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Sommes-nous encore invisibles?

Des finissantes de la maîtrise organisent un événement pour la Journée internationale des droits des femmes.

4 mars 2022 à 18 h 03

Mis à jour le 9 juin 2022 à 13 h 09

Oeuvre tirée de l’exposition Une goutte d’encre dans l’océan blanc de l’artiste Marie José Gustave.

Les artistes femmes ne représentent que 34 % des artistes représentés en galerie. En 2016, les femmes artistes au Canada gagnaient environ 27 % de moins que leurs collègues masculins. À travers l’histoire de l’art, les femmes ont fait face à d’innombrables iniquités par rapport aux hommes. Mises à l’écart, elles demeuraient invisibles. Comment a évolué le regard que l’on porte sur leur pratique? Quelle place occupent-elles aujourd’hui dans les champs des arts visuels?

Créé par la commissaire indépendante et finissante de la maîtrise en muséologie Mylène Lachance-Paquin (B.Ed., 2013), l’événement Post-invisibles consiste en un moment d’échange inclusif pour discuter des enjeux de visibilité et d’iniquités qui persistent dans le milieu des arts, tout en soulignant les progrès réalisés jusqu’à maintenant. Tant la place des femmes artistes que celle des femmes occupant des postes de direction dans les institutions culturelles et muséales seront abordées.

Conçue en collaboration avec les finissantes de la maîtrise Sophie Bertrand, Catherine Touré (muséologie) et Gabrielle Sarthou (histoire de l’art), la programmation inclut des expositions, une conférence ainsi que la publication d’un catalogue. Le coup d’envoi sera lancé lors de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.

Conférence virtuelle: «Regard sur la place des femmes dans le champ des arts visuels»

Animée par la journaliste, animatrice, conceptrice et réalisatrice Marie-Louise Arsenault (B.A. communication, 1991), la conférence réunira la professeure du Département d’histoire de l’art et directrice de l’Institut de recherches et d’études féministes Thérèse Saint-Gelais, et les conservatrices Eunice Bélidor (art québécois et canadien contemporain), du Musée des beaux-arts de Montréal, Anne-Marie Bouchard (art moderne), du Musée national des beaux-arts du Québec, et Anne-Marie St-Jean Aubre (art contemporain), du Musée d’art de Joliette. Elle aura lieu le 9 mars prochain, à 19 h. L’événement virtuel est gratuit, mais il faut s’inscrire sur le site d’Eventbrite.

Il est possible de faire un don pour soutenir l’événement Post-invisibles sur la plateforme québécoise de sociofinancement La Ruche jusqu’au mardi 8 mars.

Expositions

Plus d’une vingtaine d’artistes femmes exposent leurs œuvres dans six lieux différents, dont cinq à Montréal et l’un à Kamouraska. Les expositions aborderont différentes thématiques touchant les femmes, entre autres celles provenant des communautés ethnoculturelles et des Premières Nations.

Le pivot, œuvre de Maude Arsenault présentée dans le cadre de l’expo La force de la douleurPhoto: Maude Arsenault

Dans le cadre de l’exposition La force de la douleur, la candidate à la maîtrise en arts visuels et médiatiques Maude Arsenault présente son travail photographique jusqu’au 28 mars prochain, à la galerie Projet Casa (4351, avenue de l’Esplanade). L’exposition, à laquelle participe aussi l’artiste transdisciplinaire Hannah Claus, se veut un hommage à la résilience et à la force des femmes. L’exposition aborde également les notions de l’intime, de la réappropriation de l’espace personnel, de la charge mentale, de la violence, de l’autodétermination et de l’empowerment des femmes. Le commissariat de l’exposition est assuré par Mylène Lachance-Paquin.

Parmi les autres expositions, mentionnons Une goutte d’encre dans l’océan blanc, de l’artiste Marie José Gustave, présentée au Hangar 7826 jusqu’au 27 mars, et dont le commissariat est assuré par Catherine Touré. À l’Espace 230/Art Contemporain, il est possible de voir, jusqu’au 26 mars, les travaux des artistes Elli Marcelli, Léa Martin, Snack Witch, Olivia Faye Lathuillere et Tannaz Keshavarzian dans le cadre de l’exposition Nombreuses et numériques. La commissaire est Gabrielle Sarthou.

Autres événements

Le lancement du livre Engendrer l’impalpable, de l’autrice et commissaire Pascale Beaudet, en collaboration avec l’artiste Montserrat Duran Muntadas, aura lieu le 10 mars, à 17 h, à CIRCA art actuel (372, rue Ste-Catherine O., espace 444). La présentation sera suivie d’un vin d’honneur.

L’événement Deux générations; deux points de vue aura lieu le 24 mars 2022, à 17 h, à la galerie Art Mûr. La discussion réunira les artistes Karine Payette et Holly King.

Programmation pédagogique

De ces événements seront tirés des outils pédagogiques qui permettront au personnel enseignant d’agir en tant que passeur culturel, en plus de conscientiser leurs élèves aux inégalités et à l’iniquité entre les hommes et les femmes. Réalisées par les organisatrices de l’événement, des capsules sur le sujet de la conférence seront ainsi proposées aux élèves québécois. On retrouvera aussi dans ces capsules des situations d’enseignement-apprentissage et d’évaluation (SAÉ) conformes au Programme de formation de l’école québécoise et élaborées par des professionnelles de l’enseignement. Ces SAÉ seront disponibles sur le site d’Ogive – Art et éducation, l’OBNL responsable de l’événement Post-invisibles. Fondé par Mylène Lachance-Paquin, l’organisme vise à démocratiser l’art contemporain en créant des ponts entre le milieu des arts visuels, le public scolaire et le grand public.