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Lectures de septembre

Notre sélection mensuelle d’ouvrages publiés par des professeurs, chargés de cours, étudiants, employés, diplômés ou retraités de l’UQAM.

14 septembre 2021 à 14 h 09

Mis à jour le 6 octobre 2021 à 12 h 10

Série «Titres à découvrir»

Mieux comprendre les jeunes trans

Les identités trans et non binaires chez les enfants et les jeunes étaient autrefois vues comme des pathologies du développement qu’il fallait soigner et corriger. Ces approches correctives sont aujourd’hui considérées comme néfastes pour les jeunes et interdites par la loi québécoise depuis décembre 2020. De plus en plus de chercheurs et de praticiens (thérapeutes, médecins, sexologues, psychologues, travailleurs sociaux, etc.) plaident désormais pour une approche «transaffirmative», laquelle repose sur une vision non binaire du genre et non pathologisante, qui respecte l’autodétermination et l’expertise des personnes sur leur vie. L’ouvrage collectif Jeunes trans et non binaires, de l’accompagnement à l’affirmation, sous la direction des professeures Denise Medico, du Département de sexologie, et Annie Pullen Sansfaçon, de l’Université de Montréal, propose un survol de cette approche globale dans la pratique. La doctorante en sémiologie Lucile Crémier (Ph.D. sémiologie, 2020) s’intéresse au langage inclusif favorisant l’affirmation des parcours trans et non conformes. Maxime Faddoul (M.A. travail social, 2019) et Alexandre Baril (Université d’Ottawa) discutent des éléments entravant ou facilitant les interventions transaffirmatives en travail social avec les jeunes trans. La professeure Denise Medico, le chargé de recherche français Gabriel Girard et le coordonnateur de la Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres Gabriel Galantino (M.A. sexologie, 2019) présentent une exploration de la santé sexuelle et de la vie amoureuse et sexuelle des adolescentes et adolescents trans. Publié aux Éditions du remue-ménage.

La science au féminin

Au Québec, des milliers de chercheuses changent nos vies, une découverte à la fois. L’ouvrage Têtes chercheuses, signé par Florence Meney, candidate à la maîtrise en communication et responsable des relations médias au CHU Sainte-Justine, propose 20 portraits de scientifiques québécoises œuvrant dans différents domaines – santé, écologie, neurosciences, droits des Premières Nations, astrophysique –, aux origines variées.  L’autrice présente, entre autres, la pédiatre et microbiologiste-infectiologue Caroline Quach-Thanh, la biochimiste Isabel Desgagné-Penix et la spécialiste en intelligence artificielle Joelle Pineau. Ces scientifiques parlent de leurs recherches, racontent leur parcours et réfléchissent aux obstacles qui se sont dressés et se dressent encore sur la route des femmes qui optent pour la science, un domaine traditionnellement réservé aux hommes. «L’ouvrage se veut également un encouragement aux jeunes, aux femmes surtout, qui n’osent pas encore se projeter dans une carrière scientifique, écrit Florence Meney. Pas assez bonne en maths, trop timide… N’écoutez pas la voix vénéneuse qui vous ligote. Ne vous arrêtez pas! Trouvez-vous une ou un mentor qui croit en vous, et foncez.» Paru aux Éditions de l’Homme. 

Métiers en voie de disparition

La toile de fond de Travailleurs est la fin de l’ère industrielle mécanique, la concentration des entreprises et le début de l’automatisation, qui entraînent dans leur sillage la disparition de plusieurs métiers, et ce, à l’échelle planétaire. Qui conservera la mémoire de tous ces petits boulots parfois ingrats mais nécessaires? «Mon approche était simple: marcher des milliers de kilomètres et me perdre dans les recoins des villes et des campagnes afin de trouver des travailleurs dont il aurait été impossible d’imaginer le métier», écrit Olivier Drouin (B.A. communication/médias numériques, 2016), alias Drowster, photographe documentaire fasciné par les sujets liés au travail, aux communautés isolées et aux majorités silencieuses. Au terme d’une quête photographique menée sur une période de 5 ans à travers 19 pays, ce dernier a collectionné les portraits de plus de 180 hommes exerçant différents métiers manuels, des plus traditionnels aux plus singuliers: vendeur de boules à mites, remplisseur de briquets, nettoyeur d’oreilles, vendeur d’épées, fossoyeur, dactylographe, déplumeur, sculpteur de pierres tombales, empailleur… Ses clichés sont percutants de sincérité, dévoilant «des métiers qui sont presque déjà d’un autre temps, mais qui survivent encore et qui font toujours vivre des économies et des familles partout dans le monde», souligne Jean-François Lépine (M.A. science politique, 1979), qui signe la préface de l’ouvrage, publié chez Cardinal.

