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De la culture religieuse à la culture citoyenne

Quels éléments et quelles approches devra-t-on privilégier pour le nouveau programme de Culture et citoyenneté québécoise?

Par Marie-Claude Bourdon

14 décembre 2021 à 15 h 12

Mis à jour le 18 octobre 2023 à 14 h 25

«L’arrivée du programme de CCQ s’inscrit dans une continuité, soit le processus de déconfessionnalisation du système scolaire en marche au Québec depuis des décennies», note le professeur du Département de sociologie Guillaume Dufour. Photo: Getty images

Quand le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge (B.Ed. éducation au préscolaire et enseignement au primaire, 1996) a annoncé l’abolition du cours d’Éthique et culture religieuse (ECR) et son remplacement par un nouveau programme de Culture et citoyenneté québécoise (CCQ), en octobre dernier, de nombreuses voix se sont élevées pour protester. On a, entre autres, critiqué la façon dont le nouveau programme avait été présenté et les accents de chauvinisme qu’on craignait y retrouver. On a déploré la fin d’un programme (ECR) admiré à travers le monde et auquel plusieurs chercheurs uqamiens reconnus avaient collaboré. Mais d’autres voix se sont réjouies. Et nombreuses sont celles qui admettent qu’une révision du programme était nécessaire.

«L’arrivée du programme de CCQ s’inscrit dans une continuité, soit le processus de déconfessionnalisation du système scolaire en marche au Québec depuis des décennies», note le professeur du Département de sociologie Guillaume Dufour. Selon lui, si les accusations de prosélytisme à l’endroit du cours d’ECR étaient exagérées, il y avait aussi de l’exagération dans le concert de protestations entendues lors de l’annonce du nouveau programme. Dans un texte publié par La Conversation, le professeur a fait part de ses inquiétudes par rapport à la polarisation sociale qui a marqué ce débat.

Certaines réactions n’étaient pas constructives, dit-il. «Le nouveau programme propose de traiter d’enjeux classiques en lien avec la citoyenneté – comme le droit de vote et les libertés civiles – et d’enjeux émergents – comme la citoyenneté numérique ou le consentement sexuel – qu’il faut connaître aujourd’hui et que les parents ne savent pas toujours comment aborder.»

Il n’est pas le seul à voir d’un bon œil le changement de cap du programme. Daniel Baril (B.Sp. sciences religieuses, 1976), président du Mouvement laïque québécois, un des plus féroces critiques du cours d’ECR, a applaudi l’annonce du ministre Roberge. «La notion de religion, qui inclut aussi la non appartenance religieuse et l’athéisme, redevient l’une des composantes de la culture et non plus, comme le soulignait le ministre, la seule lunette par laquelle on apprend à connaître l’autre et à interagir avec lui», a-t-il écrit dans un texte publié dans le Journal de Montréal.

Un cursus déficient 

Julie Caron-Malenfant (M.A. science politique, 2002) et Louis-Philippe Lizotte (M.G.P. gestion de projet, 2011), respectivement directrice générale et conseiller principal, éducation à la citoyenneté, de l’Institut du nouveau monde (INM), ont réagi favorablement, dans une lettre au Devoir, à la place que prendra l’éducation à la citoyenneté dans le nouveau programme.

Selon eux, l’enseignement des connaissances utiles à l’exercice de la citoyenneté – ce que cela signifie d’aller voter, comment fonctionnent les institutions démocratiques, comment on peut prendre part au débat public pour influencer sa communauté – est déficient dans le cursus scolaire actuel. «C’est ce que l’on observe dans nos ateliers et c’est ce que les jeunes nous disent», affirme Louis-Philippe Lizotte.

Les deux collègues de l’INM soulignent que l’éducation à la citoyenneté permet d’aborder d’autres aspects du vivre-ensemble tels que les questions reliées à l’écocitoyenneté, à la citoyenneté numérique et aux éléments juridiques, qui font aussi partie du programme proposé de CCQ. Pour eux, il s’agit de la direction à prendre.

