Historiquement, les arts ont toujours été un moteur de transformation sociale, que l’on pense aux œuvres de la Renaissance qui marquaient une rupture avec le Moyen-Âge ou à la musique jazz et à son influence importante sur le mouvement des droits civiques. C’est le cas encore aujourd’hui. «Plusieurs artistes abordent dans leur pratique des questions sociales vives, comme l’environnement, la diversité ou les perspectives autochtones, souligne Vincent Bouchard-Valentine, professeur au Département de musique et vice-doyen aux études à la Faculté des arts. L’intégration de ces préoccupations dans l’enseignement des arts demeure toutefois marginale, puisque l’école est encore beaucoup axée sur l’apprentissage des techniques artistiques.»
Le colloque Éduquer par l’art en lien avec les enjeux sociétaux (11 et 12 mai), qu’il organise avec la professeure de l’Université de Sherbrooke Maia Morel, porte un regard sur l’art comme vecteur de transformation sociale. «Nous voulons réinvestir ce qui se fait dans les pratiques artistiques pour rapprocher l’école du monde actuel et préparer les jeunes à faire face aux défis contemporains, commente le chercheur. Que ce soit en art dramatique, en arts visuels, en danse ou en musique, il est possible de créer des situations d’apprentissage ancrées dans des thématiques sociales.»
Les questions environnementales constituent d’ailleurs l’un des axes importants à la Faculté des arts. «Plusieurs membres du corps professoral développent des projets ayant une composante environnementale, que l’on pense à Gisèle Trudel ou Anne Deslauriers en arts visuels et médiatiques, Sylvain Allard en design ou Jonathan Hope en études littéraires», souligne le vice-doyen aux études.
Le colloque rassemble des chercheurs et des chercheuses qui développeront des réflexions théoriques sur l’éducation artistique et les perspectives sociales ainsi que des praticiennes et des praticiens qui présenteront ce qu’ils ont réalisé en contexte scolaire ou informel. Plusieurs membres de la communauté uqamienne collaborent à ce colloque, dont les professeures Mona Trudel, Laurence Sylvestre et Suzanne Lemerise (arts visuels et médiatiques), Hélène Duval (danse) Anik Meunier (didactique), le professeur Louis Jacob (sociologie) et la chercheuse postdoctorale Marie Michèle Grenon (sociologie).