Dans le cadre d’un midi-causerie virtuel tenu à l’occasion de la Journée nationale des langues autochtones, le 31 mars, la rectrice Magda Fusaro et l’avocate Pascale O’Bomsawin, représentante de la Nation abénakise, ont présenté le plan issu des travaux menés par le Comité d’action pour les Premiers Peuples de l’UQAM, dont elles sont les coprésidentes. Elles se sont entretenues sur les actions proposées dans ce premier Plan d’action 2021-2026 de l’UQAM – Poursuivre l’engagement avec les premiers peuples et sur les différentes approches pour les concrétiser.
Dans un contexte où des appels à l’action ont été lancés, dont ceux de la Commission de vérité et réconciliation du Canada en 2015, et où des principes et des engagements ont été proposés par le réseau Universités Canada en matière d’éducation autochtone, l’UQAM a entrepris des travaux institutionnels afin de soutenir la réconciliation avec les peuples autochtones. Favoriser l’accessibilité aux études supérieures des communautés traditionnellement marginalisées, délaissées ou ignorées par les universités, constitue une composante essentielle de la mission de l’UQAM, y compris en matière de réconciliation avec les Premiers Peuples et de soutien à la réussite de leurs membres.
Appels à l’action
Le Comité d’action pour les Premiers Peuples est composé à parts égales de 20 personnes autochtones et allochtones. Son travail a consisté à approfondir les recommandations proposées en 2020 au Conseil d’administration de l’Université par le Groupe de travail sur la réconciliation avec les peuples autochtones, puis à les traduire en appels à l’action. Ceux-ci sont regroupés sous quatre grands axes.
Axe 1 – Valoriser les savoirs et cultures autochtones dans les pratiques de la communauté universitaire
Reconnaissant la richesse des savoirs et des cultures autochtones, l’UQAM vise à les mettre en valeur, à les intégrer et à les diffuser dans ses espaces physiques et virtuels. De pair avec le renforcement des liens avec les communautés autochtones, cette plus grande visibilité et diffusion des connaissances liées aux réalités des Premiers Peuples contribuera à une sensibilisation accrue de la communauté universitaire et à l’évolution de ses pratiques.
Axe 2 – Enrichir la formation sur les savoirs autochtones et les partenariats en recherche
Soucieuse de consolider les liens qu’elle entretient avec les communautés et les organisations autochtones, l’UQAM reconnaît l’importance d’offrir une formation inclusive et respectueuse des cultures autochtones, de sensibiliser le personnel aux réalités autochtones et de promouvoir des partenariats de recherche et de création avec, par et pour les groupes autochtones.
Axe 3 – Accompagner les personnes étudiantes autochtones dans leurs projets d’études
L’accessibilité aux études universitaires fait partie de la mission historique de l’UQAM. À ce titre, le soutien aux personnes étudiantes autochtones dans la réussite de leurs projets d’études est incontournable. L’UQAM se veut un milieu d’apprentissage accueillant et respectueux, qui offre des conditions favorables à la persévérance et à la réussite, tout en tenant compte de la diversité des réalités vécues par les étudiantes et étudiants.
Axe 4 – Inclure en plus grand nombre les personnes autochtones
Favoriser la réconciliation avec les peuples autochtones signifie aussi de faire de l’UQAM un lieu de travail accueillant pour les personnes issues des Premiers Peuples. En concordance avec le Programme d’accès à l’égalité en emploi 2020-2023, l’Université vise à augmenter la présence autochtone à tous les niveaux: gouvernance, corps professoral, personnel professionnel et administratif.
École d’été Witamawi
Conjointement avec l’Institution Kiuna, un collège consacré à l’éducation des Autochtones, l’UQAM organise l’École d’été Witamawi, la première activité du genre au Québec, qui permettra à de futures enseignantes et futurs enseignants d’intégrer de manière adéquate dans leur pratique professionnelle des contenus historiques engageant les connaissances des Premières Nations et leurs points de vue.
Expérience immersive, le cours de trois crédits se déroulera du 8 au 12 août au sein de la communauté abénakise d’Odanak, dans le Ndakina (territoire ancestral des Abénakis). Les activités seront animées principalement par des expertes et experts issues des Premières Nations.
