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Deux créations de Nancy Bussières au Centre national des arts

La scénographie novatrice de la professeure entraîne l’audience dans une expérience sensorielle déroutante.

1 avril 2022 à 10 h 04

Mis à jour le 9 juin 2022 à 13 h 09

Extrait de la pièce La chambre des enfants.
Photo: Irène Sinou

Avec sa compagnie L’eau du bain, la professeure de l’École supérieure de théâtre Nancy Bussières présente deux créations au Théâtre français du Centre national des Arts, à Ottawa: White Out, du 6 au 9 avril, et La chambre des enfants, les 9 et 10 avril. 

Se déroulant dans une chambre d’hôtel en bord de mer, la pièce White Out navigue sur la mince ligne entre le réel et le rêve. S’inspirant du roman La maladie de la mort de Marguerite Duras, Nancy Bussières creuse les territoires de l’intime en alliant les éclairages, les sons et les mots pour créer un univers enveloppant.

L’expression White Out renvoie à la perte de repères qui survient lors de certaines conditions atmosphériques et climatiques. Un état proche de celui qu’on ressent en plein désespoir amoureux. Dans une chambre, une femme s’est réfugiée. Le lieu a enregistré tous les drames qui s’y sont déroulés et les rejoue dans le désordre. À travers une tempête qui galvanise les sens et qui se transforme au fil des mots, on distingue un lit, des draps, des silhouettes d’enfants. Un espace entre deux mondes où le blanc du dehors évoque aussi le vide du dedans. 

Dans la seconde pièce, La chambre des enfants, la professeure récupère l’impressionnant dispositif scénique de White Out pour s’adresser à un jeune public. Cela donne une œuvre-paysage qui trafique les sens et immerge dans un rêve halluciné où tout peut arriver.

C’est une bien mystérieuse chambre, sans mur, sans plafond. Sept enfants en pyjamas semblent habiter là depuis toujours. Place au chaos et aux tempêtes de draps! Les enfants s’approprient ce territoire pour y faire apparaître une forêt aux couleurs saturées, des montagnes qui se répondent dans une langue inventée, des voyages fous avec une île au bout.

Composant un diptyque, ces deux pièces-paysages évoluent dans une même scénographie et font appel à des procédés d’éclairage et de sonorisation novateurs qui entraînent les spectateurs et spectatrices dans une expérience sensorielle déroutante.