Les neuf finalistes de la deuxième édition du concours De l’idée à l’innovation présenteront leur projet respectif, le 31 mars prochain, de 15 h à 16 h 30, à l’Agora du Cœur des sciences, dans le cadre du Printemps de la recherche et de la création 2022 organisé par le Vice-rectorat à la recherche, à la création et à la diffusion. Il est possible d’assister à l’événement en présentiel ou en ligne en s’y inscrivant ici.
Ce concours qui a pour objectif de favoriser l’émergence de nouvelles idées et de nouvelles collaborations vise à récompenser des projets de recherche de nature transdisciplinaire impliquant des professeurs, des maîtres de langues et des chargés de cours ayant le statut de professeur associé issus de plus d’une faculté/école. Il est divisé en trois catégories. Le prix Étincelle soulignera l’excellence et le potentiel d’une nouvelle initiative présentant une approche, une idée ou un créneau original et prometteur. Le prix Partenariat récompensera un projet en développement soutenu par un écosystème de partenaires engagés. Quant au prix Impact, il vise une innovation technologique, sociale ou organisationnelle aux retombées significatives.
Trois prix de 10 000 dollars, versés en fonds de recherche, seront remis aux gagnants, à l’occasion du cocktail du vice-recteur à la Recherche, à la création et à la diffusion, qui clôturera le Printemps de la recherche et de la création. L’équipe lauréate du prix Impact recevra 10 heures d’accompagnement de l’accélérateur l’Esplanade. Un prix Axelys, d’une valeur de 5 000 dollars, sera également décerné à l’une des 9 équipes finalistes pour l’accompagnement et le financement de la maturation d’une innovation.
Prix Étincelle
Le réseau participatif Collect’O
Depuis l’été 2021, le réseau participatif Collect’O sollicite des volontaires à Montréal et ses environs pour prélever l’eau des précipitations à l’aide de collecteurs spécifiques conçus par son équipe. Les méthodes de collecte varient selon la nature des précipitations en jeu (pluie ou neige) et les membres du réseau sont associés à la démarche scientifique, qui vise à sensibiliser la population urbaine à l’impact de notre style de vie sur le climat. Collect’O souhaite investiguer l’hétérogénéité des signatures isotopiques des précipitations et ainsi comprendre les mécanismes dominant la distribution des précipitations urbaines pour ensuite proposer des solutions de mitigation, d’adaptation du cycle de l’eau urbain dans l’optique d’améliorer la résilience de la ville et sa qualité de vie.
L’équipe est composée du professeur du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Florent Barbecot et du professeur associé Jean-François Hélie, de la doctorante Cécile Carton et de Jean Birks, professeur associé à l’Université de Victoria.
La danse pour aider après un AVC
L’accident vasculaire cérébral (AVC) constitue l’une des principales causes de handicap chez l’adulte. Au Canada, plus de 400 000 personnes vivent avec des incapacités de longue durée associées à un AVC. En réadaptation, l’intervention combinée – incluant des composantes motrices et cognitives – gagne en popularité, des études récentes ayant démontré la supériorité des effets de programmes d’entraînement combinés comparativement à ceux de programmes d’entraînement physique et cognitif isolés. La danse constitue à cet égard une intervention combinée à examiner pour la réadaptation des membres supérieurs post-AVC, d’autant qu’elle se veut plus stimulante que d’autres formes conventionnelles d’exercices. L’équipe menée par les professeures Lucie Beaudry (danse) et Diane Leduc (didactique) propose de développer une version dansée du Graded Repetitive Arm Supplementary Program (GRASP), un programme pour la réadaptation des membres supérieurs spécialement conçu pour les gens ayant subi un AVC. Le GRASP-danse à distance qu’elles souhaitent développer misera sur une scénarisation du programme et une simulation personnalisée d’interactions avec l’usager, laquelle s’inspirera de travaux réalisés sur les robots conversationnels.
L’équipe compte également dans ses rangs les professeures Janice Eng (University of British Columbia), Hanna Pohjola (University of Eastern Finland) et Annie Rochette (Université de Montréal) ainsi que la postdoctorante Marika Demers (University of Southern California).