«Dans le mémoire que nous avons soumis lors des consultations en vue de la révision du programme d’ECR, à l’hiver 2020, nous n’avons pas voulu mettre en compétition l’éducation à la citoyenneté et la culture religieuse, souligne Julie Caron-Malenfant. Nous ne sommes pas des spécialistes de la culture religieuse, alors nous n’avons pas voulu commenter cet aspect. Mais ce que nous savons avec certitude, c’est qu’il n’y a pas assez d’éducation à la citoyenneté à l’école.»

« Très peu de jeunes participent à la vie citoyenne en exerçant leur droit de vote. C’est vrai au Québec, au Canada et à l’international. Il faut que l’on s’attaque à ça. »

Julie Caron-Malenfant

directrice de l’Institut du Nouveau Monde

La directrice de l’INM est d’avis que la révision du programme s’inscrit dans un contexte qui n’est pas propre au Québec. «Très peu de jeunes participent à la vie citoyenne en exerçant leur droit de vote, rappelle-t-elle. C’est vrai au Québec, au Canada et à l’international. Il faut que l’on s’attaque à ça.» Et, ajoute son collègue, «le système scolaire est bien positionné pour répondre à cet enjeu-là».

Une révision nécessaire

Même les défenseurs du programme d’ECR sont, pour la plupart, d’accord avec l’idée qu’une révision était nécessaire. Mélanie Dubois (B.Ed. éducation et pédagogie, 2000; M.A. sciences des religions, 2008), enseignante du cours d’ECR au secondaire, superviseure de stage et chargée de cours au Département de sciences des religions, fait partie du conseil d’administration de l’Association québécoise en éthique et culture religieuse (AQECR). «En 2019, nous avions sondé nos membres et mené des travaux sur un projet de révision du programme, mentionne-t-elle. C’est normal, au bout de 10 ans, qu’un programme soit révisé.»

Lors de la présentation du nouveau programme, les membres du conseil d’administration de l’AQECR – les chargées de cours Line Dubé (présidente, B.A. enseignement moral et religieux, 1993), Chantal Bertrand (B.Ed. enseignement secondaire, 2008; M.A. sciences des religions, 2011) et Mélanie Dubois ainsi que leurs collègues Martin Dubreuil (B.Ed. enseignement secondaire, 2001) et Sylvie Lauzon (B.A. enseignement moral et religieux, 1995) – ont toutefois exprimé, dans une lettre ouverte au Devoir, à quel point ils étaient choqués par la présentation biaisée qui était faite du programme actuel. «Pourquoi ne pas rappeler, écrivent-ils, qu’il est déjà demandé dans le programme d’ECR de promouvoir les valeurs de la société québécoise et de développer un esprit de discernement par rapport au phénomène religieux?»

Ce que Mélanie Dubois et plusieurs de ses collègues n’ont pas apprécié, c’est aussi de ne pas avoir été mis dans la boucle par le ministère de l’Éducation. Même si des consultations ont eu lieu, le processus qui a abouti au rejet du nom même du cours d’ECR a été mené derrière des portes closes et en a pris plusieurs par surprise.

Professeure au Département de sciences des religions et directrice de la concentration Formation éthique et culture religieuse, Stéphanie Tremblay abonde dans ce sens. «Nous avons appris la nouvelle dans les médias, en même temps que le public», déplore-t-elle.

La professeure insiste: «le programme d’ECR était beaucoup plus nuancé que ce que l’on en a dit». Même si les enseignantes et enseignants se le sont approprié de façon variable, avec des résultats parfois moins heureux – d’où les critiques l’accusant de caricaturer les diverses traditions religieuses – «ce programme s’appuyait sur une longue réflexion de chercheurs de différentes disciplines, dont le professeur émérite du Département de philosophie Georges Leroux», rappelle-t-elle.

Les débats, âpres et difficiles, qui ont suivi l’adoption du cours d’ECR ont entaché sa réputation, relève Stéphanie Tremblay, et des faiblesses réelles méritaient qu’on lui apporte un «coup de pinceau». Ainsi, elle croit important de donner plus de place aux conceptions séculières et aux approches féministes. Pour elle, la révision en cours est une occasion de redorer le blason de ce champ de formation.

