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La géomatique en trois projets

Olivier Caron et son équipe collaborent avec différentes organisations en mettant à profit les outils novateurs de leur discipline.

Par Pierre-Etienne Caza

5 juillet 2022 à 14 h 02

En ligne depuis une semaine sur l’interface de la Ville, la nouvelle carte des îlots de chaleur de Montréal a été produite par le professeur du Département de géographie Olivier Caron et son équipe. «Au cours des prochaines semaines, nous ajouterons d’autres cartes afin de rendre compte des différentes vulnérabilités de Montréal en lien avec les changements climatiques, nommément les pluies abondantes, les crues ou inondations, les sécheresses et les tempêtes destructrices», précise-t-il.

Au cours de la dernière année, Olivier Caron a travaillé avec différentes organisations, dont la Ville de Montréal, la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) et Vélo Québec. Les trois projets ont bénéficié d’ententes de partenariat conclues par l’entremise du Service des partenariats et du soutien à l’innovation (SePSI) de l’UQAM.


Changements climatiques et vulnérabilités

Dans le cadre du Plan d’adaptation aux changements climatiques de l’agglomération de Montréal 2015-2020, la Ville avait procédé à l’analyse de la vulnérabilité pour différents aléas climatiques, explique Olivier Caron, qui est spécialiste en géologie glaciaire, en analyse spatiale et en géomatique. «On nous a demandé de revoir cette méthodologie et de dresser un nouveau portrait pour 2020-2021, en plus de réévaluer les données de 2015 à la lumière de notre nouvelle méthodologie.»

Son équipe est constituée des candidates à la maîtrise en géographie Maddie Le Gall et Karolane Tremblay-Chacon, et des étudiants au DESS en systèmes d’information géographique Émile Pronovost et Elie Nader.


La déglaciation du Mont-Mégantic

Le projet avec la Sépaq vise la mise en valeur d’une partie de la riche histoire géologique du massif du Mont-Mégantic. «Il s’agit de créer une animation tridimensionnelle de la déglaciation de la région pour une diffusion aux visiteurs du Parc national du Mont-Mégantic, explique le professeur. Pour réaliser ce projet, nous nous basons sur les résultats d’un projet de cartographie des sédiments glaciaires et post-glaciaires effectué dans le cadre du partenariat établi entre le Parc National du Mont-Mégantic et le Département de géographie.»

Cette animation illustrera les changements survenus sur le territoire à la suite du réchauffement climatique global qui permit aux glaciers d’envergure continentale de fondre, il y a 14 000 ans. «La région du Mont-Mégantic est un endroit unique sur la côte Est nord-américaine, c’est là que l’on retrouve les plus vieux sites archéologiques, certains révélant des artefacts ayant plus ou moins 12 000 ans», précise le chercheur.

L'animation, dont le rendu visuel reste à peaufiner, permettra de visualiser en 3D la déglaciation du Mont-Mégantic, d'il y a 14 000 ans à aujourd'hui. Image fournie par Olivier Caron

«Ce projet de vulgarisation scientifique constitue une occasion de mieux faire connaître les différentes caractéristiques du milieu physique du parc et de montrer un exemple des modifications qui s’opèrent à la surface du globe sur une échelle de temps longue», ajoute-t-il.

La diplômée Florence Turmel (B.A. arts visuels et médiatiques, 2021) collabore au projet pour réaliser l’animation. «Ce type de projet éducatif pourrait être envisagé à l’échelle de plusieurs parcs nationaux du Québec en fonction des périodes géologiques les plus marquantes dans la formation de leur milieu physique», observe Olivier Caron.


La géomatique dans les sentiers

Vélo Québec a annoncé récemment la mise en ligne d’une nouvelle carte interactive répertoriant les 2500 kilomètres de sentiers de vélo de montagne répartis à travers la province. «En marge de ce projet, nous avons créé un formulaire sur une application mobile pour aider à la gestion des risques, notamment pour coordonner les suivis d’inspection et d’entretien des sentiers», souligne Olivier Caron.

«L’outil a été bien utile lors des dégâts causés par les récentes tempêtes qui ont obstrué les sentiers de vélo de montagne. Nous avons terminé ce contrat une semaine avant le phénomène météorologique du 21 mai dernier appelé derecho!»

Olivier Caron

Professeur au Département de géographie

En utilisant le géoréférencement, ce formulaire permet aux employés de signaler les arbres tombés, les branches qui obstruent le passage, les bris et autres items à réparer dans les sentiers. Les gestionnaires peuvent ainsi consulter les rapports soumis, identifier les travaux nécessaires et signaler que ceux-ci ont été effectués, explique le chercheur. «L’outil a été bien utile lors des dégâts causés par les récentes tempêtes qui ont obstrué les sentiers de vélo de montagne. Nous avons terminé ce contrat une semaine avant le phénomène météorologique du 21 mai dernier appelé derecho!», raconte-t-il.

Ce projet pilote a été réalisé auprès de 12 stations de vélo de montagne à travers la province (des stations de ski durant l’hiver). L’étudiante Kristy Larreynaga-Mejia et l’étudiant Maxime Philippe, inscrits au DESS en systèmes d’information géographique, ont participé à ce projet.


Un nouveau laboratoire comme projet

«La géomatique migre de plus en plus sur le web et sur de telles applications mobiles, et c’est ce que l’on enseigne à nos étudiantes et étudiants», observe Olivier Caron, qui est responsable du DESS en systèmes d’information géographique.

Le professeur travaille à la création d’un nouveau laboratoire d’analyse spatiale, le GEOLAS. «C’est un projet emballant pour le Département de géographie, souligne-t-il. Il s’agirait, entre autres, de créer une plateforme de cartographie interactive et de réalité virtuelle pour diffuser nos projets et nos réalisations.» À suivre!