Le balado de la route Billy-Diamond
La route Billy-Diamond est une route mythique, une voie unique de pénétration au sein d’un territoire immense, sauvage, habité depuis des millénaires par les Eeyou de la région Eeyou Istchee Baie-James, fréquenté par les Naskapis et les Inuit, et récemment par des populations allochtones. Des milliers de voyageurs empruntent annuellement cette route et franchissent des centaines de bornes kilométriques entre Matagami et Chisasibi, tout en ignorant l’ampleur de ce qui se dévoile sous leurs yeux. Les professeurs du Département de géographie Étienne Boucher et Laurie Guimond souhaitent co-construire avec les communautés locales et le Chisasibi Eeyou Resource and Research Institute (CERRI) un balado sous forme de récit narratif accessible, qui aurait pour objectif d’éveiller les voyageurs aux merveilles naturelles et culturelles du territoire. Ce balado serait modulable et téléchargeable sur les grandes platesformes d’écoute en ligne. Les épisodes envisagés correspondraient à des bornes kilométriques liées aux phénomènes observés, et seraient agrémentés d’une trame sonore riche de sons nordiques. Le balado s’écouterait du nord vers le sud (de Chisasibi vers Radisson) et inversement.
Prix Partenariat
Améliorer l’expérience d’accès aux soins de santé mentale
Ces dernières années, les interventions numériques en santé mentale ont connu un essor inédit dans le monde. Malgré ce potentiel, l’offre de services en cybersanté mentale demeure confuse et de nombreux défis subsistent, notamment le manque de validation scientifique des outils proposés, les inquiétudes sur la confidentialité et la sécurité des données recueillies ainsi que le faible engagement des utilisateurs, qui s’expliquerait par un manque d’attention aux besoins des utilisateurs lors de la conception de ces technologies. Le but du projet mené par les professeurs Stéphane Vial (design) et Sylvie Trudel (informatique) est de tester et de bonifier en milieu réel une nouvelle stratégie d’accès aux soins basée sur une expérience simplifiée et accessible offerte par le biais d’une application mobile novatrice: Mentallys. Mentallys repose sur une conception originale qui combine de manière précoce et continue le codesign, le design centré sur l’utilisateur et le développement logiciel agile.
L’équipe interdisciplinaire compte également sur les professeurs Sébastien Gambs (informatique), Alexandre Coutant (communication sociale et publique), Sandrine Prom Tep (marketing), Steve Vezeau (design), Janice Nadeau (design), Mathieu Lavoie (musique), Elizabeth Allyn Smith (linguistique) et Ewan Oiry (organisation et ressources humaines).
Harcèlement sexuel en culture et en communication
Les dernières vagues de dénonciations médiatiques de harcèlement et d’agressions sexuelles ont touché de plein fouet le milieu de la culture et des communications. La précarité des conditions de travail, les valeurs, les représentations propres à ce milieu et le manque de mécanismes de protection sont quelques-uns des facteurs nuisant à la co-construction de solutions pour enrayer ce fléau social. En partenariat avec la FNCC-CSN, la CSN et le Service aux collectivités de l’UQAM, le projet présenté par les professeures Myriam Dubé (travail social) et Rachel Chagnon (sciences juridiques) vise à comprendre et à documenter le harcèlement sexuel dans le secteur de la culture et des communications, où une majorité de personnes sont engagées sous octroi de contrats à durée déterminée. Des entretiens individuels semi-structurés d’environ une heure seront conduits afin de recueillir 15 récits d’expériences liées au harcèlement sexuel selon les thèmes suivants: les besoins des participantes au regard des situations identifiées; les pratiques développées ou à développer par le milieu de travail afin de prévenir ce problème et les stratégies de protection mises en place par les victimes ou par des témoins pour le faire cesser.
Soutenir les familles dont l’enfant présente un trouble neurodéveloppemental
Les parents d’un jeune enfant qui présente un trouble neurodéveloppemental tel qu’une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) vivent de grands défis qui menacent leur santé mentale. On estime qu’entre 30 et 50 % des parents d’enfants ayant un trouble neurodéveloppemental répondent aux critères d’un trouble de santé mentale, un taux plus élevé que chez les parents d’enfants de toute autre condition. Or, il n’existe actuellement aucun programme de soutien aux parents entre le dépistage et l’obtention d’un premier service d’intervention structurée. L’objectif du projet des professeures du Département de psychologie Mélina Rivard et Diane Morin consiste à documenter l’intégration d’un programme de soutien aux parents, le E-PAtS (Early Positive Approaches to Support), dans les services en petite enfance et trouble neurodéveloppemental de trois établissements partenaires: le CISSS de la Montérégie-Ouest (CISSSMO), le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ) et le CHU Sainte-Justine (CHU-SJ).
