Éloge de la traduction littéraire
La traduction est une rencontre émouvante, exigeante, passionnée et féconde, un espace de chevauchement et de création, un passage qui donne une deuxième, une énième vie aux textes. Pourtant, ici comme ailleurs, elle est souvent méprisée, méconnue ou frappée de soupçon. Avec Un bien nécessaire: éloge de la traduction littéraire, la professeure du Département d’études littéraires et traductrice maintes fois primée Lori Saint-Martin propose d’en finir avec le soupçon. S’en prenant à la vision répandue de la traduction comme perte, trahison, déformation, elle affirme que l’idéal d’une traduction en tous points identique à l’original ne tient pas la route. Elle parle aussi des conditions concrètes dans lesquelles s’exerce la traduction littéraire (un métier majoritairement féminin, précise-t-elle) et de la manière dont elle est reçue par les spécialistes et par le grand public. Elle étaye son propos d’exemples concrets tirés des traductions qu’elle a cosignées au fil des ans avec son complice Paul Gagné, offrant ainsi une fenêtre sur le processus les ayant conduits aux solutions retenues. «Traduire la littérature, c’est vivre avec les mots des autres, vivre dans les mots des autres, vivre pour les mots des autres, et les faire revivre dans les siens, grâce aux siens. Je réfléchis ici à la manière dont, en toute humilité, soumises à des contraintes, mais aussi dotées de grandes libertés, les traductrices font tranquillement leur métier d’ombre en tirant des œuvres vers la lumière neuve d’une autre langue», écrit-elle. Publié chez Boréal.
Transformation du marché du travail
L’adéquation entre les compétences des travailleurs et les besoins du marché du travail est de plus en plus importante pour la croissance économique du Québec, alors que les déséquilibres ont été exacerbés par la pandémie de COVID-19. Ces questions sont au centre de la 10e édition de l’ouvrage collectif Le Québec économique 10, publié sous la direction de la professeure du Département des sciences économiques Catherine Haeck et des chercheurs Benoît Dostie et Geneviève Dufour. L’ouvrage électronique, auquel ont collaboré 45 auteurs et autrices, brosse un portrait des grandes tendances en matière d’emploi au Québec et des défis en lien avec la crise sanitaire, comme celui du télétravail. Il analyse aussi la structure industrielle avant et après le début de la pandémie en jetant un regard sur les industries de la restauration et de l’hôtellerie, secteurs durement touchés par la pénurie de main-d’œuvre. Enfin, des pistes de solutions pour pallier les déséquilibres sur le marché de l’emploi sont explorées: l’intégration de groupes particuliers, notamment des personnes migrantes ou issues de groupes marginalisés, la réorganisation du travail et l’importance de la formation initiale des individus. Édité par le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO).
Former à l’enseignement
À l’aide d’exemples issus de pratiques dans le cadre de la formation initiale et continue des enseignants, l’ouvrage Des pratiques inspirantes au cœur de la formation à l’enseignement expose non seulement la variété, mais aussi la richesse des approches et des stratégies pédagogiques auxquelles ont recours les formateurs d’enseignants de plusieurs universités francophones du Québec ainsi que leurs partenaires des milieux scolaire et culturel. Publié sous la direction des professeurs du Département de didactique Anderson Araújo-Oliveira et Émilie Tremblay-Wragg, cet ouvrage collectif fait appel tantôt à des résultats de recherche découlant de l’observation directe ou indirecte, tantôt à des réflexions critiques sous forme de récits d’expériences pratiques, qu’il s’agisse de l’enseignement des arts, de la philosophie ou des sciences. Divers auteurs soulignent les caractéristiques intégratrices des pratiques, les raisons ayant conduit à leur mise en œuvre, leur procédure d’implantation et les défis auxquels se sont heurtés les formateurs et les apprenants. Jugées inspirantes pour d’autres acteurs de la formation, les pratiques présentées ici mettent en lumière les possibilités de changement pour une formation à l’enseignement qui conçoit la théorie et la pratique comme deux entités complémentaires. Paru aux Presses de l’Université du Québec.
