Série En vert et pour tous
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Trois chercheuses du Centre de recherche interdisciplinaire sur le bien-être, la santé, la société et l’environnement (CINBIOSE) ont remporté le prix du meilleur article de l’année 2020 décerné par la Société internationale en épidémiologie environnementale (ISEE). Publié en avril 2020 dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health, l’article intitulé «Mercury exposure and premature mortality in the Grassy Narrows First Nation community: a retrospective longitudinal study» est signé par la professeure associée au CINBIOSE Aline Philibert (Ph.D. biologie, 2003), autrice principale, la professeure émérite du Département des sciences biologiques Donna Mergler et la professeure de l’Université TÉLUQ Myriam Fillion (Ph.D. sciences de l’environnement, 2011).
L’article montre que les habitants de la communauté autochtone de Grassy Narrows, dans le nord de l’Ontario, sont à risque d’une mort précoce avant l’âge de 60 ans pour avoir été exposés au mercure pendant des années. L’empoisonnement à Grassy Narrows aurait débuté en 1962, quand l’ancienne papetière Dryden Chemical a commencé à déverser 10 tonnes de mercure dans le réseau hydrographique English-Wabigoon, où pêchent les membres de la communauté pour s’alimenter. À ce jour, seulement 14% des gens de Grassy Narrows ont reçu une compensation de la part du Mercury Disability Board, le conseil d’aide aux personnes souffrant d’incapacité due à la contamination au mercure.
Experte de renommée internationale sur les effets du mercure sur la santé depuis plus de 25 ans, Donna Mergler a dirigé l’équipe de recherche qui a procédé à l’analyse de plusieurs milliers de mesures de mercure dans le sang ou dans les cheveux, recueillies chez 657 membres de la communauté par les gouvernements de l’Ontario et du Canada entre 1970 et 1997. «Nos résultats convergent tous vers une association entre l’exposition à long terme au mercure provenant de la consommation de poissons d’eau douce et la mortalité précoce dans cette communauté autochtone», a déclaré la professeure émérite.
Cette recherche a été retenue, en 2020, parmi les 10 découvertes de l’année du magazine Québec Science. Après sa parution dans The Lancet Planetary Health, une publication satellite de la prestigieuse revue médicale britannique, l’article scientifique des chercheuses a attiré l’attention de divers médias, dont Radio-Canada et le Toronto Star.