Beaucoup de continuité

Même si les détails du nouveau programme ne sont pas encore connus, la professeure constate «beaucoup de continuité» dans les thèmes dévoilés par le ministre, ce qui la rassure. Comme ses collègues, elle affirme que plusieurs éléments de l’axe de la culture faisaient déjà partie du cours ECR. De même, elle perçoit l’axe sur le dialogue et la pensée critique comme un acquis de l’ancien programme.

« Parler de dilemmes moraux plutôt que de questions éthiques, comme on l’a entendu lors de l’annonce du programme, me fait craindre un glissement de l’éthique à la morale, une approche un peu plus normative qui oriente davantage le jugement de l’élève. »

Stéphanie Tremblay,

professeure au Département de sciences des religions

Stéphanie Tremblay reste toutefois sur ses gardes par rapport aux approches préconisées. «Parler de dilemmes moraux plutôt que de questions éthiques, comme on l’a entendu lors de l’annonce du programme, me fait craindre un glissement de l’éthique à la morale, une approche un peu plus normative qui oriente davantage le jugement de l’élève», illustre-t-elle. La professeure souligne l’importance de valoriser le développement d’un jugement éthique autonome chez les jeunes.

Devant les polarisations qui divisent actuellement la société, il est justifié, croit-elle, de rechercher à renforcer le ciment social par l’éducation. Mais tout est dans la façon de le faire. Si l’ajout au programme d’éléments comme l’éducation à la sexualité et la culture du consentement lui paraît tout à fait justifié, elle se méfie, comme d’autres, d’une éducation à la citoyenneté qui voudrait imposer un cadre patriotique et un socle de valeurs «communes» dans lesquels toutes les communautés ne se reconnaîtront pas forcément. «L’éducation civique, on voit ce que cela a donné en France et dans les autres pays européens, dit-elle. Ce n’est pas nécessairement un adjuvant à la cohésion sociale.»

À ce sujet, Guillaume Dufour croit que le but du programme doit être d’amener les élèves à comprendre la nature et le fonctionnement des institutions qui garantissent la citoyenneté, non à stimuler le patriotisme national. «La citoyenneté peut générer de la fierté, dit-il, mais on ne doit pas chercher à en faire l’exaltation».

Des éléments incontournables

Parmi les éléments incontournables d’une éducation à la citoyenneté, il faut, selon le sociologue, enseigner que la démocratie repose sur un équilibre entre trois pôles: la règle de la majorité, les droits et libertés – y compris ceux des minorités – et la règle de droit. «Il est sain qu’il y ait des débats au sein de cette triade, affirme le professeur. Les désaccords font partie de l’exercice de la citoyenneté.»

Ces désaccords s’expriment souvent à travers différentes traditions politiques. Au Québec, rappelle-t-il, plusieurs s’appuient sur la règle de la majorité, qui a son origine dans une tradition républicaine et un pouvoir législatif plus affirmé, tandis que dans la tradition anglo-saxonne, la défense des droits des minorités et des libertés individuelles est beaucoup plus forte. «Les jeunes doivent comprendre qu’il est normal qu’il y ait des débats là-dessus au Québec parce que nous nous situons au point de rencontre de ces deux traditions.»

« En démocratie, on peut se tromper. Il arrive, en participant au débat, qu’on change d’opinion. D’où l’art de la longue conversation. La capacité à changer de point de vue, c’est très important, et cela se perd un peu. »

Guillaume Dufour,

professeur au Département de sociologie

Dans les débats, il n’y a pas toujours de bonnes ou de mauvaises réponses, observe Guillaume Dufour. «En démocratie, on peut se tromper. Il arrive, en participant au débat, qu’on change d’opinion. D’où l’art de la longue conversation. La capacité à changer de point de vue, c’est très important, et cela se perd un peu.»

Le sociologue insiste également sur l’importance d’amener les jeunes à mieux comprendre le jeu politique. «Non, les politiciens ne tiennent pas toujours leurs promesses, dit-il. Oui, il y a de la corruption et des scandales, mais ce n’est pas en se retirant du jeu que l’on fait avancer les choses.»

