Depuis la mi-octobre, une douzaine d’élèves du primaire et du secondaire du quartier Centre-Sud bénéficient du soutien de futures enseignantes et futurs enseignants dans l’apprentissage du français et des mathématiques. Chaque semaine, les élèves ont droit à une ou deux séances virtuelles individuelles de 30 à 45 minutes, après l’école, avec leur tuteur ou tutrice. «Ce sont principalement des élèves allophones, qui parlent rarement français à la maison, souligne la coordonnatrice du projet, Jeanne Morissette, étudiante de quatrième année au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale. Ce soutien individualisé compte beaucoup pour eux.»
Le contenu des séances est adapté aux besoins des élèves. «Certains font des progrès rapidement, d’autres ont besoin de revoir des notions pour que ce soit bien acquis, mentionne la coordonnatrice. Nous planifions des activités qui sont susceptibles de les motiver malgré la distance, par exemple en intégrant des capsules vidéo éducatives.»
Fanie Lauzon et Yohans Benoit, qui étudient aussi au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale, Jeanne Desmornes, étudiante au baccalauréat d’éducation préscolaire et d’enseignement primaire, et Sarah Hamelin, étudiante à la maîtrise en orthopédagogie, participent également au projet. «Ce n’est pas de l’aide aux devoirs classique dans laquelle les élèves apprennent des tables de multiplication par cœur ou font des exercices dans un cahier, ajoute Catherine Turcotte, professeure au Département d’éducation et formation spécialisées. Les tuteurs et tutrices ont des connaissances approfondies en pédagogie et sont en mesure de détecter les difficultés et d’adapter leur enseignement.»
«C’est un peu comme un laboratoire dans lequel nous pouvons appliquer les notions vues dans notre programme et tester de nouvelles stratégies.»
Jeanne Morissette,
Étudiante au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale
Développer des liens
Ce projet de jumelage est bénéfique pour les jeunes, qui bénéficient d’une expertise individualisée, mais aussi pour les étudiantes et étudiants en éducation. «C’est un peu comme un laboratoire dans lequel nous pouvons appliquer les notions vues dans notre programme et tester de nouvelles stratégies», dit Jeanne Morissette.
«De belles relations se créent grâce à ce projet, dit Catherine Turcotte. Même si le soutien est effectué après les heures de cours ou de stage, les tuteurs et tutrices prennent plaisir à rencontrer les élèves le soir. Et les enfants se considèrent chanceux d’avoir quelqu’un juste pour eux.»
Réalisé en collaboration avec l’organisme communautaire La Relance Jeunes et Familles, le projet a été rendu possible grâce à l’appui financier de la Fondation Chagnon. «La Fondation a mis sur pied un fonds d’urgence cet été pour soutenir les jeunes de milieux défavorisés en temps de pandémie, indique le professeur du Département d’éducation et pédagogie Marc Turgeon, qui a établi le contact entre l’organisme et la Faculté des sciences de l’éducation. Le projet, qui cadre parfaitement avec les objectifs de la Fondation, se poursuivra en 2021.»