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Un programme d’escalade pour ados anxieux

Le programme d’intervention In vivo sera offert au centre d’escalade Horizon Roc.

Par Pierre-Etienne Caza

25 août 2021 à 13 h 08

Mis à jour le 25 août 2021 à 13 h 08

L’approche In vivo repose sur l’entraînement par l’inoculation au stress, à l’aide de situations en gymnase avec un animateur.Image tirée de la vidéo «Programme In vivo»

Chaque année, la rentrée scolaire est signe d’anxiété pour de nombreux élèves. En contexte pandémique, la détresse psychologique s’accentue chez plusieurs jeunes, constate Jonathan Bluteau. Le professeur du Département d’éducation et formation spécialisées se réjouit donc de deux nouveaux partenariats qui permettront d’offrir son programme In vivo à des adolescents âgés de 12 à 17 ans aux prises avec des problèmes d’anxiété, de dépression ou d’agressivité réactive et impulsive.

L’approche In vivo repose sur l’entraînement par l’inoculation au stress, à l’aide de situations en gymnase avec un animateur. «On induit du stress de façon progressive et de manière contrôlée, apprenant ainsi au jeune à le reconnaître, puis à développer les stratégies les plus adaptées pour y faire face», explique Jonathan Bluteau. Le programme comporte 10 séances de 2 heures 30 minutes comportant des enseignements théoriques thématiques sur le stress ainsi que les entraînements par inoculation au stress sur différents modules: mur d’escalade, trampoline ou labyrinthe fait de cages de bois.

Un partenariat a été établi récemment avec l’organisme à but non lucratif Accès Escalade Montréal, associé au centre d’escalade Horizon Roc. «Ce partenariat inclut une entente avec le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal afin que les jeunes qui consultent en santé mentale puissent accéder facilement au programme, offert dans le gymnase d’Horizon Roc, souligne le chercheur. Ce sont des psychoéducatrices du CIUSSS qui animent le programme en collaboration avec deux intervenants d’Accès escalade Montréal.»

Un autre partenariat a été établi avec le Centre d’intégration scolaire, situé lui aussi dans l’est de Montréal, près de la Promenade Bellerive. «Il s’agit d’une école francophone spécialisée qui a pour objectif la rééducation sociale, affective et scolaire de l’élève en difficulté de comportement et d’adaptation scolaire, précise Jonathan Bluteau. Les élèves qui intègrent cet établissement y demeurent pour un minimum de deux ans, ce qui offre la possibilité de mettre en place différentes stratégies pour les aider à surmonter les obstacles qu’ils rencontrent dans leur parcours scolaire.» Les élèves du centre d’intégration scolaire utiliseront également les installations In vivo au centre d’escalade Horizon Roc.

«Ce type de partenariat constitue l’avenir de l’offre de services en santé mentale, estime le concepteur d’In vivo, qui est psychoéducateur de formation. Tout pointe vers la nécessité d’offrir des services de proximité aux jeunes, en prenant soin de ne pas dédoubler les interventions.»

Le site maître du programme In vivo est situé au Centre jeunesse de Lanaudière, avec lequel le chercheur a réalisé son projet doctoral et qui a édité le programme. Celui-ci y est implanté depuis 2012. «C’est à cet endroit que nous effectuons la formation des intervenantes et intervenants», précise Jonathan Bluteau. On peut voir la vidéo réalisée en 2015 lors du lancement officiel du programme.

Renouvellement de mandat au Conseil supérieur de l’éducation

Le mandat de Jonathan Bluteau à la Commission de l’éducation préscolaire et de l’enseignement primaire du Conseil supérieur de l’éducation a été renouvelé pour deux autres années. «Au cours des deux dernières années, la commission s’est penchée sur le bien-être de l’enfant à l’école. Le mémoire que nous avons rédigé a reçu des éloges. Ma contribution ayant été appréciée, on m’a demandé d’accepter un deuxième mandat, explique-t-il. Nous nous pencherons maintenant sur l’organisation des services à l’école, un enjeu crucial qui fait écho à mes intérêts de recherche.»

Le Conseil supérieur de l’éducation compte cinq commissions qui ont pour mandat de proposer des orientations ou de formuler des recommandations au ministre et à la ministre déléguée sur des questions relatives à un ordre ou à un secteur d’enseignement ou encore à l’état et aux besoins de l’éducation. Ces différentes entités doivent préparer des projets d’avis, des rapports ou des mémoires qui seront soumis au Conseil pour adoption.