Série En vert et pour tous
Projets de recherche, initiatives, débats: tous les articles qui portent sur l’environnement.
Alors que débutait le Mois de l’eau, la Fondation Rivières révélait que 7 municipalités sur 10 au Québec contaminent toujours l’eau de leurs rivières. Après trois années d’étude, l’organisme à but non lucratif conclut que «les municipalités ont rarement l’expertise, les ressources ou le soutien nécessaire» pour augmenter la capacité de traitement de leurs systèmes d’assainissement et pour améliorer la qualité des eaux. Une nouvelle qui ne surprend pas la titulaire de la Chaire de recherche sur l’eau et la conservation du territoire, Marie Larocque, qui suggère de s’intéresser davantage aux eaux souterraines pour mesurer les impacts de l’activité humaine sur le cycle de l’eau.
«Depuis 2010, notre compréhension des eaux souterraines s’est beaucoup améliorée, mais on a encore du chemin à faire. Notre prochain grand chantier au Québec sera la gestion intégrée de l’eau. Il faudra prendre des décisions sur l’occupation du territoire en tenant compte de l’eau en surface et de l’eau souterraine conjointement», explique la professeure d’hydrogéologie au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère.
Après l’interruption occasionnée par la pandémie de COVID-19, les membres de la Chaire ont repris leurs recherches sur le terrain. Depuis près de deux semaines, le déconfinement leur permet de retourner faire leurs observations hydrogéologiques dans la réserve faunique Kenauk Nature, située au nord de Montebello.
Le territoire pourrait devenir un important lieu de surveillance des changements climatiques et des impacts de l’activité humaine. «Ce vaste territoire n’a pratiquement pas été bouleversé par la colonisation, indique Marie Larocque. L’objectif est d’y faire des observations scientifiques à très long terme.»
Les travaux menés à Kenauk Nature s’inscrivent dans le mandat de la Chaire, qui vise à consolider les connaissances sur les eaux souterraines, jusqu’ici très peu étudiées au Québec et au Canada. Créée l’hiver dernier, la Chaire vient de lancer son site web. On y retrouve les grandes orientations du groupe et la description de ses différents projets de recherche.
Pour l’hydrogéologue Marie Larocque, il reste encore beaucoup de sensibilisation à faire en lien avec la protection de l’eau. «En ce moment, plus que jamais, on se reconnecte avec la nature. Les questions liées à la COVID-19 nous font aussi réfléchir à notre gestion de l’environnement», dit-elle. Cette année particulièrement, le Mois de l’eau, tout comme la Journée mondiale de l’environnement, le 5 juin, semblent arriver au bon moment pour entamer une réflexion collective sur notre gestion du patrimoine naturel.