La transition sociale et écologique sera au centre de 13 nouveaux projets de recherche menés en partenariat par des membres du corps professoral de l’UQAM et le Campus de la transition écologique, avec la collaboration de la Société du parc Jean-Drapeau. Les projets bénéficieront d’un financement de 800 000 dollars sur trois ans, alloué dans le cadre du programme de subvention de l’organisme MITACS, et se dérouleront au parc Jean-Drapeau, qui servira de terrain de recherche partenariale.
Les projets ont été dévoilés au parc Jean-Drapeau, le 22 septembre, par le professeur du Département de sociologie Éric Pineault, directeur scientifique du Pôle sur la ville résiliente de l’UQAM, et Pascal Grenier, directeur général du Campus de la transition écologique. Ils étaient accompagnés de la mairesse d’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles Caroline Bourgeois (B.A. communication/journalisme, 2006), vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable des grands parcs, de Christian Agbobli, vice-recteur à la Recherche, à la création et à la diffusion, de Karel Mayrand, président du conseil d’administration de la Société du parc Jean-Drapeau, et de Caroline Roger, directrice du Service des partenariats et du soutien à l’innovation (SePSI),
Mis sur pied à l’automne 2021, le Pôle sur la ville résiliente réunit les expertises d’une cinquantaine de professeures et professeurs ainsi que d’une dizaine d’unités de recherche. Accompagnant les collectivités urbaines du Québec dans la voie de leurs transformations socio-écologiques, le pôle vise à élaborer des solutions innovantes autour de cinq grandes thématiques – forêt urbaine, habitat et milieux de vie, mobilité, eaux urbaines, ville nourricière –, lesquelles seront au cœur des 13 projets de recherche. Créé en 2021 et situé au parc Jean-Drapeau, le Campus de la transition écologique est un organisme indépendant. Il rassemble des citoyens, des entrepreneurs, des chercheurs et des artistes qui créent et partagent de nouveaux modes de vie. À la fois carrefour et territoire d’expérimentation, il permet de faire vivre au quotidien la transition socio-écologique.
Les projets de recherche visent à répondre aux principaux défis relatifs à la crise climatique, tels qu’identifiés par le Campus de la transition écologique et la Société du parc Jean-Drapeau, avec le soutien du Pôle sur la ville résiliente.
«Petite goutte d’eau, où vas-tu?»
Acquérir des données sur les ressources en eau qui existent sur l’île Sainte-Hélène pour améliorer la résilience des milieux aquatiques et favoriser la biodiversité. Responsables: Florent Barbecot, professeur au Département des sciences de l’atmosphère et de la Terre, et Alicia Herlem, de la Société du parc Jean-Drapeau.
«Les effets des milieux naturels sur la santé»
Analyser ce qui motive les gens à fréquenter des milieux naturels, comme le parc Jean-Drapeau, et évaluer les répercussions de cette activité sur la santé physique et mentale. Responsables: Mathieu Philibert, professeur au Département de sexologie, et Pascal Grenier, du Campus de la transition écologique.
«Protéger la biodiversité contre les espèces envahissantes»
Effectuer des suivis de la présence d’espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) et d’espèces rares au parc Jean-Drapeau. Différentes méthodes de gestion seront aussi testées afin d’évaluer leurs effets sur la biodiversité. Responsables: Daniel Kneeshaw et Tanya Handa, professeurs au Département des sciences biologiques, et
Alicia Herlem.
«Pelouses: faites place à la biodiversité» et «Convertir le bitume»
Évaluer les effets sur la biodiversité des pratiques de gestion différenciée des pelouses au parc Jean-Drapeau et analyser comment le choix des plantes et du couvre-sol dans la Roseraie peut influencer diverses fonctions écologiques des sols (rétention des eaux, décomposition de la matière organique). Explorer les bienfaits écosystémiques de la conversion des espaces de stationnement du parc Jean-Drapeau en espaces végétalisés et proposer une stratégie de déminéralisation de certains d’entre eux. Responsables des deux projets: Tanya Handa et Alicia Herlem.
«La transition écologique par la culture et les arts»
Explorer les pratiques concernant l’utilisation de la culture et des arts dans les projets de transition écologique et formuler des recommandations sur leur intégration dans le cadre de la mission du Campus de la transition écologique. Responsables: René Audet et Sylvain A. Lefèvre, du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale (ESG UQAM), et Pascal Grenier.
«Se sentir en sécurité dans les grands parcs»
Proposer des recommandations d’aménagement afin de favoriser la sécurité au parc Jean-Drapeau, en étudiant ses différents usages, la mobilité active et le design des lieux. Porter une attention particulière aux femmes et aux individus issus de groupes minorisés qui pourraient éviter le parc en raison d’un sentiment d’insécurité. Responsables: Sophie Paquin et Florence Paulhiac, professeures au Département d’études urbaines et touristiques, ainsi que Jonathan Cha, de la Société du parc Jean-Drapeau.
«Optimiser le transport des marchandises»
Développer un modèle visant à guider les stratégies à mettre en place pour optimiser les activités de transport au parc Jean-Drapeau, afin que celles-ci soient efficientes, écoresponsables, sécuritaires et rapides. Responsables: Walter Rei et Janosh Ortman, professeurs au Département d’analytique, opérations et technologies de l’information, et Alexis Frappier, de la Société du parc Jean-Drapeau.