Vaincre un trouble alimentaire

L’autrice, éditrice et chargée de cours du Département d’études littéraires Fanie Demeule (Ph.D. études littéraires, 2021) publiait, en 2016, Déterrer les os, un premier roman portant sur les troubles alimentaires. Cinq ans plus tard, l’écrivaine aborde à nouveau ce sujet avec Bagels, un récit dans lequel elle raconte, au moyen d’anecdotes et d’extraits de son journal intime d’adolescente, son combat contre l’anorexie. Tous les lundis soirs, après son rendez-vous chez la psychologue, le père de Fanie l’amenait chez St-Viateur Bagel pour acheter une douzaine de petits pains ronds. Chaque fois, l’adolescente s’astreignait à ne grignoter qu’une petite portion de son bagel, au grand désespoir de son père. «Douze bagels. Douze pains à deux cent vingt calories. Une heure de marche chacun», écrit-elle. L’écrivaine aujourd’hui guérie montre comment la reprise de poids peut être un événement angoissant pour la personne souffrant de troubles alimentaires, malgré la joie de son entourage de la voir recouvrer la santé. «Le regard brillant d’admiration, ma grand-mère a mis une main sur ma cuisse pour la tapoter et a flatté la courbe de mon mollet avec sa paume. M’a dit que ça m’allait bien. J’ai eu envie de vomir. De refuser mes brochettes de tofu…» Illustré joliment par Amélie Dubois, le recueil se veut aussi un hommage aux personnes – amie, sœur, parents, psychologue – qui sont demeurées auprès de l’écrivaine au plus fort de sa maladie. Publié aux éditions Hamac.

Diversité en éducation

La deuxième édition, entièrement révisée et actualisée, de l’ouvrage collectif La diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique en éducation propose des clés conceptuelles, sociohistoriques et politiques pour comprendre l’état actuel des réalités migratoires, des rapports entre groupe majoritaire et groupes minorisés au Québec et de l’adaptation du système scolaire au regard des enjeux que pose le pluralisme. Publié sous la direction de la professeure Maryse Potvin et du chargé de cours Jean-Luc Ratel, du Département d’éducation et de formation spécialisées, ainsi que des professeures de l’Université de Montréal Marie-Odile Magnan et Julie Larochelle-Audet, ce livre analyse les exigences découlant de la diversité auxquelles l’éducation est confrontée. Les enseignants, du préscolaire à l’université, doivent être préparés professionnellement à prendre en compte des réalités de plus en plus complexes: discriminations intersectionnelles reliées, notamment, au racisme, au sexisme, au capacitisme; accommodements raisonnables; arrivée d’enfants issus de l’immigration sous-scolarisés et traumatisés par des conflits dans leur pays d’origine, etc. Conçu pour les enseignants, le personnel scolaire et les directions d’établissement, cet ouvrage s’adresse aussi à tous ceux qui s’intéressent aux enjeux soulevés par l’adaptation des milieux éducatifs à la diversité ethnoculturelle. Paru chez Fides.

Le syndrome d’Asperger chez les femmes

Le syndrome d’Asperger a longtemps été considéré comme une condition majoritairement masculine. Or, les dernières études et expériences cliniques prouvent que la réalité est tout autre. «Trop souvent, les filles Asperger passent “sous le radar”. Or, obtenir un diagnostic, c’est accéder à son mode d’emploi, et cela peut contribuer à changer des vies», écrit la doctorante en études et pratiques des arts Annyck Martin (M.A. études littéraires, 2010). Diagnostiquée Asperger à 39 ans, l’écrivaine et chercheuse-créatrice fait équipe avec la psychologue, sexologue et directrice de la clinique Autisme et Asperger de Montréal Isabelle Hénault (Ph.D. psychologie, 2003) afin de démystifier la condition des filles atteintes du syndrome dans Le profil Asperger au fémininDans la première partie, Isabelle Hénault présente les caractéristiques cliniques du syndrome ainsi que les thèmes associés pertinents, notamment la sexualité, la vie de couple, la vie professionnelle et le chemin menant au diagnostic. La deuxième partie est constituée du récit d’Annyck Martin, qui témoigne de son cheminement personnel jusqu’à la découverte du syndrome et après. La troisième partie présente un nouveau guide d’évaluation clinique du syndrome d’Asperger au féminin, rédigé avec la collaboration de trois sommités internationales: Tony Attwood, Valentina Pasin et Bruno Wicker. Publié chez Chenelière Éducation.