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Lectures d’octobre

Actualités UQAM présente chaque mois une sélection d’ouvrages publiés par des membres de la communauté universitaire.

3 octobre 2022 à 10 h 16

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Panique morale à l’université?

Consubstantielle à la mission de l’université, la liberté universitaire fait l’objet, depuis quelques années, de nombreux débats, ici comme ailleurs. Est-elle de plus en plus malmenée et soumise aux pressions des divers militantismes, comme l’affirment certaines personnes? Dans son dernier essai intitulé Panique à l’université. Rectitude politique, wokes et autres menaces imaginaires, le professeur du Département de science politique Francis Dupuis-Déri critique ceux et celles qui, écrit-il, poussent des cris affolés à propos d’une université soi-disant assiégée par les féministes, les antiracistes ou les islamo-gauchistes, lesquels menaceraient jusqu’à l’ensemble de la société au nom de la rectitude politique, stimulant ainsi une forme de panique morale. «Cette agitation repose non seulement sur des exagérations et des mensonges, mais elle relève d’une manipulation qui enferme l’esprit et entrave la curiosité intellectuelle, la liberté universitaire et le développement des savoirs», soutient Francis Dupuis-Déri. Pour y voir plus clair, son ouvrage s’intéresse à l’histoire ancienne et récente de l’université. Il appelle à considérer la place réelle des études sur le genre et le racisme dans les réseaux universitaires – des salles de classe aux projets de recherche –, et met en lumière les forces dites conservatrices qui mènent la charge aux États-Unis, en France et au Québec. Paru chez Lux éditeur.

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Le rôle clé de la motivation

Au travail comme à la maison, à l’école ou sur un terrain de sport, il faut sans cesse trouver des façons d’être motivé pour agir, et d’être motivant pour celles et ceux qu’on accompagne. Et s’il suffisait d’adopter un point de vue positif, universel et étonnamment simple: celui de la théorie de l’autodétermination? C’est ce que propose l’ouvrage Libérer la motivation, cosigné par le professeur du Département d’organisation et ressources humaines Jacques Forest et les chercheurs Marcus B. Mueller, Hermina L.P. Van Coillies et Anja Van Den Broeck. Cette approche part du principe que les gens possèdent naturellement tout ce qu’il faut pour s’investir. Ils ont juste besoin de se sentir autonomes, compétents et à la bonne place. Ainsi, grâce à l’autonomie, on peut exprimer ses idées, faire des choix, prendre des décisions, des principes essentiels pour être à l’aise dans ce que l’on fait. Truffé d’exemples et de listes de questions pour passer de la théorie à la pratique, ce livre vise à changer nos façons d’être et de faire. Il expose les principes de l’autodétermination, les recherches qui ont permis de les découvrir et invite à les appliquer. Paru aux éditions Édito.

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Morts réelles et symboliques

On sait depuis la parution de Déterrer les os (2016), sur ses troubles alimentaires, et de Roux clair naturel (2019), qui nous plongeait dans l’esprit torturé d’une narratrice à la faible estime d’elle-même, que Fanie Demeule (Ph.D. études littéraires, 2021) possède une plume percutante. L’autrice sait appuyer là où ça fait mal, en toute lucidité, se jouant habilement de la frontière poreuse entre autofiction et réalité. Après avoir fait paraître l’an dernier Mukbang, Highlands et le livre illustré Bagels (rien que ça!), la chargée de cours du Département d’études littéraires nous offre cette fois-ci un premier recueil de nouvelles, Je suis celle qui veut sauver sa peau. Retravaillées après avoir été publiées au sein de collectifs et de revues, ces 14 nouvelles, tantôt touchantes, tantôt carrément décapantes, explorent les zones troubles de nos obsessions, vulnérabilités, hontes et angoisses, témoignant des morts réelles (meurtre, suicide, surdose) et symboliques (viol, inceste) qui jalonnent l’existence. Qu’elle convoque l’autofiction, le fantastique, le drame pyschologique ou le réalisme magique, Fanie Demeule explore sans pudeur le malaise et le mal-être, et pourtant, même ses textes les plus sombres possèdent un aspect lumineux. Publié chez Hamac.