«Apprivoiser l’hiver par le design»
Proposer des aménagements et des infrastructures qui favoriseront une appropriation du parc Jean-Drapeau par des citoyennes et citoyens de tous âges, et ce, dans un contexte saisonnier hivernal. Responsables: Patrick Evans, professeur à l’École de design, et Pascal Grenier.
«Place à la micromobilité»
Analyser les facteurs environnementaux favorisant le déploiement de la micromobilité (sur de courtes distances) au parc Jean-Drapeau et proposer des recommandations tenant compte de solutions technologiques adaptées, des politiques locales et des incitatifs individuels. Responsables: Paquito Bernard, professeur au Département des sciences de l’activité physique, Florence Paulhiac et Alexis Frappier.
«Équité et accessibilité au parc Jean-Drapeau»
Évaluer une vaste gamme d’infrastructures en s’appuyant sur les principes de la «conception universelle» (égalité, simplicité, effort minimal) afin de proposer des aménagements pouvant améliorer l’accessibilité et l’équité. Responsables: Mathieu Philibert, Florence Paulhiac et Jonathan Cha.
«Apprendre dehors et dans la nature»
Développer, mettre en œuvre et évaluer des propositions pédagogiques pour soutenir l’apprentissage dans la nature, en portant une attention particulière aux communautés marginalisées ou ayant peu accès à des espaces verts. Responsables: Laurence Brière, professeure au Département de didactique, et Pascal Grenier.
«Réduire la croissance pour favoriser la transition écologique»
Explorer les différentes propositions de transformation systémique de l’économie qui visent à dénouer les impératifs de croissance et à établir une culture économique fondée sur l’autolimitation. Responsables: Éric Pineault, professeur au Département de sociologie, et Pascal Grenier.
La Ville de Montréal suivra attentivement le développement des 13 projets de recherche. «Notre administration est engagée à réussir la transition écologique et cette volonté guide l’ensemble de nos actions politiques», a déclaré Caroline Bourgeois. «Nous continuons d’encourager des initiatives novatrices pour faire en sorte que notre ville s’adapte à la crise climatique, a-t-elle ajouté. Pour y arriver, nous avons besoin que tous les acteurs poussent dans la même direction. C’est pourquoi nous avons à cœur l’importante collaboration entre la Ville, l’UQAM, la Société du parc Jean-Drapeau et le Campus de la transition écologique.»
Plus d’une vingtaine d’étudiantes et étudiants de l’UQAM participeront aux recherches sur le territoire du parc Jean-Drapeau. Ils seront encadrés par 14 professeurs ainsi que par des équipes du Campus de la transition écologique et de la Société du parc Jean-Drapeau. «Les travaux réalisés par les chercheuses et chercheurs de l’UQAM contribuent à bâtir et à améliorer la société de demain en favorisant les discussions avec les différents milieux sur le terrain, a mentionné le vice-recteur Christian Agbobli. L’UQAM est fière de ce partenariat et par le fait même de collaborer à la revitalisation du parc Jean-Drapeau, un espace vert fabuleux incrusté dans le tissu urbain de Montréal.»
Pascal Grenier a souligné à quel point le Campus de la transition écologique était heureux de la concrétisation de ce partenariat ambitieux de recherche-action dans un espace public d’exception. «Cette approche, a-t-il dit, favorise les rencontres et le croisement de savoirs nécessaires à la résolution des enjeux complexes de la transition socio-écologique à l’échelle urbaine.»
«En accueillant cette initiative, le parc Jean-Drapeau poursuit la mise en œuvre de son plan directeur et renoue avec l’esprit visionnaire de laboratoire vivant qui a été celui d’Expo 67, a indiqué Karel Mayrand. Les équipes du parc participeront activement à ces projets de recherche, qui généreront des solutions et permettront de faire du parc non seulement un lieu de recherche et d’expérimentations pour la transition écologique, mais aussi un acteur déterminant dans la diffusion de ces savoirs auprès des citoyens.»
Le professeur Éric Pineault a conclu en déclarant que les membres du Pôle sur la ville résiliente étaient fiers de travailler en collaboration avec divers partenaires pour favoriser la transition écologique, la réduction des inégalités sociales et la résilience socio-écologique des villes. «Grâce à MixCité, le carrefour d’innovation et d’échanges du Pôle, nous mettrons en place une série d’activités visant le transfert de connaissances et la mobilisation par les acteurs de la ville.»
Pour en savoir davantage sur les projets, on visite le site web du Pôle sur la ville résiliente.
Événements en lien avec la résilience urbaine
Au cours des prochaines semaines, des événements liés à la thématique de la résilience urbaine, soutenus par MixCité, seront organisés par le Cœur des sciences. Les 1er et 4 octobre, le Cœur des sciences propose une balade au centre-ville de Montréal pour s’initier à la science de l’écologie. Deux autres balades, sur le thème «Ces arbres qui nous font du bien», sont aussi prévues les 15 et 16 octobre. Enfin, la conférence «6pieds sous terre: la vie» aura lieu le 13 décembre. Elle réunira Marc-André Selosse, professeur au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, et Tanya Handa, professeure au Département des sciences biologiques.