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Prévention du plagiat à l’université

Un projet de recherche international vise à déterminer les meilleures stratégies à préconiser pour favoriser l’intégrité académique.

Par Valérie Martin

18 février 2022 à 9 h 02

Mis à jour le 9 juin 2022 à 13 h 09

Deux chercheuses de l’École de langues participent à un vaste projet de recherche multidisciplinaire et international dont l’objectif est d’encourager l’intégrité académique et de mieux cerner les causes menant les étudiantes et étudiants universitaires à plagier. Photo: Getty Images

Comment trouver de bonnes informations sur le web? Comment bien les intégrer dans un travail universitaire tout en les référençant selon les normes académiques? L’avènement du web et la culture du copier-coller ont transformé la manière d’effectuer une recherche et de rédiger des travaux universitaires. De plus en plus de personnes considèrent, à tort, que le fait de ne pas citer leurs sources n’est pas contraire à l’éthique. «Les causes du plagiat sont dues à des lacunes dans l’acquisition des compétences informationnelles, rédactionnelles et de référencement documentaire des étudiantes et étudiants», observe la maître de langue en espagnol Monica Soto.

Avec sa collègue Juliane Bertrand, Monica Soto participe à un vaste projet de recherche multidisciplinaire et international dont l’objectif est d’encourager l’intégrité académique et de mieux cerner les causes menant les étudiantes et étudiants universitaires à plagier. «Ce ne sont pas forcément des étudiantes ou des étudiants qui voulaient mentir et faire croire que les idées qu’ils présentaient dans leurs travaux étaient les leurs, mais plutôt des gens malhabiles à référencer leurs sources», constate la maître de langue en français Juliane Bertrand.

Dirigé par la professeure Martine Peters, du Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec en Outaouais, le projet regroupe près d’une soixantaine de chercheuses et chercheurs provenant de plusieurs disciplines (mathématiques, histoire, langue, etc.) et d’universités dans le monde (Turquie, Royaume-Uni, États-Unis, Canada, République tchèque, Portugal, etc.). Intitulé Partenariat universitaire sur la prévention du plagiat (PUPP), le projet a reçu une subvention de partenariat du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) d’un montant de 2,5 millions de dollars sur 7 ans (2021-2028). «Il s’agit de prévenir plutôt que de punir, dit Monica Soto. La punition n’est pas efficace, de toute manière.»

L’équipe du PUPP s’intéresse en particulier à l’utilisation des stratégies de créacollage numérique (SCN), afin de déterminer comment l’enseignement de ces stratégies peut prévenir le plagiat dans les universités. «Les SCN, c’est l’art de combiner le copier-coller de différents éléments d’information tels que des idées, des textes, des images, des vidéos, pour ensuite les combiner, les réorganiser, les agencer afin de les tisser en une nouvelle création», précisent les deux chercheuses de l’École de langues.

Dans la première phase de la recherche, l’équipe du PUPP dresse un portrait de l’utilisation et de l’enseignement des SCN dans les universités partenaires du projet. «L’objectif est de faire l’inventaire des stratégies de créacollage numérique le plus souvent utilisées, explique Juliane Bertrand. Est-ce que certaines SCN sont plus efficaces que d’autres? C’est ce que nous cherchons à savoir.» Les chercheuses et chercheurs du PUPP vont ensuite comparer les usages et l’enseignement des SCN selon les pays, les cultures, les programmes et les niveaux de langues maternelles et secondes. «La notion de propriété privée peut être différente d’une culture à l’autre», illustre la maître de langue, qui a développé avec sa collègue Annie Desaulniers, le cours Compétences informationnelles et plurilingues. Obligatoire notamment pour les étudiantes et étudiants de la Majeure en langues et cultures modernes, ce cours aborde, entre autres, les enjeux culturels et éthiques liés à l’utilisation de l’information.

Lors de la deuxième phase du projet, l’équipe déterminera les SCN à prioriser pour la diminution du plagiat et examinera l’effet de l’enseignement de ces SCN dans les travaux étudiants. Les chercheuses et chercheurs du PUPP ont aussi à cœur de participer à la mobilisation, à la diffusion et à la coproduction des connaissances. «L’idée est de proposer des solutions pédagogiques et de produire des outils concrets pour les universitaires», souligne Juliane Bertrand.

Des rencontres sont prévues entre les chercheuses et chercheurs du PUPP, dont l’une sera tenue en août prochain à l’UQAM, si les conditions sanitaires le permettent. L’événement regroupera les membres de l’équipe de recherche provenant principalement des universités participantes des États-Unis et du Canada (pôle nord-américain). Des webinaires, des écoles d’été et des congrès seront aussi organisés durant les sept années du projet.

Pour obtenir plus d’informations sur le PUPP, on peut consulter le site web du projet (en construction).

Pour obtenir de l’aide dans la réalisation de travaux étudiants, on peut consulter le site Infosphère de l’UQAM