée d’interdépendance des êtres humains et leur responsabilité à l’égard des générations futures. «Une théorie relationnelle du droit sera mobilisée afin d’analyser la propriété telle qu’elle existe en droit civil québécois, d’en identifier les limites et d’en proposer une nouvelle conception fondée sur l’interdépendance des êtres humains entre eux et envers leur environnement et les générations futures», affirme l’étudiante.

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Éric Hanigan, doctorat en psychologie

Dans le cadre de sa thèse doctorale, Éric Hanigan analysera l’effet d’une intervention de yoga sur l’anxiété de performance musicale, le flow et les douleurs musculosquelettiques auprès d’étudiantes et d’étudiants universitaires en musique. «La splendeur de la musique est parfois cachée sous de nombreuses heures de répétition, dans des positions ergonomiques défavorables et avec de la pression de performance, mentionne l’étudiant qui fera sa thèse sous la supervision des professeurs du Département de psychologie Gilles Dupuis et Ghassan El-Baalbak. En conséquence, de nombreux musiciens souffrent de douleurs physiques et de détresse psychologique liées à leur art.»

Puisque peu de ressources sont accessibles et adaptées pour les athlètes de la scène, Éric Hanigan développera un programme de yoga adapté à la santé physique et mentale de musiciens universitaires. «Ce programme aura pour objectif de diminuer l’anxiété de performance musicale et les douleurs reliées à la pratique de leur instrument, d’augmenter l’expérience d’états psychologiques positifs et d’améliorer la qualité de vie», précise le doctorant.

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Photo: Nathalie St-Pierre

Rivellie Tchuisseu, doctorat en sciences de l’environnement

Rivellie Tchuisseu, qui a été l’une des cinq premières boursières du Fonds pour les femmes en sciences, l’an dernier, souhaite faire avancer la cause des femmes dans le secteur agricole. «Bien que les deux dernières décennies aient été marquées par une présence croissante des femmes dans le domaine des sciences agricoles et agroenvironnementales, les services de conseil agricole et agroenvironnemental intègrent rarement le genre, son analyse et ses dynamiques dans la profession de conseiller agricole», souligne l’étudiante, fille d’agricultrice devenue ingénieure agronome, entrepreneure et mère de cinq enfants, qui a fait rayonner son expertise en Afrique, en Europe et au Canada au cours des 20 dernières années.

Sa recherche, effectuée sous la direction de la professeure du Département de sociologie Elisabeth Abergel, vise à comprendre comment la féminisation de la profession de conseiller agricole et agroenvironnemental au Canada et en France transforme les relations sociales de genre dans les services de conseil. «Je me penche sur les pratiques, les approches et les stratégies de travail des conseillères agricoles et je questionne les liens potentiels entre la problématique de la féminisation des services de conseil agricole et la prise en compte des enjeux environnementaux en agriculture, explique-t-elle. J’utilise dans ma recherche une méthodologie féministe et je mobilise trois approches théoriques: le genre dans l’agriculture, l’entrepreneuriat féminin et l’économie de service.»

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Félix Duplessis-Marcotte, doctorat en psychologie

Félix Duplessis-Marcotte s’intéresse à l’impact des hormones sexuelles et de l’hormone de stress cortisol dans la prise de décision. «Il est souvent recommandé de garder la tête froide lors d’une prise de décision importante, mentionne le doctorant, qui effectue sa thèse doctorale sous la direction de Marie-France Marin, professeure au Département de psychologie. Or, les recherches des dernières années ont mis en évidence que la plupart des individus démontraient une réponse émotionnelle (par exemple, la sudation de la peau) avant de faire un choix.»

L’hypothèse du doctorant est que les hormones sexuelles et l’hormone de stress cortisol ont un rôle à jouer, puisqu’elles ont des récepteurs dans les régions cérébrales qui guident la prise de décision. «Les résultats permettront de comprendre comment les émotions et les hormones interagissent pour guider la prise de décision, mentionne Félix Duplessis-Marcotte. Cela contribuera à comprendre les changements comportementaux lors des fluctuations des niveaux d’hormones sexuelles et pourrait aussi influencer la formation du personnel dans des milieux stressants, comme les forces policières.»

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Alice Livadaru, doctorat en éducation

Alice Livadaru effectue sa thèse doctorale sur la méditation et l’inhibition des biais de raisonnement chez les enfants d’âge scolaire. «Ma recherche s’inscrit dans le domaine des approches cognitivistes en éducation, souligne la doctorante, dirigée par la professeure du Département d’éducation et pédagogie Janie Brisson et par le directeur de l’Institut des sciences cognitives Serge Robert. J’étudie l’impact d’une technique de méditation par la pleine conscience basée sur la respiration attentive, comme outil de régulation émotionnelle, sur le développement de la pensée critique et du contrôle inhibiteur chez les enfants d’âge scolaire.»

L’étudiante s’intéresse à la relation entre les émotions et les processus de raisonnement ainsi qu’à l’importance de la régulation émotionnelle en tant qu’outil pour la pensée critique depuis sa maîtrise. «Je suis très enthousiaste de pouvoir approfondir ces domaines de recherche dans le cadre de mon doctorat», conclut-elle.