Julie Caron-Malenfant observe que l’on a tendance à sous-estimer les bienfaits de la démocratie. «Des sociétés entièrement démocratiques, qui fonctionnent, ce n’est pas la norme sur la planète», dit-elle. La démocratie s’affaiblit, observe la directrice de l’INM. «On le voit dans la polarisation des débats sur les réseaux sociaux, dans la désaffection de la population par rapport à nos institutions. Il est important de former les jeunes à ces enjeux si on ne veut pas voir arriver une nouvelle cohorte d’électeurs qui décident de ne pas participer à la vie citoyenne.»

Dans les ateliers d’éducation à la citoyenneté de l’INM, on insiste sur l’éveil à la démocratie et à la participation citoyenne en expliquant aux jeunes quels sont les mécanismes par lesquels ils et elles peuvent s’engager. On aborde aussi les compétences utiles à une citoyenneté active: la compréhension de l’information, l’esprit critique, l’art d’exprimer ses idées, de prendre la parole en public ou par écrit, la créativité nécessaire pour concilier des points de vue divergents et parfois sortir du cadre. On travaille sur le leadership, sur la mobilisation et l’engagement autour de projets communs. Et on crée des expériences collectives pour amener les jeunes à expérimenter la délibération et la codécision.

L’INM propose d’ailleurs que l’éducation à la citoyenneté ne repose pas entièrement sur les épaules des enseignantes et enseignants du programme. Selon le mémoire de l’Institut, il faut encourager les partenariats entre le personnel enseignant et divers acteurs extérieurs à l’école pour donner vie aux apprentissages. «Pour nous, la participation citoyenne, c’est quelque chose qui se pratique», mentionnent Julie Caron-Malenfant et Louis-Philippe Lizotte, qui souhaitent, ultimement, que le nouveau programme contribue à former des jeunes qui s’impliquent activement dans la société. Et pas seulement quand ils sont jeunes. Toute leur vie.

Louis-Philippe Lizotte souligne que le nouveau programme devra amener les jeunes à réagir sur des enjeux qui les concernent et qui évolueront forcément avec l’actualité. On pense à la diversité culturelle et de genre, à l’environnement, à l’emprise des réseaux sociaux, à la liberté d’expression, au harcèlement sexuel, à l’intimidation, aux fausses vérités ou aux théories du complot. «Les jeunes vivent ces réalités-là, mentionne le conseiller. Ils ont des choses à dire et à partager sur ces enjeux, et un cours comme celui-là peut être l’occasion de le faire.»

La place du religieux

Concernant la place que le religieux devra occuper dans le nouveau programme, Guillaume Dufour est d’avis qu’il est important de maintenir un volet expliquant les différents modèles de laïcité ainsi que les grandes normes en matière de respect de la liberté de conscience et de religion. «Si l’on met l’accent sur le respect des différences sans faire réfléchir au fait que c’est l’État de droit qui permet l’expression de ces différences, on a un problème», dit-il.

Selon lui, il faut aussi expliquer que l’attachement des Québécois à la laïcité n’est pas «contre l’autre» et éviter de l’associer à du racisme. «La sécularisation est un phénomène de fond au Québec, la critique de la religion et de l’Église y est très forte, et cela a des conséquences sur plusieurs aspects de la vie en société, comme le fait que les couples se marient moins.»

Le sociologue souligne que le cours d’ECR a soulevé des débats sur l’absence de place réservée à l’expression de l’athéisme. «La pratique religieuse est en déclin, particulièrement chez les Canadiens français», observe-t-il. Si l’on doit continuer à enseigner la signification des signes et pratiques des différentes traditions religieuses, il s’interroge, comme d’autres, sur les façons de le faire. «Est-ce que l’on contribue davantage à la lutte contre le racisme en insistant sur nos différences plutôt que sur ce que nous avons en commun? C’est une question légitime», dit le professeur.

Ce débat, qui dure depuis le lancement du cours d’ECR, n’est pas près de prendre fin. «Le pari de l’ancien programme était que si l’on comprenait mieux l’autre et son univers de sens, on serait peut-être mieux en mesure de respecter les autres personnes et de poursuivre le bien commun de façon positive, souligne Stéphanie Tremblay. C’était les deux grandes finalités: ouverture à l’autre et poursuite du bien commun. Ces deux finalités devraient rester dans le nouveau programme.»

