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Trame de fond, une œuvre sur quatre étages

Gwenaël Bélanger signe une œuvre haute en couleurs à l’intérieur du nouvel amphithéâtre du CHUM.

Par Pierre-Etienne Caza

9 novembre 2021 à 15 h 11

Mis à jour le 30 novembre 2021 à 11 h 11

Gwenaël Bélanger (M.A. arts visuels et médiatiques, 2009) a vécu une année pandémique occupée: il a créé deux œuvres d’art dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement, cette mesure gouvernementale consistant à allouer environ 1 % du budget de construction d’un bâtiment ou d’aménagement d’un site public à la réalisation d’œuvres d’art. «Habituellement, je ne soumets jamais de dossier pour ces concours parce que je suis incapable d’y allouer du temps, mais puisque j’allais être en année sabbatique, j’ai accepté de le faire… et j’ai remporté les deux concours!», raconte le professeur de l’École des arts visuels et médiatiques. 

L’une de ces œuvres a été installée dans le nouvel amphithéâtre du CHUM, dont on peut apercevoir la forme courbe à l’intersection des rues Saint-Denis et De La Gauchetière Est. «L’œuvre s’intitule Trame de fond. Elle investit la quasi-totalité de la surface du mur intérieur de l’amphithéâtre, un immense mur conique de quatre étages», explique Gwenaël Bélanger.

Son œuvre est un immense bas relief qui prend la forme de quatre grandes sphères composées de 3 500 éléments circulaires en miroirs et en aluminium sur lesquels des images sont imprimées. «La multitude de petits cercles crée un motif de trame, une technique utilisée en imprimerie, traduisant une image photographique en petits points», précise-t-il.

L’œuvre a été élaborée à partir de l’image d’un bouquet de fleurs. «J’ai photographié un bouquet très fourni, composé de plusieurs variétés de fleurs aux couleurs différentes, explique le professeur. Coutume commune à de nombreuses cultures à travers le monde, le don de fleurs a une dimension universelle qui symbolise la vie et l’optimisme.»

L’installation de son œuvre s’est déroulée en deux étapes, la pose du gabarit ayant requis environ cinq jours de travail, tandis que l’installation des éléments en miroirs et en aluminium a nécessité trois semaines. «Je suis vraiment content du résultat», évalue Gwenaël Bélanger, qui juge toutefois que les photos ne rendent pas pleinement justice à sa création, la lumière naturelle du soleil apportant des jeux de lumière et de réflexions qui la transforme selon le point de vue de l’observateur. «De près, il sera possible de voir et de distinguer les détails imprimés, riches en textures et en couleurs. Vue de loin, l’oeuvre pourra être appréciée pour son impact visuel: la main qui apparaît discrètement à travers la trame du cercle principal représente symboliquement la main tendue vers l’autre pour donner, recevoir, toucher, soigner, échanger et partager.» 

La seconde œuvre réalisée par Gwenaël Bélanger sera inaugurée prochainement à l’intérieur de la bibliothèque des sciences du nouveau campus MIL de l’Université de Montréal. Deux autres projets «1 %» ont été réalisés sur le campus MIL, précise-t-il, dont celui de son collègue Alain Paiement (M.A. arts plastiques, 1988).