Le projet, espèrent-elles, générera les données probantes requises pour implanter le E-PAtS dans le réseau de la santé et des services sociaux. Leur équipe se compose également des professeures Céline Chatenoud (éducation et formation spécialisées) et Malena Argumedes (Université de Sherbrooke) ainsi que de la psychologue clinicienne Nadia Abouzeid (CIUSSS-MCQ).
Prix Impact
Vivifier la diffusion et l’implantation d’ABRACADABRA
ABRACADABRA est une ressource en ligne, interactive et gratuite, conçue en fonction des connaissance issues de la recherche. Elle vise la réussite des premiers apprentissages en lecture-écriture (français, anglais, langue première, langue seconde) des élèves de maternelle, première et deuxième année, et comporte trois zones: Élève, Enseignant, Parent. C’est l’un des outils informatisés bilingues de la Trousse d’apprentissage +, qui a reçu des prix et dont les outils ont été testés dans une vingtaine d’études de haute qualité, dans différents pays, démontrant son impact significatif. La version en français d’ABRACADABRA a été adaptée en 2015 à partir de celle en anglais, mais, depuis, aucun plan stratégique n’a été mis en œuvre avec les partenaires en vue d’assurer sa diffusion et son implantation optimales au Québec. Le projet porté par les professeures Line Laplante (didactique des langues), Nathalie Chapleau, Monique Brodeur (éducation et formation spécialisées) et Catherine Haeck (sciences économiques) ainsi que la doctorante Audrey Leblanc, vise d’ici deux ans à une utilisation optimale d’ABRACADABRA par les enseignantes des centres de services scolaires du Québec qui le souhaitent, dans le respect de leur autonomie professionnelle, et par les parents.
Ariane: le contact prénatal universel
Au Québec, les services périnataux sont principalement offerts dans les CISSS ou CIUSSS et visent simultanément à soutenir la parentalité, à promouvoir la santé des familles et à prévenir les mauvais traitements faits aux bébés. Ces services de prévention ne sont toutefois pas toujours offerts aux familles qui en ont le plus besoin. En conséquence, les politiques de prévention restent faiblement efficaces. Or, le gouvernement québécois s’apprête à systématiser un nouvel avis de grossesse, qui inclura le numéro de téléphone des parents. Dans la foulée de l’implantation de ce nouvel avis de grossesse, l’équipe pilotée par le professeur du Département de psychologie Thomas Saïas et la professeure Julie Poissant (éducation et formation spécialisées) souhaite offrir le dispositif Ariane aux CIUSSS et CISSS du Québec. Il s’agit d’un dispositif de protection maternelle et infantile (PMI) développé à l’UQAM et implanté auprès de services publics français. Ce dispositif permet de recevoir dès la déclaration de grossesse des informations sur la PMI et un appel d’une professionnelle qui réalisera une entrevue clinique portant sur les principaux besoins connus des parents en période prénatale. Ariane permet d’arrimer la proposition de services aux besoins réels des familles, pour passer d’une logique de prévention fondée sur les critères de risque à une prévention fondée sur les besoins. Une dizaine d’étudiantes et étudiants ont travaillé sur les différents aspects du projet.
Aider les gestionnaires de CPE à reprendre leur souffle
Au cours des deux dernières années, les gestionnaires de CPE ont été contraints à revoir le fonctionnement de leurs établissements à de nombreuses reprises en fonction des vagues successives de la pandémie. Ces changements ont entraîné une augmentation significative de leur charge de travail et cela s’est traduit par un accroissement de leur niveau de stress et une diminution de leur niveau de bien-être, causant épuisement et abandon au sein de la profession. C’est dans ce contexte que l’équipe de recherche menée par les professeures du Département de didactique Nathalie Bigras et Lise Lemay, en collaboration avec le regroupement des CPE de la Montérégie (RCPEM), a développé, implanté et évalué à l’hiver 2021 le dispositif d’accompagnement réflexif «Reprendre son souffle» auprès de 40 gestionnaires de CPE, afin d’améliorer leur bien-être au travail. L’équipe poursuit l’implantation du dispositif en Montérégie et souhaite l’étendre à l’ensemble du Québec au cours des deux prochaines années. Le projet poursuit deux objectifs: former 10 animatrices au dispositif afin d’offrir progressivement l’accompagnement réflexif «Reprendre son souffle» à des gestionnaires de CPE à travers plusieurs régions du Québec, et évaluer les effets de cette implantation sur des indicateurs de bien-être au travail. La professeure à l’UQO Christelle Robert-Mazaye et la doctorante en psychologie Geneviève Fortin participent au projet.