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Refonte du doctorat en philosophie

Les changements proposés visent à renforcer l’esprit de communauté philosophique aux cycles supérieurs.

Par Jean-François Ducharme

20 avril 2021 à 14 h 04

Mis à jour le 22 janvier 2024 à 11 h 15

Le nouveau proséminaire en philosophie portera sur un thème majeur de la philosophie et sera coordonné par un minimum de deux professeurs, qui apporteront une pluralité de perspectives philosophiques. Photo: Getty Images

Le doctorat en philosophie fera peau neuve à compter de l’automne 2021. Plusieurs modifications majeures ont été apportées au programme, créé au début des années 1980 et offert conjointement avec l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). La scolarité du doctorat a été augmentée, passant de 9 à 18 crédits. «Nos exigences de scolarité se rapprochent maintenant de celles des autres doctorats en philosophie offerts en Amérique du Nord», souligne Mauro Rossi, professeur au Département de philosophie.

Cette bonification de la scolarité se traduit principalement par la création d’un proséminaire en philosophie – un séminaire à caractère intensif, qui comporte une charge de lectures et de rédaction de textes supérieure à la charge ordinaire – de 6 crédits. Le proséminaire sera coordonné par un minimum de deux professeurs, qui apporteront une pluralité de perspectives philosophiques. «Il portera sur un thème majeur de la philosophie – par exemple le bonheur, le libre arbitre ou la relation entre le corps et l’esprit – abordé sous différents angles», précise le professeur. Des rencontres de préparation et de rétroaction, sous forme de tutorat individuel, compléteront le proséminaire.

Parmi les quatre autres cours à suivre pour compléter la scolarité, les étudiantes et étudiants pourront choisir parmi une douzaine de séminaires en philosophie pratique, en philosophie théorique et en histoire de la philosophie.

Compétence essentielle

La structure de l’examen doctoral a également été revue. «L’objectif de cet examen est de préparer au travail de recherche et de communication scientifique, une compétence essentielle si l’on souhaite se diriger vers l’enseignement universitaire ou collégial», mentionne Mauro Rossi.

Enseigner au cégep ou à l’université constitue d’ailleurs la principale perspective d’emploi des personnes diplômées. «Plusieurs finissantes et finissants du programme ont récemment obtenu des postes, alors que d’autres poursuivent leurs études en faisant un postdoctorat», souligne le professeur. Ce dernier ajoute que les compétences acquises au doctorat en philosophie – reconstruire des éléments d’un problème, identifier des pistes de solution – sont transférables dans de multiples secteurs d’activité.

Créer une communauté philosophique

Selon Mauro Rossi, le principe qui a guidé la refonte du doctorat était de créer un esprit de communauté philosophique aux cycles supérieurs. «Le préjugé du philosophe qui réfléchit en solitaire ne correspond pas à la réalité, affirme le professeur. C’est plutôt en échangeant, en dialoguant et en recevant de la rétroaction que l’on grandit philosophiquement.»

Ainsi, certains séminaires accueilleront des étudiantes et étudiants de doctorat et de maîtrise afin de créer une plus large communauté. Ces derniers sont aussi invités à participer au Colloque annuel Fodar des cycles supérieurs en philosophie UQTR-UQAM ou à s’impliquer au sein des unités de recherche du département, dont la Chaire de recherche du Canada en philosophie des sciences de la vie, la Chaire de recherche du Canada sur l’injustice et l’agentivité épistémiques et la Chaire UNESCO d’étude des fondements philosophiques de la justice et de la société démocratique.

Sur le plan du financement des études, les étudiantes et étudiants du programme sont admissibles à recevoir la bourse de soutien universel au doctorat, qui assure un revenu garanti de 13 000 dollars sur trois ans.

Il est possible de faire une demande d’admission avant le 1er juin pour amorcer le doctorat à l’automne 2021 ou avant le 15 septembre pour l’hiver 2022.