L’école d’été Witamawi sera l’occasion de répondre à plusieurs des appels à l’action de la Commission de Vérité et de Réconciliation du Canada et de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec: écoute, réconciliation et progrès. Ces appels à l’action préconisent principalement un enseignement précoce, juste et représentatif de l’histoire et des cultures des Premières Nations et des Inuit au sein du système éducatif québécois. Les thèmes abordés pendant l’école d’été Witamawi toucheront à la pédagogie, à l’histoire, à la littérature, à la géographie et à la relation politique et légale entre les Premières Nations et les allochtones.
Le comité organisateur a lancé une campagne de sociofinancement afin d’amasser 8000 dollars, qui permettront aux 40 étudiantes et étudiants de l’UQAM de participer à cette école d’été. Les dons permettront de défrayer les frais d’hébergement, la nourriture, le transport et le matériel didactique. On peut faire un don à ce projet sur la plateforme 100 millions d’idées de la Fondation de l’UQAM.
Mobiliser les forces vives
La mobilisation de l’ensemble des forces vives de l’Université sera requise pour assurer la mise en œuvre du Plan d’action 2021-2026, qui compte plus de 65 appels à l’action. Le déploiement du plan est sous la responsabilité conjointe du Rectorat et du Vice-rectorat à la vie académique. Toutes les unités académiques et administratives sont ou seront susceptibles d’être interpellées.
Le Plan d’action repose sur un principe fondateur: assurer le respect plein et entier de l’autodétermination des Premiers Peuples. Cela signifie que les actions seront développées en partenariat étroit avec les personnes autochtones.
La mise en œuvre du Plan d’action exigera l’identification de priorités et de stratégies de déploiement, l’établissement d’échéanciers et l’élaboration de mécanismes de suivi. Pour procéder à cet exercice, l’expertise du Comité d’action pour les Premiers Peuples sera sollicitée. Il assumera une fonction conseil dans la définition des priorités et des orientations institutionnelles, au regard des divers enjeux touchant les Premiers Peuples au sein de l’Université.
Actions récentes menées par l’UQAM
– Reconnaissance de la carrière remarquable et de l’excellence des contributions de personnes autochtones par la remise d’u doctorat honorifique à Joséphnie Bacon, Domingo Cisneros, Ghislain Picard et Évelyne St-Onge.
– Création du Bureau de l’inclusion et de la réussite étudiante (BIRÉ) au printemps 2021, dirigé par Marco Bacon, membre de la Nation innue des Pekuakamiulniuatsh.
– Accueil, en décembre 2020, d’une personne des Premières Nations en tant que membre du Conseil d’administration de l’UQAM.
– Formation du Groupe de travail sur la réconciliation avec les peuples autochtones, qui a déposé son bilan au Conseil d’administration de l’UQAM en mars 2020.
– Création du local Niska à l’été 2018, un espace culturellement sécurisant destiné aux personnes étudiantes autochtones.
– Embauche d’une conseillère à l’accueil et à l’intégration des étudiantes et étudiants autochtones au printemps 2018.
– De 2018 à 2021, projet pilote (aujourd’hui permanent) au Département des sciences juridiques permettant de réserver quatre places aux personnes autochtones au sein du baccalauréat en droit, sur la base de l’expérience professionnelle ou de l’implication sociale.
– Participation à la Table de travail sur les réalités autochtones, constituée par le réseau de l’Université du Québec en 2018.
– En 2017 et 2018, tenue de deux éditions de l’École d’été sur la gouvernance autochtone au féminin, destinée aux femmes autochtones leaders dans leur communauté.
– Réalisation, en 2017, de l’étude «Expériences, politiques et pratiques d’intégration des étudiantes et étudiants autochtones à l’université: le cas de l’UQAM», qui brosse un portrait de la situation et détermine des pistes d’action pour améliorer leur expérience à l’Université.
– Depuis 2017, création de plusieurs fonds de bourses pour les personnes issues des Premières Nations.
– Création d’une concentration de premier cycle en études autochtones (2016) et d’un programme court de premier cycle en études autochtones (2018).