Voir plus
Voir moins

Création de l’Observatoire francophone pour le développement inclusif par le genre

Lancé par l’UQAM et l’AUF, l’Observatoire favorisera l’égalité femmes-hommes dans le monde.

8 mars 2022 à 14 h 03

Mis à jour le 9 juin 2022 à 13 h 09

En collaboration avec l’AUF, l’Observatoire s’appuiera sur quatre antennes internationales, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Maroc et au Canada.Photo: Getty/Images

La rectrice de l’UQAM, Magda Fusaro, et le recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), Slim Khalbous, annoncent la création de l’Observatoire francophone pour le développement inclusif par le genre (OFDIG). Son lancement a eu lieu le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, en présence de la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, et de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Né d’un partenariat entre l’AUF et l’UQAM, l’OFDIG est codirigé par les professeures Caterine Bourassa-Dansereau, du Département de communication sociale et publique, et Marie Langevin, du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG UQAM, respectivement spécialistes de la recherche participative et de l’économie politique. L’Observatoire vise à favoriser l’égalité femmes-hommes à l’échelle internationale et à accroître l’autonomie et le pouvoir d’agir des femmes et des filles dans trois secteurs cruciaux du développement inclusif: le milieu de l’enseignement supérieur et de la recherche, les systèmes éducatifs et le secteur de l’économie.

Selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la situation dans ces trois domaines clés est préoccupante au niveau mondial. Si les tendances se maintiennent, il faudra 200 ans pour combler l’écart économique entre les femmes et les hommes sur la planète.

«L’OFDIG produira des données fiables permettant de documenter et de visibiliser les inégalités femmes-hommes au sein de la Francophonie, expliquent Caterine Bourassa-Dansereau et Marie Langevin. D’ici 5 à 10 ans, nous souhaitons que l’Observatoire devienne une référence internationale pour les enjeux de développement inclusif par le genre et pour les pratiques et initiatives favorisant l’égalité femmes-hommes.»

«Avant-gardiste et soucieuse de mener des recherches pour les collectivités, l’UQAM a joué un rôle pionnier et exemplaire en études féministes, rappelle Magda Fusaro. La création de cet Observatoire est une autre façon pour l’Université de contribuer à la promotion et à l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes, cette fois à l’échelle de la Francophonie. Je salue l’AUF et Affaires Mondiales Canada, nos partenaires, ainsi que les codirectrices engagées dans ce noble objectif visant à favoriser, pour la moitié de l’humanité, la mise en place de pratiques plus justes, équitables et inclusives.»

Pour Slim Khalbous, «promouvoir l’égalité femmes-hommes, c’est un plaidoyer, mais surtout des actions qui concrétisent les valeurs défendues par la Francophonie scientifique.»

Alain Charbonneau, vice-recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, Roda Muse, secrétaire générale de la Commission canadienne pour l’UNESCO, Chantal Rouleau, ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, la rectrice Magda Fusaro, Valérie Plante, mairesse de Montréal, Chrystiane Roy, directrice aux Affaires de la Francophonie et du Commonwealth à Affaires mondiales Canada, Caterine Bourassa-Dansereau, codirectrice de l’Observatoire, et Christian Agbobli, vice-recteur à la Recherche, à la création et à la diffusion.
Photo: Nathalie St-Pierre

L’OFDIG est financé principalement par Affaires mondiales Canada (AMC), qui accorde une contribution de 300 000 dollars pour 2021-2022, renouvelable sur une base annuelle. L’Observatoire bénéficie également du patronage et de l’appui financier de la Commission canadienne pour l’UNESCO (CCUNESCO).

«L’équité des genres est une priorité de longue date pour la Commission canadienne pour l’UNESCO, souligne sa secrétaire générale, Roda Muse. L’inégalité est un obstacle à la prospérité et affaiblit les contributions en matière d’innovation, qui sont cruciales pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies. Il était donc tout à fait naturel de s’allier à l’UQAM et à l’AUF pour la création de l’Observatoire.» 

Additionner les expertises

Hébergé à l’UQAM, l’OFDIG travaille étroitement avec l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) et le Service aux collectivités (SAC) de l’Université. L’Observatoire profitera des expertises de ces deux regroupements pionniers de la formation et de la recherche féministes dans une perspective interdisciplinaire et partenariale avec les groupes de femmes et de la société civile. L’AUF, premier réseau universitaire au monde avec plus de 1 000 établissements membres dans une centaine de pays, représente aussi un atout majeur dans la croissance de l’Observatoire. L’AUF mobilisera en particulier le Réseau francophone des femmes responsables dans l’enseignement supérieur et la recherche (RESUFF), chargé notamment du plaidoyer Égalité femmes-hommes.

S’appuyer sur des réseaux de groupes de femmes

Pour faire avancer et consolider les connaissances sur le développement inclusif par le genre et l’égalité femmes-hommes dans la Francophonie, l’Observatoire travaille, tant à l’échelle locale qu’internationale, avec des chercheuses et des chercheurs universitaires ayant développé des réseaux avec des groupes de femmes.

L’AUF mobilise au profit de l’OFDIG quatre antennes internationales, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Maroc et au Canada, en collaboration avec les directions régionales de l’AUF en Afrique centrale et des Grands Lacs, en Afrique de l’Ouest et dans les Amériques. L’AUF entend poursuivre sa collaboration pour étendre ces relais dans d’autres régions du monde.

Une première activité scientifique

Lors du lancement de l’OFDIG, une table ronde a réuni des chercheuses de l’Observatoire provenant d’établissements universitaires de la Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Maroc, de l’UQAM et de l’Université de l’Ontario français. Ces chercheuses couvrent un large spectre d’expertises allant de l’économie politique et des études critiques du développement à la socio-anthropologie, en passant par les violences faites aux femmes et la recherche partenariale féministe. Les participantes ont présenté les enjeux du développement inclusif par le genre et de l’égalité femmes-hommes au sein de leur région respective. La sénatrice canadienne Michèle Audette a conclu la rencontre.

La tenue de cette table ronde a été rendue possible grâce à la contribution financière du ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec (MRIF). La table ronde sera accessible sur site web de l’Observatoire.

«La promotion de l’égalité entre les sexes est une priorité du gouvernement du Québec, souligne la ministre Chantal Rouleau. Par le biais, entre autres, de son réseau de représentations à l’étranger et de sa participation aux forums multilatéraux, le Québec se fait le défenseur des droits des femmes sur la scène internationale, notamment dans la Francophonie. Il soutient aussi leur cause en appuyant des projets de solidarité internationale dans les pays de l’Afrique francophone, de l’Amérique latine et des Antilles. L’arrivée de l’Observatoire va d’autant plus consolider la réputation de la métropole comme ville universitaire de choix.»

«Le Canada appuie les travaux de l’Observatoire en vue de promouvoir et de protéger les droits des femmes et des filles dans toute leur diversité, pour une Francophonie plus solidaire, égalitaire, prospère et pacifique», indique la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly.

«L’égalité entre les femmes et les hommes, mais aussi entre les femmes elles-mêmes sont au cœur des stratégies d’inclusion et de développement économique de la Ville de Montréal, observe sa mairesse, Valérie Plante. Nous nous assurons, dans chaque dossier que nous traitons, dans chacune de nos priorités, de promouvoir cette égalité. Nous agissons avec ambition dans de nombreuses sphères et nous sommes fiers de dire que Montréal est devenue la toute première ville à obtenir la Certification Parité Platine, décernée par l’organisme La Gouvernance au féminin.

L’Observatoire organisera, les 12 et 13 octobre 2022, un symposium sur l’état du développement inclusif par le genre dans la Francophonie.