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Rencontre avec la cinéaste Florence Lafond

La diplômée et scénariste de Je voudrais qu’on m’efface a raconté son parcours dans un cours de cinéma.

Par Jean-François Ducharme

12 mars 2021 à 10 h 03

Mis à jour le 12 mars 2021 à 11 h 03

Florence Lafond.

La scénariste de la websérie Je voudrais qu’on m’efface, Florence Lafond (B.A. communication – cinéma, 2016), s’est entretenue avec une quinzaine d’étudiantes et d’étudiants du cours Production de films de fin d’études 4, le 10 mars dernier. Invitée dans cette classe virtuelle par le professeur de l’École des médias Denis Chouinard, la diplômée a parlé de son parcours depuis qu’elle a quitté l’UQAM, de son travail de réalisatrice, de scénariste et de scripte et, bien entendu, de la nouvelle websérie encensée par la critique, que l’on peut regarder sur Tou.tv.  

Adaptée du roman éponyme d’Anaïs Barbeau-Lavalette (Éditions Hurtubise, 2010), Je voudrais qu’on m’efface raconte les difficultés vécues par trois familles du quartier populaire Saint-Michel, à Montréal. «L’esprit du roman a été conservé, mais la websérie est très différente de l’œuvre», a dit Florence Lafond durant la rencontre. La scénariste et le réalisateur Éric Piccoli ont, entre autres, modifié le lieu, l’âge des personnages et les enjeux au cœur du récit. «Nous avons fait énormément de recherche en amont, a précisé la cinéaste. Pour mieux cerner les personnages, nous avons rencontré des jeunes du quartier, des intervenantes de rue et une enseignante d’une école secondaire qui nous ont parlé de leur vie au quotidien.»  

Pour Florence Lafond, il s’agissait d’une première expérience en tant que scénariste d’une websérie. «L’écriture de huit épisodes de 20 minutes, soit l’équivalent de deux longs métrages, est très différente de celle d’un film, a-t-elle mentionné. On doit constamment réfléchir à la courbe narrative, aux moments de croisement et au rythme de chaque épisode.»

Garder en tête son objectif de carrière

Il y a cinq ans, Florence Lafond suivait elle aussi le cours Production de films de fin d’études. Son film Fumigènes, réalisé alors qu’elle terminait son baccalauréat, avait remporté le prix du meilleur film de fiction de sa cohorte. Le court métrage avait par la suite été projeté au festival du film de Poitiers, en France, et au festival REGARD, à Saguenay. «Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de faire un film dès que vous finissez vos études, a-t-elle dit au groupe. Votre film sera votre meilleure carte de visite et vous permettra d’aller dans des festivals.»

Après avoir signé son deuxième film, Meute, en 2017, Florence Lafond a traversé une période creuse. Elle propose alors ses services en tant que scripte – une personne chargée de noter les détails techniques et artistiques de chaque prise de vues afin d’assurer la continuité de l’ensemble. Elle est embauchée sur une production, puis une deuxième, ce qui lui assure un revenu suffisant. «Même si je savais que je ne voulais pas faire le métier de scripte toute ma vie, cela m’a permis de mieux comprendre la mécanique d’un plateau de tournage et de rencontrer des réalisateurs.»

La jeune cinéaste a insisté sur l’importance de garder en tête son objectif de carrière. «Si vous voulez devenir réalisateur ou réalisatrice, vous devez consacrer du temps à vos projets, a-t-elle souligné. Nourrissez-vous en lisant ou en allant voir des films, créez vos occasions et recentrez-vous sur ce que vous voulez vraiment faire.»