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Étudier la forêt, d’Helsinki à Montréal

Kaisa Rissanen cultive son réseau de contacts depuis ses débuts comme chercheuse.

Par Pierre-Etienne Caza

10 janvier 2022 à 10 h 01

Mis à jour le 9 juin 2022 à 13 h 53

Après avoir consacré sa thèse de doctorat à la forêt naturelle en Finlande, Kaisa Rissanen a eu le goût de traverser l’Atlantique et s’intéresse maintenant à la forêt urbaine montréalaise. «La physiologie des arbres est la même d’un point de vue théorique, peu importe l’environnement», souligne en riant la postdoctorante, qui travaille au PaqLab, le laboratoire du professeur du Département des sciences biologiques Alain Paquette, également titulaire de la Chaire de recherche sur la forêt urbaine.

Kaisa Rissanen est arrivée à Montréal en mars 2020, deux semaines avant que la planète se confine. «Heureusement, j’ai pu aller sur le terrain pour travailler à mon projet pendant la pandémie», dit-elle dans un excellent français, appris à Helsinki (outre sa langue maternelle, le finnois, elle parle également l’anglais et un peu l’espagnol!).

Dans le cadre de son postdoctorat, la jeune chercheuse tente de comprendre les schémas d’utilisation d’eau chez les arbres urbains exposés à différentes conditions et stress environnementaux. «Je veux savoir comment les arbres réagissent à leur environnement immédiat, dit-elle. Par exemple, les périodes de sécheresse entravent  leur capacité à transpirer de l’eau et à rafraîchir l’air. Or, il s’agit de l’un des services écosystémiques importants de la forêt urbaine.»

Pourquoi Montréal ?

Il ne s’agit pas de la première visite de Kaisa Rissanen à Montréal, car l’étudiante avait effectué un échange avec l’Université de Montréal dans le cadre du baccalauréat, ainsi qu’un stage de trois mois à la maîtrise avec Alain Paquette, qui travaillait à l’époque au sein du laboratoire de Christian Messier (lequel, incidemment, a réalisé son postdoctorat en Finlande, d’où le réseau de contacts développé par la jeune chercheuse). «J’avais apprécié mon séjour à Montréal. Lorsque mon doctorat était sur le point de se terminer, j’ai écrit aux professeurs que je connaissais afin de sonder les possibilités pour un postdoctorat», raconte-t-elle.

Une autonomie appréciée

Après le travail solitaire que représente un doctorat, Kaisa Rissanen est heureuse de plonger dans un postdoctorat. «J’ai l’aide d’une équipe, en plus d’avoir la possibilité d’assister Alain auprès des étudiants de maîtrise et de doctorat», souligne-t-elle.

La suite de son parcours professionnel ne l’inquiète pas le moins du monde. «L’enseignement m’intéresse, tout comme la recherche, que ce soit en Finlande ou ailleurs dans le monde», affirme-t-elle.

Saisir les occasions

Kaisa Rissanen est reconnaissante d’avoir bénéficié de différents types de soutien financier au cours de son parcours universitaire. «L’aide financière pendant le bac et la maîtrise m’a permis d’effectuer des stages en Finlande et à Montréal», souligne-t-elle. Au doctorat, elle a bénéficié d’une bourse d’excellence et elle est présentement salariée dans le laboratoire d’Alain Paquette. Elle vient d’obtenir une bourse de stage postdoctoral de 35 000 dollars du FRQNT afin de poursuivre ses travaux.

La jeune chercheuse n’a qu’un seul conseil à donner aux étudiants qui envisagent des études supérieures: «Il faut rester ouvert à toutes les possibilités qui se présentent, dit-elle. Parfois, notre chemin n’est pas tout tracé, il faut saisir sa chance et aller voir du pays… ou d’autres pays! Connaître différentes cultures et s’imprégner de différentes manières de travailler est toujours enrichissant.»