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CHOQ.ca célèbre ses 20 ans

En misant sur l’originalité et la diversité, la radio étudiante de l’UQAM occupe une place particulière dans le paysage médiatique.

Par Claude Gauvreau

3 octobre 2022 à 13 h 04

Mis à jour le 4 octobre 2022 à 17 h 12

L’équipe de CHOQ.ca, la radio numérique de l’UQAM, célèbre ses 20 ans d’existence. Considérée comme l’une des plus importantes radios universitaires au pays, CHOQ a joué un rôle de pionnier dans l’univers de la radio numérique et de la baladodiffusion. «CHOQ n’a jamais diffusé sur les ondes FM, un choix qui a été fait au début de son histoire», observe Novy Marin Gagné (B.A. action culturelle, 2021), nouveau directeur de la station et candidat à la maîtrise en communication.

CHOQ a été créée en 2002 par un petit groupe d’étudiants passionnés, dont faisait partie Éric Lefebvre (B.A. communication, 2003), aujourd’hui directeur général du Partenariat du Quartier des spectacles. «À cette époque, j’étais étudiant au bac en communication, raconte le diplômé. Plusieurs projets de créer une radio étudiante sur la bande FM avaient été soumis au CRTC, mais aucun n’avait été retenu. Moi et d’autres étudiants avions alors décidé de faire de la radio mobile, dans les cafés étudiants et à l’agora du pavillon Judith-Jasmin. Chaque matin, des étudiants bénévoles montaient un petit studio, qu’ils démontaient à la fin de la journée. Par la suite, nous avons rencontré des étudiants en informatique qui nous ont aidé à développer un projet de radio web, ce qui allait donner naissance à CHOQ.ca.»

Dès ses débuts, CHOQ se voulait un média culturel et d’information qui dessert l’ensemble de la communauté universitaire, note Éric Lefebvre, qui fut son directeur de 2002 à 2004. «CHOQ n’aurait pas vu voir le jour sans l’appui institutionnel de l’UQAM et de certaines associations étudiantes», relate celui qui a ensuite assumé la direction de la station de radio communautaire CIBL, de 2004 à 2013. «La radio m’a toujours interpellé parce que c’est un média de proximité. Aujourd’hui, je continue de suivre l’aventure de CHOQ, dont je suis un fidèle auditeur.»


Radio web et baladodiffusion

Ce 20e anniversaire ne sera pas souligné par l’organisation d’un gros événement, mais de manière ponctuelle tout au long de l’année. «Nous avons l’intention de plonger dans nos archives afin de rediffuser sur notre plateforme et sur les réseaux sociaux des émissions qui ont été des moments forts de l’histoire de CHOQ, une façon différente de mettre en valeur ce qui fait notre originalité», mentionne Novy Marin Gagné.

«Quand j’ai commencé à travailler à CHOQ, il y a neuf ans, 90 % des gens voulaient faire du direct, rappelle Paul Charpentier (B.A. animation et recherche culturelles, 2011), directeur de la programmation. Aujourd’hui, la proportion s’est inversée en raison de l’engouement pour les balados. Le numérique procure une grande liberté. Il permet aux auditeurs d’écouter ce qu’ils veulent à n’importe quel moment de la journée.»

CHOQ comprend deux volets interreliés: celui de la web radio, avec une grille de programmation, et celui de la baladodiffusion, soit des émissions pré-enregistrées, lesquelles sont téléversées sur la plateforme numérique. Chaque jour, cinq à six émissions différentes sont diffusées, entrecoupées de listes de lectures musicales.

«Nous avons pour mission d’offrir une voix à la communauté uqamienne dans un esprit de diversité, indique Novy Marin Gagné. Se situer en dehors des radios dites mainstream fait partie de notre ADN. Ainsi, nous accordons une attention particulière aux musiques émergentes, tant sur la scène locale qu’internationale. Nous proposons aussi bien des capsules de cinq ou sept minutes, ou encore des émissions de trois heures afin d’approfondir un sujet.»

«Ce qui caractérise la programmation de CHOQ, c’est son éclectisme et son audace, poursuit Paul Charpentier. Nous avons des journalistes polyvalents qui, dans leurs reportages audio, vidéo et écrits, traitent sous un angle différent des sujets inusités, peu abordés par les médias traditionnels. Nous pouvons présenter une émission sur l’histoire du Moyen Âge, par exemple, suivie d’une autre sur l’univers des vins biologiques ou sur la musique disco dans les pays scandinaves. Nous attirons des gens curieux qui sont à l’affût de découvertes.»

Des émissions de CHOQ ont non seulement connu un succès d’estime, mais se sont retrouvées sur les palmarès de téléchargement de différentes plateformes numériques, comme iTunes. «Quand nous regardons les chiffres sur Google, nous constatons que certaines émissions performent très bien dans d’autres régions du pays ainsi qu’à l’étranger», remarque le directeur de la programmation.


Ancrée dans la communauté universitaire

À travers sa programmation, CHOQ cherche à faire écho aux champs d’intérêt de la population étudiante. «Nous avons des liens avec des associations étudiantes et les Services à la vie étudiante», souligne Novy Marin Gagné. Par ailleurs, des collaborations sont ponctuellement établies avec des départements de différentes facultés. «Nous sommes allés expliquer le concept de balade sonore en ville dans un cours d’urbanisme», note Paul Charpentier.

La radio numérique a aussi des liens avec des organismes externes, tels que le Partenariat du Quartier des spectacles et les festivals OUMF et La Nuit blanche. «Nous avons assuré le volet audio aux Rencontre internationales du documentaire de Montréal, car la création sonore nous tient à cœur», dit Paul Charpentier.


Une radio école

 CHOQ se veut une radio école. Elle propose des formations à ses membres, qui touche divers aspects du monde médiatique. De plus, parallèlement à leurs cours, des étudiants provenant de différents programmes peuvent collaborer à des émissions sur une base bénévole. «Nous recevons, par exemple, des étudiants de première année en journalisme afin qu’ils fassent leurs premières armes, souligne Paul Charpentier. Nous leur offrons la possibilité de s’éclater et d’expérimenter.»

«CHOQ est une radio universitaire professionnelle ayant servi de tremplin à plusieurs étudiants qui, aujourd’hui, travaillent dans différents médias», observe Novy Marin Gagné.

Actuellement, CHOQ est en période de recrutement. «Nous roulons avec une équipe de sept personnes permanentes, des diplômés de l’UQAM pour la plupart, dit le directeur de la radio. Nous avons besoin, notamment, d’un graphiste et de personnes qui assureront la direction de l’information et la direction sonore.»

Au cours des prochaines semaines, des membres de l’équipe de CHOQ visiteront les campus de l’UQAM qui se trouvent en région métropolitaine: Lanaudière, Montérégie-Ouest, Laval et Longueuil. «Ce sera une première, dit Novy Marin Gagné. L’idée est de solliciter les étudiantes et étudiants afin qu’ils participent à notre programmation et l’enrichissent.»