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Redéfinir la transmission de la culture au musée

À l’instar de la famille et de l’école, les musées ont longtemps été considérés comme des sources de savoirs, qui devaient être transmis de façon intégrale du sommet jusqu’à la base. La démocratisation de l’éducation et des technologies numériques a mis fin à ce monopole de transmission culturelle homogène et univoque et a amené les musées à se redéfinir. Quel est aujourd’hui le rôle des musées de société, c’est-à-dire les musées qui ne sont pas centrés sur les beaux-arts? L’ouvrage La transmission culturelle dans les musées de société, publié sous la direction d’Anik Meunier, professeure au Département de didactique, de Jean-Marie Lafortune, professeur au Département de communication sociale et publique, et de Jason Luckerhoff, professeur à l’UQTR, aborde, entre autres, les différentes stratégies muséales, le fonctionnement des expositions, le processus de patrimonialisation et le développement de la perspective historienne en contexte scolaire. Il soulève aussi la question que se posent plusieurs chercheurs du domaine: avec le recul de l’autorité institutionnelle, la transmission culturelle est-elle aujourd’hui en crise? Le professeur de l’École des médias Bernard Schiele et la doctorante en muséologie Isabelle Goudou collaborent aussi à l’ouvrage. Publié aux Éditions de la Documentation française.

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Marketing et communication pour PME touristiques

Avant la pandémie, les villes et régions du Québec accueillaient près de 36 millions de touristes annuellement. Comment les petites et moyennes entreprises touristiques peuvent-elles se démarquer face à la concurrence? Dans Le marketing et la communication en tourisme, hôtellerie et restauration, le chargé de cours du Département de marketing Sylvain Audet présente aux propriétaires et gestionnaires de PME touristiques une démarche complète pour réaliser un plan de marketing et de communication. Ce plan s’articule autour de quatre questions fondamentales: que veulent les visiteurs comme expérience touristique? Qu’est-ce que l’entreprise peut offrir comme expérience touristique pour répondre aux besoins et aux attentes des visiteurs? Quels sont les moyens pour informer les visiteurs de l’expérience touristique offerte par l’entreprise? Et comment se préparer à recevoir les visiteurs et à faire le suivi des efforts de marketing et de communication? Axé sur la réalité des PME touristiques québécoises – auberges, restaurants, sites historiques, musées, stations de ski, etc. –, ce livre aborde aussi les nouvelles tendances du domaine comme la place de l’économie du partage, le développement durable, la cocréation des expériences et la place occupée par le numérique. Publié aux Éditions JFD.

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Le déclin de la puissance américaine

Dans La puissance américaine mise en échec: de la guerre du Vietnam à l’Irak, la directrice adjointe de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, Karine Prémont (Ph.D. science politique, 2010), revisite certains chapitres de l’histoire américaine – de la naissance et l’essor de la CIA à la guerre en Irak en 2003 – et propose son analyse de la puissance (militaire) américaine et de ses limites. Elle démontre que la politique étrangère américaine a souvent servi de garde-fou aux visées expansionnistes de certains régimes autoritaires, mais qu’elle est aussi marquée par des actions illégitimes ou illégales ainsi que par des échecs militaires et des interventions humanitaires catastrophiques. «Bien que les États-Unis ne soient pas les seuls responsables de l’état actuel des relations internationales, les choix passés de la politique étrangère américaine ne sont-ils pas, justement, en filigrane des comportements de la Russie de Vladimir Poutine et de la Chine de Xi Jinping? Alors que les détracteurs de cette nation réclament depuis des années la fin de son hégémonie, cette possibilité est maintenant bien réelle. Mais, comme le dit l’adage, il faut prendre garde à nos souhaits, car ils pourraient bien se réaliser», note avec sagesse la spécialiste, professeure à l’Université de Sherbrooke. Paru chez Septentrion.