« On ne peut pas comprendre le monde sans une compréhension des différentes croyances et traditions religieuses. Il faut des éléments de culture religieuse pour comprendre le patrimoine religieux québécois, l’art religieux en Europe, les conflits au Moyen-Orient ou même ce qui se passe aux États-Unis, qui sont l’un des pays les plus religieux au monde. »

Mélanie Dubois,

chargée de cours au Département de sciences des religions

Pour Mélanie Dubois, il faut continuer à transmettre aux élèves les éléments d’une littératie religieuse: les récits, les règles, les grands personnages des différentes traditions. «On ne peut pas comprendre le monde sans une compréhension des différentes croyances et traditions religieuses, souligne-t-elle. Il faut des éléments de culture religieuse pour comprendre le patrimoine religieux québécois, l’art religieux en Europe, les conflits au Moyen-Orient ou même ce qui se passe aux États-Unis, qui sont l’un des pays les plus religieux au monde.»

Dans son mémoire sur la révision du cours ECR, déposé en février 2020, le Département de sciences des religions se prononçait en faveur du maintien, dans le nouveau programme, d’une place significative accordée à la compréhension du fait religieux. «La religion ne se limite pas au culte, remarque Stéphanie Tremblay. La religion est imbriquée à la culture et permet de se voir à travers une trame historique et de comprendre d’où l’on vient. Nos référents, nos expressions, notre façon de penser et de voir, notre rapport cognitif et pratique au monde sont influencés par une vision du monde qui, à l’origine, était religieuse.»

Si cela est vrai pour le Québec, il faudra aussi, selon la professeure, continuer de parler des autres façons de voir le monde et l’humain, d’essayer de comprendre les traditions religieuses issues de l’immigration et les cosmologies autochtones, tout en évitant de tomber dans les stéréotypes. «Il sera important que les communautés ciblées et les Premières Nations soient mises à contribution pour élaborer les contenus», mentionne-t-elle.

Une formation à redéfinir

Pour l’AQECR, le délai prévu pour implanter le nouveau programme est beaucoup trop court. Dès l’automne 2022, le programme sera testé sous forme de projets pilotes dans diverses écoles et son déploiement à travers l’ensemble du réseau scolaire est planifié pour la rentrée 2023.

Même si le ministre Roberge a promis de la formation et du matériel pédagogique, les membres de l’AQECR demandent du temps pour adapter la formation initiale et pour former le personnel enseignant actuel. «Si tous les contenus proposés – l’environnement, les éléments juridiques, la sexualité – sont ajoutés au programme, cela fait beaucoup, observe Mélanie Dubois. Il faut du temps pour s’approprier de tels sujets et concevoir de nouvelles situations d’apprentissage pour les enseigner.»

La réflexion, qui se fait à partir des grands thèmes annoncés (les détails du programme seront connus au printemps prochain), a toutefois déjà commencé. Au sein de la concentration ECR (appelée à changer de nom) du baccalauréat en enseignement secondaire, on procède déjà à plusieurs modifications. L’offre de cours optionnels est revue et l’on prévoit ajouter des cours obligatoires pour s’assurer d’une formation de base dans des domaines comme l’enseignement à la sexualité et l’éducation à l’environnement. Des partenariats avec d’autres départements sont aussi envisagés pour diversifier l’offre de contenus.

À l’intérieur des cours de didactique, on apporte aussi des changements en lien avec le nouveau programme. Ainsi, le titre du cours final de didactique a déjà été modifié pour «Dialogue et vie citoyenne». «Nous avons la chance, à l’UQAM, d’avoir une équipe de chargées de cours extraordinaires, qui sont très impliquées et à l’affût de ce qui s’en vient», dit Stéphanie Tremblay.

On réfléchit également à l’élaboration d’un programme court de deuxième cycle qui pourrait servir à la formation continue du personnel enseignant, à une maîtrise qualifiante et à un cours d’un crédit, qui pourrait être déployé dans le dispositif de formation continue des centres de services scolaires.

Les étudiantes et étudiants actuels sont au courant des changements à venir, souligne Stéphanie Tremblay. «Certains ont même commencé à adapter leurs travaux dans le sens du nouveau programme!»