
La professeure de l’École des médias Geneviève Perron et ses étudiantes et étudiants du baccalauréat en communication (création médias – cinéma) ont mis au point un Protocole pour des plateaux de tournage étudiants écoresponsables. L’objectif est de tourner des films en faisant les choix les plus écologiques possibles, à l’écran et derrière l’écran. Comment? En commençant par les choses les plus simples: minimiser la consommation d’énergie, installer des bacs de recyclage et de compost, réduire les déchets à la source, prioriser les objets de seconde main pour les décors, privilégier l’achat local et responsable, trouver des lieux de tournage accessibles en transport durable. Mais, aussi, en montrant des gestes écologiques à l’écran.
Selon l’organisme français Ecoprod, un long métrage génère l’équivalent de 1000 tonnes de CO2. «Notre industrie est en retard», affirme Geneviève Perron, une directrice photo qui a officié sur les plateaux de tournage de nombreux films, séries et documentaires québécois (Camion, Les Simone, Fermières).
En cherchant à documenter les impacts des plateaux, la professeure a découvert On tourne vert, un programme lancé par le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec, le Conseil québécois des événements écoresponsables et les filiales MELS et TVA de Quebecor. Ce programme invite les acteurs de l’industrie à réduire l’empreinte écologique du secteur des productions audiovisuelles. Le projet de protocole pour les tournages étudiants a été mené en collaboration avec On tourne vert.
Les étudiantes et les étudiants ont assisté à une formation, se sont réunis et ont discuté des possibilités pour adapter à la réalité étudiante les mesures proposées dans le cadre du programme On tourne vert. «La question environnementale me touche et je trouvais intéressant d’y participer», témoigne Catherine Lecompte. Avec avec sa collègue Élisabeth Lauzon, cette étudiante de première année au baccalauréat en cinéma a participé à la rédaction du protocole et s’assure que les productions uqamiennes le respectent.
Pour ces étudiantes et leur professeure, l’idée est d’établir une culture de tournage écoresponsable dès les premiers pas dans la production cinématographique. «On souhaite que tout le monde y adhère et que cela s’étende à toutes les cohortes», mentionne Catherine Lecompte.
«Le projet a fait des petits, se réjouit Geneviève Perron. Des membres du corps professoral de l’École m’ont contactée dans l’objectif de doter l’assemblée départementale d’un comité vert pour mener des projets de recherche. Il y a un engouement pour les projets écoresponsables.»
Sors les poubelles… ou le recyclage?
Le protocole uqamien prévoit aussi de montrer des actions écoresponsables à l’écran. «Les gens sont influencés par ce qu’ils voient à l’écran, dit Catherine Lecompte. Dans un scénario, des changements mineurs auront un impact.» Faire en sorte que les comédiens sortent le bac de recyclage plutôt que les poubelles, ça ne coûte pas cher! On peut aussi les faire rouler en véhicules électriques et éviter de leur mettre des bouteilles en plastique à usage unique dans les mains. «Dans les scènes de souper au cinéma québécois, on voit toujours des gens manger du poulet!, s’exclame Geneviève Perron. À quand un cari végé?»