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Stéphane Savard reçoit le Prix de l’Assemblée nationale

Son livre Brève histoire de la Révolution tranquille est récompensé par l’Institut d’histoire de l’Amérique française.

25 novembre 2022 à 16 h 57

Le professeur du Département d’histoire Stéphane Savard et son collègue de l’Université Laval Martin Pâquet ont remporté le prix de l’Assemblée nationale du Québec pour leur ouvrage Brève histoire de la Révolution tranquille (Boréal, 2021). Ce prix, décerné annuellement par l’Institut d’histoire de l’Amérique française (IHAF), a pour objectif de favoriser la production d’ouvrages reliés à l’histoire politique de l’Amérique française qui s’imposent par la qualité, l’originalité et la rigueur de la recherche historique et par leur accessibilité au grand public.

«Rédiger un ouvrage de synthèse, c’est, comme les auteurs le soulignent eux-mêmes, rendre un service public. Et en effet, proposer une lecture globale de la Révolution tranquille, au moment où cette époque est toujours présente dans la mémoire collective et devient matière d’histoire, constitue une entreprise historienne fort utile, ont souligné les membres du jury. Mais dans cette Brève histoire de la Révolution tranquille, Martin Pâquet et Stéphane Savard nous rappellent que la synthèse historique peut également être un lieu d’innovation de même qu’une contribution significative à la connaissance et à la compréhension du passé. Ainsi, les auteurs renoncent à la reconstitution chronologique pour proposer une structure narrative originale, sensible aux mutations du rapport au temps qui caractérisent et définissent cette période.»

L’ouvrage primé se décline en trois sections, qui constituent autant de temps distincts, selon une logique explicitée dans l’introduction. Il s’agit d’abord de situer la Révolution tranquille dans son contexte – canadien et international d’abord, puis québécois. «L’analyse proposée laisse déjà entrevoir l’ambition et le souffle de l’ouvrage, attentif aux transformations socio-économiques, religieuses, démographiques, culturelles et politiques qui balaient le monde pendant les Trente Glorieuses et qui, au Québec, préparent l’arrivée d’un temps nouveau», notent les membres du jury.

La seconde partie de l’ouvrage, intitulée «Vivre», plonge le lecteur au cœur de la Révolution tranquille. «Pour la connaître et la comprendre, les auteurs retiennent comme focale l’État québécois. Ils examinent d’abord le déploiement d’une impulsion réformatrice, portée par de nouvelles “élites définitrices”, empreinte d’un nouveau nationalisme et d’une conception nouvelle du rôle de l’État ainsi que des droits et libertés des citoyens», soulignent-ils.

L’ouvrage explore ensuite le «moment» d’une prise de parole citoyenne qui s’affirme à partir de la fin des années 1960. D’autres acteurs occupent alors la scène – mouvements féministes et étudiants, syndicats, Premières Nations, artistes, mouvements indépendantistes – et se mobilisent autour d’un ensemble d’enjeux nouveaux. S’ouvre alors la dernière phase de la Révolution tranquille, celle des clivages sociaux et des ruptures qui signent la fin d’une époque.

En guise d’épilogue, un dernier chapitre, «Se souvenir», offre un bel espace de réflexion où les auteurs inscrivent la Révolution tranquille dans le temps présent, comme lieu de mémoire et matière de l’historien. «Le jury tient à féliciter et à remercier les auteurs pour cet ouvrage exceptionnel qui enrichit l’historiographie québécoise et atteint pleinement son objectif de rendre la Révolution tranquille intelligible pour leurs contemporains», concluent ses membres.

Ce n’est pas la première fois que le prix de l’Assemblée nationale du Québec est remporté par un professeur du Département d’histoire de l’UQAM. Martin Petitclerc et le doctorant Martin Robert (M.A. histoire, 2015; Ph.D. histoire, 2020) l’avait obtenu en 2018 pour leur ouvrage Grève et paix: une histoire des lois spéciales au Québec (Lux); Alain Beaulieu en 2014 pour Les Wendats du Québec: territoire, économie et identité, 1650-1930 (Éditions GID), cosigné avec Stéphanie Béreau et Jean Tanguay; et Paul-André Linteau en 2009 pour France-Canada-Québec: 400 ans de relations d’exception (PUM), dirigé en collaboration avec Serge Joyal.