L’histoire des Jeux d’hiver
Sous la plume des professeurs Jean Lévesque (histoire) et Yann Roche (géographie), Du village alpin à l’événement planétaire retrace l’histoire et la géopolitique des Jeux olympiques d’hiver, de 1924 à nos jours. Longtemps considérés comme une annexe hivernale ou, selon l’expression même de Coubertin, un prélude aux «vrais Jeux», les Jeux olympiques d’hiver ont reçu beaucoup moins d’attention que les Jeux d’été sous prétexte qu’ils attiraient moins d’athlètes, moins de spectateurs et que la compétition réelle ne concernait que quelques pays. Avec l’atteinte récente du seuil de deux milliards de téléspectateurs, et en passant de 16 pays représentés à 88 en moins d’un siècle d’existence, les Jeux d’hiver sont en voie de devenir, comme ceux d’été, un «spectacle-monde». Et ils ne sont pas moins politisés que ceux d’été: ils ont souvent servi de vitrine politique à des pays aux ambitions discutables et les menaces de boycottage passées ou présentes ne sont qu’un rappel de cette nature politique. «Sans viser l’exhaustivité, notre approche met en relief les moments clés de cette politisation et propose une chronologie originale du développement de l’olympisme hivernal en regard des grands bouleversements du monde des XXe et XXIe siècles», écrivent les auteurs. L’ouvrage, dont la préface est signée par l’ancien skieur acrobatique et champion olympique Jean-Luc Brassard, ravira les amateurs de sport et de géopolitique. Publié aux Presses de l’Université du Québec.
Communication et organisations
Comme toutes les activités stratégiques, la communication nécessite d’être évaluée. S’il est possible de fixer des objectifs pour guider les actions, il est complexe de mesurer leurs effets. Les mesures existantes soulèvent des problèmes, car elles varient en fonction des besoins, des contextes ou encore des outils utilisés. S’il n’y a pas de recette miracle, il existe cependant des questionnements pertinents et des méthodes éprouvées afin d’accompagner au mieux les praticiens actuels et futurs dans l’évaluation de leurs pratiques. L’ouvrage Évaluer la communication des organisations, 7 concepts et leurs mesures, publié sous la direction du professeur du Département de communication sociale et publique Camille Alloing, est destiné aux praticiens, aux étudiants et à leurs enseignants, afin de les guider dans l’évaluation de stratégies de communication. Regroupant les contributions de 16 auteurs et autrices, ce manuel didactique, fondé sur les dernières avancées de la recherche, est construit autour de sept concepts fondamentaux: l’audience, l’opinion publique, l’influence, l’émotion, le discours, la créativité et la médiation. Chacun des concepts fait l’objet d’un chapitre long, rédigé par un universitaire, et d’un chapitre court, rédigé par un praticien de la communication, abordant les aspects numériques. Paru aux Presses de l’Université du Québec.
Le printemps érable en toile de fond
La grève étudiante de 2012 sert de toile de fond à Rouge avril, qui met en scène la quête d’écriture d’un professeur de littérature en crise existentielle. Approchant la quarantaine, Réal Petit enseigne au cégep et il se promet de publier bientôt son premier roman. Il ne reste qu’à en terminer l’écriture. Mais une rencontre avec un de ses anciens étudiants maintenant inscrit à la formation en bande dessinée à l’Université du Québec en Outaouais lui donne une idée: et s’il transformait son roman en BD? Ne serait-il pas meilleur scénariste que romancier? Plonger dans ce projet lui permettrait d’oublier les lettres anonymes qu’il reçoit au collège, qui laissent sous-entendre qu’il a eu une relation avec une étudiante et qu’il a plagié son mémoire de maîtrise. En réalité, il espère que les étudiants de la région se joignent au mouvement de grève, car cela lui offrirait une diversion bienvenue. Dans cette deuxième collaboration, l’auteur Sylvain Lemay (Ph.D. études littéraires, 2012) et l’illustrateur André St-Georges vont jusqu’à se mettre en scène dans leur propre bande dessinée, une utilisation sympathique du procédé de mise en abyme. Ils ramènent également un personnage de leur précédent projet, Pour en finir avec novembre, et annoncent une suite intitulée L’année des deux printemps ou l’assassinat de René Lévesque. Publié chez Mécanique générale.