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L’impact de la pandémie sur les enfants

Catherine Haeck codirigera l’axe Éducation, en plus de diriger l’axe Développement économique d’un nouvel observatoire basé au CHU Sainte-Justine.

15 juin 2021 à 11 h 06

Mis à jour le 15 juin 2021 à 11 h 06

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Le projet de recherche vise à étudier les répercussions de la pandémie afin d’éclairer au mieux les décideurs dans leurs démarches pour assurer le devenir des enfants du Québec. Photo: Nathalie St-Pierre

La professeure du Département des sciences économiques de l’ESG UQAM Catherine Haeck compte parmi la dizaine de chercheuses et chercheurs impliqués dans le nouvel Observatoire pour l’éducation et la santé des enfants (OPES), qui bénéficie d’un financement de cinq millions de dollars des trois Fonds de recherche du Québec. 

Dirigé par la professeure de l’Université de Montréal Sylvana Côté, ce projet de recherche mené au CHU Sainte-Justine vise à étudier les répercussions de la pandémie afin d’éclairer au mieux les décideurs dans leurs démarches pour assurer le devenir des enfants du Québec. 

L’OPES a pour mission de coordonner les efforts de la communauté scientifique québécoise afin d’observer l’état du développement des enfants en termes d’éducation, de développement psychosocial, de santé, et de bien-être économique, entre autres, et d’identifier les facteurs de risque et de protection (scolaires, individuels, familiaux, biologiques), mais aussi de mesurer l’efficacité d’innovations sociales et technologiques, tout cela pour soutenir les enfants qui présentent des problèmes.

Ce nouvel observatoire se structure autour de quatre axes thématiques – Éducation; Santé mentale et bien-être; Infection et immunité; Saines habitudes de vie – et deux axes transversaux – Développement économique; Innovation sociale. Catherine Haeck dirigera l’axe Éducation avec son collègue Simon Larose, de l’Université Laval, en plus de diriger l’axe Développement économique.

«Nos étudiants des cycles supérieurs pourront bénéficier d’un soutien financier pour mener des projets de recherche en lien avec les axes de recherche de ce nouvel observatoire», se réjouit la professeure de l’ESG UQAM. 

L’OPES utilisera les données d’enquêtes québécoises, de même que les données administratives et de recherche afin d’identifier les meilleures solutions pour la reprise post-pandémique. Les chercheuses et chercheurs de l’OPES mèneront des collectes auprès des enfants, de leurs parents et de leurs enseignants. Certains projets seront réalisés en collaboration avec l’Institut de la statistique du Québec, le ministère de l’Éducation du Québec et l’Institut national de la santé publique du Québec.

La pandémie creuse le fossé des inégalités

La fermeture des écoles et le bouleversement des rythmes scolaires auront des conséquences plus ou moins importantes selon la trajectoire scolaire et psychosociale antérieure des enfants, et selon l’ampleur du stress personnel et familial qu’ils vivent, rappellent les spécialistes du nouvel Observatoire.

«La pandémie semble affecter de manière disproportionnée les enfants qui appartiennent à des minorités visibles ou à des familles économiquement défavorisées, précise Sylvana Côté. Les effets adverses de la fracture numérique et de la perte de compétences cognitives et sociales seront surmontables, mais il faudra dans certains cas prévoir des mesures de rattrapage ou de soutien psychosocial.»

Les experts s’entendent pour dire qu’à long terme, le développement économique en paiera les frais, car les difficultés scolaires affaibliront le potentiel productif de toute une génération. Il importe selon eux de préparer l’avenir par l’implantation d’innovations sociales et technologiques découlant des leçons apprises dans le contexte actuel, notamment par le rehaussement des services d’éducation préscolaire.