Pour une deuxième année consécutive, le quotidien La Presse présente son palmarès des vrais influenceurs du Québec, «ceux et celles dont la motivation trouve sa source dans le désir d’améliorer le monde qui les entoure, qui choisissent de mettre à profit leur talent et leur énergie pour rendre la société un petit peu plus juste, un petit peu plus vibrante».
On y retrouve cinq personnalités diplômées de l’UQAM – Léa Clermont-Dion (B.A. science politique, 2014), France Labelle (B.Ed. histoire, 1980), Laurent Levesque (B.Sc. urbanisme, 2013), Sasha Luccioni (Ph.D. informatique cognitive, 2018) et Benoît Robert (B.Sc. biologie, 1989). Yannick Nézet-Séguin, récipiendaire d’un doctorat honorifique, fait également partie du palmarès.
Ces personnalités ont été sélectionnées par un jury de journalistes et de chroniqueurs de La Presse parmi les centaines de candidatures soumises par les lecteurs et lectrices.
Léa Clermont-Dion
L’autrice et réalisatrice Léa Clermont-Dion a notamment coréalisé avec Guylaine Maroist le documentaire Je vous salue salope et la série T’as juste à porter plainte avec Gianluca Della Montagna. Il y est question du processus judiciaire encadrant les plaintes pour violences sexuelles. On y suit en partie son parcours. Elle donne également des formations sur les violences à caractère sexuel dans des milieux traditionnellement masculins, notamment auprès des joueurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
«Par son talent de communicatrice et son intelligence, Léa Clermont-Dion est devenue un visage incontournable du féminisme au Québec. À travers son documentaire sur la misogynie ou son livre racontant son procès contre son agresseur sexuel, elle met la lumière sur les violences faites aux femmes, encourageant des discussions difficiles, mais essentielles sur la place publique», souligne le chroniqueur de La Presse Alexandre Pratt.
France Labelle
Cofondatrice du Refuge des jeunes de Montréal, qu’elle dirige depuis 1992, France Labelle vient en aide aux jeunes hommes de la rue. Ce faisant, elle contribue à la lutte à la pauvreté et à combattre les injustices. Face à la crise du logement, aux failles du système de santé et à l’augmentation de l’itinérance – on dénombrerait près de 5000 personnes dans la rue à Montréal et ce n’est peut-être que la pointe de l’iceberg –, elle oppose la force du milieu communautaire.
«Depuis qu’elle a cofondé le Refuge des jeunes de Montréal, il y aura bientôt 35 ans, son travail acharné a permis à plus de 20 000 jeunes hommes sans abri et en difficulté de trouver du soutien, du réconfort et d’être aidés dans la dignité», observe Alexandre Pratt.
Laurent Levesque
Cofondateur et directeur général de l’UTILE, entreprise d’économie sociale spécialisée dans la construction de logements étudiants, Laurent Levesque et ses collègues ont revisité l’entrepreneuriat immobilier pour trouver des solutions à la crise du logement étudiant. L’UTILE est devenu un incontournable dans le paysage montréalais et québécois du logement abordable.
«D’ici trois ans, 3 000 étudiants pourront se loger à un prix abordable grâce à l’UTILE, l’entreprise sociale qu’il a fondée. Une initiative concrète, qui améliore la qualité de vie de milliers de jeunes», souligne Alexandre Pratt.
Sasha Luccioni
Sasha Luccioni est l’une des étoiles montantes de la recherche en intelligence artificielle. Elle a fait partie plus tôt cette année de la sélection «35 Innovators Under 35» du MIT Technology Review, magazine rattaché au Massachusetts Institute of Technology. Chercheuse chez Hugging Face, une jeune pousse spécialisée en intelligence artificielle, elle a développé un moyen performant pour permettre aux entreprises technologiques de mesurer l’empreinte carbone des modèles de langage d’IA. Conférencière TED, la jeune femme a aussi été sélectionnée dans le palmarès international 2023 «100 Brilliant Women in AI Ethics».
«Les membres du jury n’ont pas débattu longtemps de la candidature de Sasha Luccioni. Son parcours remarquable, son rayonnement international, ses préoccupations environnementales et son implication sociale en font une incontournable de notre palmarès», note le chroniqueur Philippe Mercure.
Benoît Robert
Président fondateur de Communauto, la plus ancienne entreprise d’autopartage en Amérique du Nord, Benoît Robert est un écolo qui a toujours refusé de verser dans le dogmatisme. «Toutes les raisons sont bonnes pour s’abonner à Communauto», affirmait-il en 2017 à l’occasion du Prix Reconnaissance que lui décernait la Faculté des sciences de l’UQAM. Son entreprise, qui aura bientôt 30 ans, emploie près de 200 personnes et est même présente en France.
«Benoît Robert est un entrepreneur animé d’une véritable mission sociale. Son bébé, Communauto, génère des bénéfices autant pour l’environnement et la mobilité que sur la qualité de vie des citoyens. Son influence sur le Québec est concrète, en croissance constante depuis 30 ans et en phase avec les plus grands défis de notre époque», analyse Philippe Mercure.
Yannick Nézet-Séguin
Directeur artistique et chef principal de l’Orchestre métropolitain depuis l’an 2000, Yannick Nézet-Séguin est considéré comme l’un des chefs les plus doués de sa génération. De 2008 à 2018, il fut à la tête de l’Orchestre philarmonique de Rotterdam. En 2012, il est devenu directeur musical de l’Orchestre de Philadelphie, puis, en 2018, il a succédé à James Levine au Metropolitan Opera de New York. Il a remporté trois prix Grammy en carrière et il est en lice pour deux autres qui seront décernés lors du gala de février prochain. L’UQAM lui a décerné le titre de docteur honorifique en 2011.
«Qui d’autre a déjà été nommé chef “à vie” d’un orchestre (honneur que lui a fait l’Orchestre métropolitain), à part lui? Sa trajectoire en fait un modèle de réussite et une inspiration», observe le journaliste Alexandre Vigneault.