Une partie du territoire de L’Assomption où le professeur du Département des sciences biologiques Dan Kneeshaw mène, depuis 2016, un projet de restauration de tourbière, vient d’être reconnue à titre de réserve naturelle par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Protégé depuis 2017 par la Fiducie de conservation des écosystèmes de Lanaudière (FCEL), ce terrain d’un peu plus de 37 hectares porte désormais le nom officiel de Réserve naturelle du Boisé-des-Terres-noires.
«C’est la première fois qu’on désigne à titre de réserve naturelle un territoire en restauration et c’est un honneur de pouvoir y contribuer en collaboration avec la FCEL», se réjouit le chercheur, titulaire de la Chaire stratégique sur la résilience et les vulnérabilités des forêts aux changements climatiques et membre du Centre d’étude de la forêt. «Cela témoigne de l’utilité de la recherche en sciences écologiques pour développer des méthodes de restauration des sites dégradés par des plantes exotiques envahissantes.»
Dan Kneeeshaw et son équipe ont planté près de 14 000 arbres et arbustes afin de restaurer un secteur de la tourbière. En recréant une tourbière arbustive typique des Basses-terres du Saint-Laurent, ils visent, notamment, à améliorer la biodiversité faunique et floristique des lieux et à réduire les risques associés au roseau commun et aux nerpruns bourdaine et cathartique, des espèces végétales exotiques envahissantes déjà présentes.
La réserve est constituée de divers peuplements forestiers et de milieux humides, tels que des tourbières boisées, arbustives ou herbacées, un marécage arborescent, une friche herbacée et une friche arborescente. Des inventaires réalisés au cours des dernières années ont permis de répertorier 127 végétaux et 113 espèces fauniques.
Les objectifs de conservation de ce territoire sont de maintenir les caractéristiques et les processus écologiques naturels afin de préserver la qualité des habitats et de permettre le rétablissement des espèces en situation précaire au Québec ou en péril au Canada que l’on y retrouve.
L’ajout de ce territoire au réseau québécois des aires protégées vient bonifier les superficies mises en conservation à perpétuité dans le sud de Lanaudière. En effet, plusieurs grands milieux naturels de la région, morcelés par l’urbanisation et l’intensification de l’agriculture, ont disparu progressivement au fil des ans. Le boisé des Terres noires, impressionnant écosystème forestier de près de 1 000 hectares (10 km2), y fait toutefois figure d’exception, et on y comptera désormais une réserve naturelle reconnue en son sein.