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Expérimentation sonore autour du clocher

L’étudiante Joanni Grenier fera sonner le carillon de l’UQAM dans le cadre d’une intervention artistique.

Par Marie-Claude Bourdon

30 août 2022 à 13 h 59

On connaît tous, sans le savoir, les Westminster Quarters, cette mélodie qui marque le passage du temps. Différentes variations sont jouées, traditionnellement à chaque quart d’heure, par les clochers des églises et tours d’horloge à travers le monde, comme la célèbre Westminster Tower de Londres. C’est cette mélodie qui a inspiré Joanni Grenier, étudiante à la maîtrise en arts visuels et médiatiques, pour la création d’une intervention sonore qui animera le clocher de l’UQAM à l’occasion de la rentrée les 6 et 13 septembre prochains, entre 9 h et 11 h 30.

Intitulée Faire sonner le carillon électromécanique des huit cloches en bronze d’un clocher de pierres soutenu par des contreforts structuraux, cette intervention fait partie d’une démarche de recherche-création de l’artiste, qui entame sa deuxième année de maîtrise à l’École des arts visuels et médiatiques. Intéressée par la restauration patrimoniale, la jeune femme a eu envie d’entrer en relation avec le clocher dans toute sa matérialité.

«Ce clocher a été préservé, intégré à l’architecture de l’UQAM, puis restauré, commente l’étudiante. Il a été le lieu de toutes sortes d’interventions humaines. Ses cloches, coulées en France au début du siècle, ont une histoire qui nous dépasse. Elles sont là, mais on les utilise peu. Pour moi, le clocher est presque autonome, et j’ai envie de dire que tout ce que je compte faire, c’est de l’activer.»


Composition pour huit cloches

En collaboration avec le musicien Gabriel Drolet, l’artiste a créé une composition pour les huit cloches du carillon. La composition repose sur des coups répétés et des séquences silencieuses. Des tests réalisés au printemps en collaboration avec Bobby Lacroix, agent d’information au Service des communications, ont permis de peaufiner le processus. Les cloches seront actionnées au moyen du séquenceur du carillon, mais, selon l’étudiante, il demeure une part d’inconnu dans l’interprétation de son œuvre.

«Chacune des cloches a sa propre résonance, dit l’artiste. Elles sont indépendantes de moi. Le plus simple, pour décrire cette intervention, c’est qu’il va se passer quelque chose avec les cloches et qu’on ne sait pas à quoi s’attendre!»

Pour Joanni Grenier, l’intervention qu’elle propose n’a rien d’une pièce musicale qu’on devra s’asseoir pour écouter. «Il y aura une musicalité qui va interagir avec l’air environnant, avec la circulation automobile, avec la présence des gens dans le quartier, explique-t-elle. Ce sont ces interactions entre la matière du clocher et le tissu ambiant qui m’intéressent.»

L’artiste déambulera sur le territoire du clocher et utilisera des microphones pour enregistrer l’intervention dans son intégralité. «J’ai hâte de voir jusqu’où ça va résonner et comment on va entendre le carillon à travers le son de la ville», dit-elle.

D’importants travaux de restauration du clocher, amorcés à l’été 2017 et terminés en décembre 2020, ont fait subir une véritable cure de rajeunissement à ce joyau du Quartier latin. Ces travaux ont d’ailleurs été récompensés par un Prix d’excellence de l’Association canadienne d’experts-conseils en patrimoine. Depuis décembre dernier, son carillon est activé aux moments importants de la vie universitaire. En plus de s’animer lors de cette intervention artistique, les cloches de l’UQAM sonneront à la volée pour marquer la rentrée universitaire tous les jours à 9 h et à 12 h 30, du 6 au 9 septembre.