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Lectures de janvier

Notre sélection mensuelle d’ouvrages publiés par des membres de la communauté universitaire.

11 janvier 2022 à 9 h 01

Mis à jour le 12 juillet 2022 à 9 h 43

Pour un virage écologique radical

Tout le monde est vert! D’Emmanuel Macron à Jeff Bezos, en passant par Coca-Cola! Comment expliquer alors l’accélération de la crise écologique? Si l’humanité subit déjà la violence des changements climatiques, nous ne sommes pas tous égaux devant ce fléau, affirment les doctorants en sociologie Frédéric Legault et Arnaud Theurillat-Cloutier ainsi que le chercheur Alain Savard, co-auteurs de Pour une écologie du 99%. 20 mythes à déboulonner sur le capitalisme. Cours accéléré de stratégies politiques pour construire un mouvement écologiste populaire, cet essai soulève la question de la sortie du capitalisme et renverse des lieux communs. On y apprend, notamment, en quoi le marché du carbone ne règlera rien, comment rompre avec la religion de la croissance infinie, pourquoi on doit dénoncer la surproduction plutôt que la surconsommation, quels sont les intérêts et stratégies de l’industrie fossile et pourquoi il est illusoire de croire que le capitalisme peut devenir vert. Se voulant un antidote à l’apathie et une mine d’arguments pour tous nos débats, cet ouvrage vise à donner des clés pour comprendre les origines de la crise écologique ainsi que l’impulsion nécessaire pour passer à l’action. Paru aux éditions Écosociété.

Des perles mathématiques

Les mathématiques ne sont pas toujours faciles, on en conviendra. Cependant elles n’ont rien de rigide, comme l’a constaté le professeur du Département de mathématiques Jérôme Proulx. Depuis plusieurs années, ce didacticien des mathématiques se rend dans les écoles primaires et secondaires afin d’observer comment les élèves abordent différents problèmes mathématiques. «Ce que les étudiants y font est une source constante d’étonnement, de fascination et d’occasions de réfléchir, témoigne-t-il. Les divers raisonnements des élèves – leurs stratégies, solutions, affirmations, erreurs, etc. – sont remplis de messages, d’idées et de questionnements sur les mathématiques. Leurs façons de solutionner ces problèmes sont fréquemment créatives et intelligentes.» Les élèves, précise-t-il, lui offrent souvent des «perles mathématiques». À travers une trentaine de leçons regroupées en thématiques touchant, notamment, l’écriture des nombres, les opérations, la géométrie, les fractions et l’algèbre, Toutes ces réponses sont bonnes: quand les élèves nous font la leçon en mathématiques nous fait découvrir l’originalité de ces raisonnements dont la logique nous échappe parfois. «De ce point de vue, dans un exercice mathématique, toutes les réponses sont bonnes quand elles nous font réfléchir», insiste le spécialiste, qui propose pour chaque leçon des éléments de réflexion, tant sur la notion mathématique en jeu que sur l’enseignement de cette matière. Publié chez Multimondes.

La beauté et ses souffrances

La quête de la beauté peut engendrer de nombreuses souffrances parmi les femmes et les jeunes filles qui, de par leur âge, leur poids, leur identité de genre ou leur origine culturelle, ne correspondent pas au modèle de beauté valorisé en Occident. L’ouvrage 11 brefs essais sur la beauté: pour échapper à la tyrannie des idées reçues, un collectif dirigé par la journaliste Marilyse Hamelin (B.A. communication/ journalisme, 2006), regroupe différents textes sur le sujet tout en abordant des thèmes comme l’âgisme, la transphobie, la grossophobie, le colorisme et la haine de soi. Dans le texte Les iris, la directrice musicale de CHOQ.ca, Estelle Grignon (B.A. communication/ journalisme, 2021), raconte comment elle a révélé son identité de genre et témoigne de la difficulté pour les jeunes femmes trans de trouver des modèles positifs dans les médias. La professeure de littérature et d’études féministes à la Brandon University du Manitoba, Eftihia Mihelakis (M.A. études littéraires, 2011), signe, quant à elle, un texte poétique sur les icônes de beauté que sont les sirènes. «Que l’on soit une sirène de ce temps lointain ou une transfiguration contemporaine du mythe homérique, être belle, c’est soit avoir une voix dangereuse, soit avoir un regard mortifère», écrit-elle. Publié aux Éditions Somme toute.

