Pour commémorer les 60 ans de relations diplomatiques entre le Canada et le Cameroun, le professeur du Département d’histoire Melchisedek Chetima a co-organisé la conférence internationale «Insurrections islamistes, terrorisme et (in)sécurité en Afrique». L’événement avait lieu à l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) de l’Université de Yaoundé, du 1er au 3 juin derniers. «Les participantes et participants ont croisé leurs approches et perspectives sur les notions d’insurrections violentes et de terrorisme en tant que phénomènes multidimensionnels, qu’ils ont examinés sous des perspectives innovantes et multidisciplinaires», souligne le professeur, qui agissait à titre de coordonnateur principal.
L’événement a réuni une trentaine de conférencières et conférenciers internationaux provenant de 16 pays, dont le Canada, les États-Unis, la France, la Chine, le Nigéria, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso, ainsi qu’une quinzaine de conférencières et conférenciers du réseau universitaire camerounais.
En plus du professeur Chetima, les chercheurs Issouf Binaté et Zakaria Soré, membres de la Chaire de recherche sur l’islam contemporain en Afrique de l’Ouest de l’UQAM, ont participé à l’événement. Paul Lovejoy, professeur au département d’histoire de l’Université York, et Saibou Issa de l’Université de Maroua en étaient les co-organisateurs.
Plus de 400 personnes, en présentiel, et une centaine de personnes à distance ont assisté à la cérémonie d’ouverture, dont le coup d’envoi a été donné par le représentant spécial du ministre d’État et ministre de l’Enseignement Supérieur du Cameroun. «Le Haut-Commissaire du Canada au Cameroun, Richard Bale, ainsi que ses collègues de la Suisse, du Japon, du Tchad, de la Belgique, des États-Unis, de la France et du Nigéria étaient présents pour l’occasion, se réjouit Melchisedek Chetima. Des organisations internationales telles que le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Banque Mondiale y ont délégué leurs représentants.»

La conférence d’ouverture a été prononcée par Léonardo Villalon, doyen du Centre International de l’Université de Floride et directeur du Sahel Research Group. Sa conférence s’intitulait: «Entre démocratie et militantisme: donner un sens aux mouvements islamiques au Sahel depuis 1990».
«Après la conférence d’ouverture, 10 panels ont permis d’explorer différentes thématiques, parmi lesquelles le terrorisme en Afrique, l’évolution des djihads africains, l’éducation et le terrorisme, les institutions traditionnelles nationales et internationales en lien avec la justice réparatrice, ainsi que les relations entre technologie, médias et terrorisme», rapporte Melchisedek Chetima.
Une première table ronde a réuni cinq chercheurs afin de débattre autour du thème «Terrorisme et lutte contre l’extrémisme violent en Afrique», tandis que la deuxième fut consacrée à un partage d’expériences entre quatre personnalités de la société civile mondialement reconnues pour leurs actions sociales et humanitaires: Marthe Wandou (Prix Nobel alternatif Right Livelihood 2021), Aissa Doumara (Prix Simone Veil de la République française pour l’égalité des sexes 2019), Achaleke Christian Leke (directeur exécutif de Local Youth Corner Cameroon, Ambassadeur de la jeunesse de l’Union africaine pour la paix pour la région de l’Afrique centrale et nommé dans la liste officielle des 100 jeunes Africains les plus influents en 2021, 2020, 2019, et 2017), et Lacina Barro (spécialiste Résilience et Stabilisation au PNUD de Ndjamena, au Tchad).
La conférence a reçu le soutien financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et celui d’Affaires Mondiales Canada. La Faculté des sciences Humaines de l’UQAM, à travers son programme de soutien aux initiatives structurantes, ainsi que l’Université York, et la FALSH de l’Université de Maroua ont également accordé un soutien financier ou logistique à l’événement.
«J’espère que cette conférence mènera à une collaboration plus poussée et au renforcement de la synergie entre les différents partenaires institutionnels, parmi lesquels figure la Chaire de l’UQAM sur l’islam contemporain en Afrique de l’Ouest, note Melchisedek Chetima. Nous espérons en outre que les discussions et contacts ayant eu lieu lors de l’événement puissent servir non seulement dans l’univers académique, mais également dans le domaine du développement international et de l’action humanitaire, afin d’améliorer et de promouvoir la sécurité des personnes vulnérables.»