
Le professeur associé Gérald Larose, de l’École de travail social, remporte le prix Camille-Laurin, qui souligne son engagement exceptionnel et sa contribution significative à l’usage, à la qualité et au rayonnement du français. Ce prix lui a été décerné par l’Office québécois de la langue française dans le cadre du Gala des Mérites du français, qui avait lieu le 23 mars dernier.
Au cours de sa carrière, Gérald Larose a laissé sa marque dans plusieurs domaines, dont le travail social, la défense des droits des travailleuses et travailleurs, l’économie sociale, et ce, toujours avec, en toile de fond, le souci de faire respecter et de protéger la langue française.
Pour lui, la question de la langue en est une de justice sociale. Il affirmait d’ailleurs, dans une entrevue accordée en 2019, que défendre la langue française, c’est défendre le principal outil de la majorité, qui est une majorité ouvrière et travailleuse.
Président de la Confédération des syndicats nationaux pendant 16 ans, il a été de toutes les mobilisations linguistiques et de tous les combats pour défendre la Charte de la langue française, condamnant notamment les jugements de la Cour suprême qui ont affaibli la portée des articles sur l’affichage. En 2001, le gouvernement lui a d’ailleurs confié la présidence de la Commission des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec.
Pour réaliser cet important mandat, la commission a tenu des audiences dans toutes les régions du Québec et a organisé des journées thématiques et un colloque international. S’en est suivi un forum national qui a mené à la rédaction du rapport intitulé Le français, une langue pour tout le monde. Plusieurs recommandations contenues dans ce rapport ont permis d’élargir le discours sur la langue pour le rendre plus inclusif en faisant du français la langue commune de toutes les Québécoises et de tous les Québécois. De plus, certaines recommandations se sont retrouvées dans le projet de loi 104, déposé en 2002. Cette loi a, entre autres, mené à la redéfinition de la mission de l’Office de la langue française, qui a alors pris le nom d’Office québécois de la langue française.
En parallèle, Gérald Larose a été recruté en 1999 par l’École de travail social comme professeur invité. La langue française a fait partie intégrante de ses objets d’étude, de recherche, d’enseignement et d’intervention.
Au cours de sa carrière, il a aussi eu l’occasion de donner plusieurs conférences, tant au Québec qu’à l’étranger, dont certaines portaient notamment un regard sur les enjeux liés au dossier de la langue française.
Puis, en 2019, l’Académie française lui a décerné le prix du rayonnement de la langue et de la littérature françaises. À noter que ce prix est décerné à des personnalités françaises ou étrangères ayant rendu à la langue et aux lettres des services particuliers.
Guy Rocher récompensé
Lors du Gala des Mérites du français, l’OQLF a décerné le prix Camille-Laurin pour les années 2020 et 2022. L’autre lauréat est l’intellectuel de renom et citoyen engagé Guy Rocher, l’un des maîtres d’œuvre de la Charte de la langue française, une loi historique qui a permis de faire du Québec une société où le français est la langue officielle. Il fut également président, en 1965, du comité d’étude sur les modalités de création d’une nouvelle université publique de langue française à Montréal, qui deviendra l’UQAM quatre ans plus tard.
Le professeur émérite de l’Université de Montréal était à l’UQAM, le 8 novembre dernier, à l’occasion du lancement du second volume de sa biographie – Guy Rocher, tome 2 (1963-2021. Le sociologue du Québec –, paru chez Québec Amérique sous la plume de Pierre Duchesne, ancien journaliste, ancien ministre et chargé de cours à la Faculté de science politique et de droit.
Mérites en francisation des personnes immigrantes
Le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, partenaire de l’événement, a quant à lui souligné l’excellence des réalisations de personnes immigrantes et d’organisations qui les accompagnent en leur remettant des Mérites en francisation.
Dans la catégorie Personne immigrante non francophone, le prix a été décerné à la doctorante en linguistique Cristina Uribe, dont les recherches sont axées sur la phonétique du français chez les hispanophones.