L’un des objectifs de la 15e Conférence des Parties (COP) à la Convention sur la diversité biologique est de mettre en œuvre un cadre de protection global de la biodiversité basé sur la protection de 30 % des surfaces terrestres et marines d’ici 2030.
Par-delà cet objectif déjà très ambitieux, un grand nombre d’autres enjeux en lien avec la crise de la biodiversité seront examinés. Mais il s’agit surtout d’une rencontre où il faut prendre acte de l’urgence d’agir pour contrer cette crise et de l’importance des changements à apporter à nos sociétés, nos économies, nos manières de produire, de consommer et de vivre, et mettre en œuvre des solutions efficaces.
Les enjeux de justice et d’équité sont également au cœur de cette COP. Nous ne sommes pas toutes et tous égaux devant cette crise et ses effets, nous ne sommes pas toutes et tous également responsables, et nos capacités d’agir sont différentes. Les divers paliers gouvernementaux ont une responsabilité d’agir pour le bien commun et la protection de la biodiversité. Les entreprises, la société civile et les citoyens ont également un rôle majeur à jouer pour éviter un échec qui serait préjudiciable pour la protection de la biodiversité.
Le Collectif COP15, qui regroupe de nombreuses organisations engagées dans la lutte contre la perte de biodiversité et provenant de partout sur la planète, est accueilli à l’UQAM, qui participe aussi activement aux activités officielles de la COP. L’idée est d’établir un espace de discussion, de partage et d’action sur des enjeux de fond, à travers l’Espace Générations Vivantes. Il a notamment été question des causes sous-jacentes à la crise de la biodiversité lors de la grande conférence internationale qui s’est tenue du 6 au 8 décembre au Cœur des sciences.
Les causes directes de cette crise sont connues et documentées (pollution, étalement urbain, déforestation et conversion des terres pour l’agriculture intensive, surexploitation des mers ainsi que ravages des activités extractives ̶ minières en particulier), mais les causes indirectes sont plus tenaces et pernicieuses, et peuvent affaiblir les efforts de conservation qui agissent sur les causes directes.
La recherche universitaire doit contribuer aux solutions
Depuis les recherches menées par le professeur émérite Pierre Dansereau (1911-2011), pionnier mondial en écologie et protagoniste incontournable dans le domaine des sciences de l’environnement au Québec, les universités québécoises innovent, par exemple par la recherche partenariale qui propose des solutions aux villes, notamment, pour contrer l’érosion de la biodiversité, ou par des réponses qui soutiennent la biodiversité des sols urbains. Elles réalisent aussi des recherches sur la gestion des eaux urbaines, les inondations, les modes de vie, de production et de consommation ou encore sur la mobilité. Car protéger la biodiversité, c’est aussi repenser nos sociétés et nos économies.
Par les contributions de ses professeures et professeurs au dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), avec son Institut des sciences de l’environnement et son Pôle sur la ville résiliente, notamment, l’UQAM fait indéniablement siens les défis auxquels le Québec et la planète font face. Qu’il s’agisse de recherches sur la forêt, l’eau, la transition écologique, la décarbonation ou l’immobilier durable, l’UQAM est déjà engagée dans la lutte visant à protéger la planète.
Les universités disposent donc de toute l’expertise requise. Mais elles peuvent contribuer encore davantage lorsque cette expertise est sollicitée et appuyée par les différents gouvernements. Il faut donc que les gouvernements, dont des représentantes et représentants sont présents à Montréal dans le cadre de la COP15, soutiennent et écoutent la science quand des décisions doivent être prises. L’écoute du savoir universitaire est un pas vers des résultats concrets. Cela pourrait contribuer à un accord lors de la COP15 sur la biodiversité.
Christian Agbobli
Vice-recteur à la Recherche, à la création et à la diffusion