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Pour une gestion intégrée de l’eau

Florent Barbecot participe à un projet de recherche visant à assurer la disponibilité de l’eau en milieu agricole.

19 novembre 2021 à 16 h 11

Mis à jour le 19 novembre 2021 à 16 h 11

Série En vert et pour tous
Projets de recherche, initiatives, débats: tous les articles qui portent sur l’environnement

Le projet a pour objectif d’étudier la disponibilité de l’eau pour les approvisionnements et les écosystèmes aquatiques dans le bassin versant du ruisseau Rousse à Oka.Photo: COBAMIL

Dans le contexte actuel de changements climatiques et de périodes de sécheresse plus fréquentes, les enjeux de disponibilité des ressources en eau, notamment en milieu agricole, prennent de plus en plus d’importance. L’équipe de la Chaire en hydrologie urbaine, dirigée par le professeur du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère Florent Barbecot, collaborera avec le Conseil des bassins versants des Mille-Îles (COBAMIL) dans le cadre d’un projet de recherche intitulé «Laboratoire vivant sur la disponibilité de l’eau pour les approvisionnements et les écosystèmes aquatiques dans le bassin versant du ruisseau Rousse à Oka».

Financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) dans le cadre des programmes Prime-Vert et Territoires: priorités bioalimentaires, ce projet d’une durée de trois ans impliquera d’autres partenaires, tels qu’AGECO, un groupe d’experts-conseils en études économiques dans le secteur agro-alimentaire, et le club Profit-eau-sol, un organisme favorisant les pratiques de conservation des sols et de réduction des pesticides ainsi que la protection des cours d’eau et l’amélioration de la biodiversité.

«On sait qu’une eau de bonne qualité et en quantité suffisante est nécessaire pour assurer le maintien et le développement des activités agricoles, observe Florent Barbecot. Possédant une expertise sur le cycle de l’eau, notre chaire travaillera de concert avec le COBAMIL et les agriculteurs de la région pour dresser des bilans concernant la dynamique de l’eau dans le bassin versant. Nous voulons trouver des solutions qui permettront de fournir plus d’eau aux agriculteurs et aux milieux naturels.»

Fondé en mars 2010, le COBAMIL est l’un des 40 organismes de bassins versants reconnus par le gouvernement du Québec. Son territoire d’intervention inclut 25 municipalités et recense plus de 430 000 citoyens. Le COBAMIL est mandaté par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques afin de mettre en œuvre la gestion intégrée de l’eau, tel que stipulé dans la Politique nationale de l’eau.

Baisse quantitative et qualitative de l’eau

Situé dans la MRC de Deux-Montagnes, le bassin versant du ruisseau Rousse couvre une superficie de 18,1 km², dont près de la moitié est utilisée à des fins agricoles. Exacerbée par les changements climatiques, la baisse de la qualité et de la quantité d’eau dans le ruisseau a pour effets de détériorer l’habitat de nombreuses espèces aquatiques et de menacer la pérennité des approvisionnements en aval.

«Le débit du ruisseau est plus faible durant l’été et l’eau y est de moins bonne qualité, note Florent Barbecot. On pourrait envisager, notamment, de recueillir plus d’eau lors de la fonte des neiges afin de recharger la nappe souterraine, ce qui permettrait d’augmenter les volumes d’eau disponibles et d’améliorer le débit.»

Le bilan hydrologique complet du bassin versant sera dressé en quantifiant les échanges entre la nappe souterraine et le ruisseau et ceux entre les étangs d’irrigation et la nappe. La recherche vise également à brosser un portrait des besoins en eau des entreprises agricoles et de leurs pratiques d’utilisation de cette ressource. Différents scénarios d’aménagement seront par la suite développés pour répondre aux besoins.

Les producteurs agricoles seront impliqués à toutes les étapes du projet afin d’élaborer et de tester des solutions favorisant une harmonisation des usages de l’eau. «Le projet fera la démonstration que la préservation des écosystème aquatiques n’est pas incompatible avec le développement d’activités agricoles», conclut le chercheur.