Explosion du populisme

Le Brexit, l’élection de Donald Trump à la présidence américaine en 2016, celle de Bolsonaro au Brésil en 2018 ou d’Orban en Hongrie en 2014 et 2018 illustrent bien à quel point le populisme, longtemps associé à un phénomène en marge de la politique européenne ou à l’instabilité des régimes présidentiels de l’Amérique latine, est désormais indissociable de l’actualité politique. «Même si les chercheurs ne s’entendent pas sur l’articulation du populisme avec d’autres phénomènes politiques – autoritarisme, nationalisme ou fascisme –, plusieurs conviennent qu’il est en vogue en particulier dans des milieux non pas nécessairement moins fortunés, mais certainement moins éduqués, en région plutôt qu’en milieu urbain et chez les hommes plutôt que chez les femmes», souligne le professeur du Département de sociologie Frédérick Guillaume Dufour dans Entre peuple et élite, le populisme de droite, un essai rédigé en collaboration avec le candidat à la maîtrise François Tanguay. Les deux chercheurs analysent le phénomène à travers le prisme des transformations sociales en remontant dans le temps, constatant que la vague actuelle des populismes de droite résulte à la fois de processus structuraux et d’événement conjoncturels. Le populisme, écrivent-ils, semble mettre en scène une opposition d’ordre moral entre «le peuple» et «les élites» et dévalorise, à gauche comme à droite, l’expertise au profit de la revendication d’un accès spontané à une vérité fortement dérivée des émotions, de l’intuition et du ressenti. Publié aux Presses de l’Université de Montréal.

Regards sur la sexologie clinique

Dans la société occidentale contemporaine, plusieurs individus s’identifient profondément à leur sexualité, comme si elle était le miroir de leur être. Certains identifient aussi la sexualité comme la source de leurs souffrances et de leurs angoisses. L’ouvrage collectif La sexologie clinique, publié sous la direction de la professeure du Département de sexologie Denise Medico, avec la collaboration de sa collègue Sophie Boucher, décrit l’évolution des approches psychothérapeutiques dans ce domaine. Il rappelle que la sexologie clinique s’est constituée à l’intersection de questions politiques et sociales, psychologiques et relationnelles, mais aussi corporelles et médicales. Des chercheuses et chercheurs y offrent des bases théoriques et pratiques aux sexologues en formation et aux autres cliniciens intéressés par l’intervention psychothérapeutique qui favorise l’inclusion. D’autres présentent différentes approches visant le traitement des dysfonctions sexuelles – diminution du désir sexuel, trouble érectile, trouble de l’orgasme – ainsi que l’état des connaissances sur l’efficacité de ces traitements. D’autres encore proposent de réintégrer la question de l’érotisme en sexologie dans une perspective qui s’intéresse au désir et au plaisir, mais qui envisage également la complexité et les tumultes de l’érotisme. Paru aux Presses de l’Université du Québec.

L’éducation préscolaire au Québec

Dirigé par les professeures Annie Charron, du Département de didactique, Joanne Lehrer (Ph.D. éducation, 2018), de l’Université du Québec en Outaouais, et Monica Boudreau et Élisabeth Jacob (Ph.D. éducation, 2018), de l’Université du Québec à Rimouski, l’ouvrage L’éducation préscolaire au Québec met en lumière le nouveau contexte dans lequel évoluent les enseignantes et enseignants depuis l’instauration des maternelles 4 ans et du nouveau programme-cycle de l’éducation préscolaire (maternelles 4 et 5 ans). Pour mieux comprendre et situer les enjeux actuels dans le domaine, la première partie du livre retrace l’histoire de la petite enfance et de l’éducation préscolaire tout en traitant de la diversité des approches. On y discute aussi du développement global des enfants de 4 à 6 ans et de l’importance du jeu dans leurs apprentissages. La deuxième partie de l’ouvrage porte sur les enfants, leurs familles et les communautés, et souligne l’importance de la relation entre les enseignantes et les familles comme gage de bien-être et de réussite scolaire des tout-petits. Deux chapitres sont consacrés au soutien des enfants autochtones et des enfants allophones. La dernière partie de l’ouvrage traite des pratiques pédagogiques dans l’objectif d’offrir aux 4 à 6 ans un contexte éducatif de qualité (organisation temporelle, aménagement de l’environnement de la classe, etc.). Publié aux Presses de l’Université du Québec.