
Un déjeuner-causerie sur le thème de la lutte et de l’adaptation aux changements climatiques a eu lieu à l’UQAM, le 10 mars dernier, réunissant la rectrice Magda Fusaro, des membres du corps enseignant, des responsables du Partenariat Climat Montréal (PCM) ainsi que des partenaires majeurs en culture (voir encadré: Des partenaires clés de la culture) du Quartier latin, du Quartier des spectacles et du centre-ville de la métropole.
Organisé par l’UQAM et le PCM, l’événement visait, notamment, à présenter la démarche du Partenariat, à permettre une meilleure compréhension des enjeux environnementaux, à partager un vocabulaire commun concernant la lutte et l’adaptation aux changements climatiques et à mobiliser les partenaires présents afin qu’ils participent à la nécessaire transition énergétique ainsi qu’aux initiatives du PCM.
Lancé en 2020, au moment où la Ville de Montréal dévoilait son Plan climat, le PCM rassemble près d’une centaine de partenaires institutionnels, économiques, communautaires et philanthropiques. Sa mission consiste à mobiliser les acteurs clés de la collectivité montréalaise pour contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55 % d’ici 2030 et pour aider la métropole à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. À Montréal, la majeure partie (68 %) des émissions de GES proviennent du transport routier (personnes et marchandises) et du bâtiment (équipements de chauffage aux énergies fossiles utilisés dans les secteurs résidentiel, commercial et institutionnel).
La rectrice siège au comité directeur du PCM, lequel développe les chantiers stratégiques Adaptation, Bâtiments, Entreprises, Mobilité et Projets citoyens. Quatre personnes représentent l’UQAM à trois de ces chantiers. La directrice écoresponsabilités Louise Collignon, la conseillère en développement durable Cynthia Philippe et la professeure du Département de communication sociale et publique Stéphanie Yates collaborent au chantier Adaptation, tandis que le professeur du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG UQAM René Audet collabore au chantier Projets citoyens.
Des partenaires clés de la culture
Parmi les personnalités de la scène culturelle montréalaise qui étaient présentes au déjeuner-causerie, mentionnons Valérie Beaulieu, directrice générale de Culture Montréal, Marie-Josée Desrochers, présidente-directrice générale de la Place des Arts, Marie Grégoire, présidente-directrice générale de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), Éric Lefebvre, directeur général du Quartier des spectacles, Emmanuelle Legault, présidente-directrice générale du Palais des congrès de Montréal, et John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du Musée d’art contemporain de Montréal.
L’UQAM mobilisée et proactive
Le déjeuner-causerie a débuté avec une allocution de la rectrice qui a présenté des actions entreprises par l’UQAM en matière d’écoresponsabilité et de développement durable (voir encadré: Quelques initiatives uqamiennes).
«Comme institution universitaire, nous nous devons d’agir sur plusieurs fronts en matière d’écoresponsabilité: dans nos pratiques internes en tant que direction et administration, dans nos unités de recherche pour expérimenter et contribuer aux innovations en matière de transition énergétique et, enfin, comme partenaire de premier plan et vecteur de changement au sein de la société», a déclaré Magda Fusaro.
Au cours de l’année 2021, deux jalons importants ont été posés, a poursuivi la rectrice. L’UQAM a d’abord produit son premier bilan carbone, qui lui permettra de cibler les actions les plus adaptées à son contexte pour réduire ses émissions de GES. «Depuis 2006, nous avons réduit nos émissions de 35 % grâce à des projets d’efficacité énergétique qui se poursuivent, a mentionné Magda Fusaro. Notre toute récente réalisation: le remplacement de la chaudière à gaz de notre Centre sportif par un système électrique qui permet de retirer annuellement 100 tonnes de GES. D’ici 2040, nous visons à faire de l’UQAM une institution carboneutre.»
L’autre jalon est l’obtention par l’UQAM, l’automne dernier, de la certification STARS. «Cette accréditation internationale faite pour les établissements d’enseignement supérieur reconnaît les efforts concertés en écoresponsabilité, a expliqué la rectrice. Elle calcule notre performance en développement durable, mais considère également les actions posées en matière de développement social et humain et de résilience énergétique et sociale.»
Autres interventions
La rencontre s’est poursuivie avec une présentation de la démarche et des activités du PCM par sa directrice, Mélanie Le Berre. Puis, le professeur Alejandro Di Luca, du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère, a fait un exposé intitulé «Pour une compréhension commune des notions de lutte et d’adaptation aux changements climatiques». Il fut appuyé par les professeurs René Audet et Marie-France Turcotte, du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG UQAM lors de la période de questions.
Le chantier stratégique Adaptation du PCM a ensuite fait l’objet d’une présentation par Amélie Myriam-Plante, chargée de projet au Conseil régional de l’environnement de Montréal et coordonnatrice du chantier, ainsi que par Emmanuel Rondia, directeur du Conseil régional de l’environnement de Montréal. Le chantier Adaptation du PCM développe un projet de service de diagnostic dans les volets de la gestion durable de l’eau, du verdissement (sol et vertical) et de la résilience communautaire. Cette démarche intègre des recommandations d’actions concrètes et des indicateurs d’évaluation. L’approche se veut territoriale multi-échelles et multisites. Le chantier donne aussi accès à un réseau d’expertises complémentaires dans toutes les sphères de l’adaptation et à une diversité de financement pour la réalisation de projets de résilience.
Enfin, Pablo Maneyrol, coprésident de la Commission Culture et transition écologique à Culture Montréal et directeur, affaires institutionnelles à la TOHU, a expliqué comment cette dernière se démarque, depuis sa création en 2004, par des actions concrètes en matière d’adaptation aux changements climatiques.
Lieu de diffusion, de création et de convergence entre culture, environnement et engagement communautaire, la TOHU est devenue une référence dans le développement durable par la culture. Celui-ci se manifeste, notamment, par le bâtiment de l’organisme, le premier certifié LEED Or Canada au Québec, qui est doté d’un système géothermique passif et conventionnel, d’un chauffage généré par la transformation du biogaz voisin, de matériaux architecturaux recyclés, de toits verts et de bassins naturalisés. Le développement durable se reflète aussi dans la gouvernance et la programmation de la TOHU. Elle propose des visites guidées et des activités d’interprétation sur place ainsi que des ateliers environnementaux destinés au jeune public et aux étudiants, et des activités de loisirs et de plein air ouvertes à tous.
La rencontre s’est conclue par une période de discussions sur l’initiative du chantier Adaptation du PCM.
Quelques initiatives uqamiennes
– En novembre 2021, l’UQAM a annoncé la création du Pôle sur la ville résiliente, un regroupement interdisciplinaire novateur qui s’appuie sur l’expertise de 40 chercheuses et chercheurs issus de l’ensemble de ses facultés et école;
– Depuis septembre 2021, l’UQAM figure parmi les partenaires fondateurs du Campus de la transition écologique;
– Plus d’une centaine de panneaux solaires ont été installés sur les toits de deux immeubles du Complexe des sciences Pierre-Dansereau. La présence d’une mini-forêt urbaine contribue aussi à la captation de GES et d’eau pluviale;
– En 2016, l’UQAM a remplacé 35 % de ses toits par des toitures blanches, ce qui a permis de réduire les îlots de chaleur dans le secteur;
– Le Collectif de recherche en aménagement paysager et agriculture urbaine durable (CRAPAUD) a créé deux jardins sur les terrasses du pavillon Président-Kennedy et du pavillon Design, qui permettent la rétention d’eau lors d’épisodes de pluies extrêmes.