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Projet pancanadien sur le microbiome

Steven Kembel participe à une étude sur les liens entre le microbiome des bébés prématurés et le risque d’asthme.

Par Pierre-Etienne Caza

14 janvier 2020 à 14 h 01

Mis à jour le 14 janvier 2020 à 14 h 01

Photo: Getty Images

Le professeur du Département des sciences biologiques Steven Kembel fait partie d’une équipe interuniversitaire ayant obtenu près de deux millions de dollars des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour un projet de recherche de cinq ans portant sur les liens entre le microbiome intestinal et les risques d’asthme chez les bébés prématurés. Il s’agit de l’un des sept projets financés dans le cadre du programme «Subvention d’équipe: initiative canadienne microbiome 2» des IRSC. La chercheuse principale est Marie-Claire Arrieta, de l’Université de Calgary.

Selon les études, les grands prématurés (né entre 28 et 32 semaines de grossesse) et les très grands prématurés (nés avant 28 semaines) sont respectivement de trois à quatre fois plus à risque de développer une respiration sifflante récurrente que les enfants nés à terme. À ce jour, les atteintes aux poumons ont toujours été considérées comme étant inévitables, notamment à cause des dommages physiologiques causés par la mise sous respirateur à la naissance. Les données épidémiologiques suggèrent que les nourrissons qui ne souffrent pas de dommages structurels aux poumons sont néanmoins plus à risque de développer de l’asthme, ce qui indique que d’autres variables peuvent influencer l’état de santé des poumons. Des études récentes menées auprès de nourrissons nés à terme ont démontré qu’une communauté de microbes présents dans l’intestin contribuerait au risque de souffrir d’asthme, mais aucune étude clinique du microbiome et de l’asthme n’a été réalisée à ce jour chez les nourrissons prématurés.

«Nous analyserons la structure de la communauté microbienne dans l’intestin des bébés prématurés pour identifier des biomarqueurs qu’on peut utiliser pour prédire le développement de maladies comme l’asthme, explique Steven Kembel. Grâce à des analyses de pointe en bioinformatique et en écologie microbienne, nous pourrons identifier les groupes de microbes et les fonctions microbiennes dans le microbiome des enfants. Nous utiliserons ces informations pour mettre au point des traitements visant à réduire le risque d’asthme chez les bébés prématurés.»

Le projet permettra de financer un chercheur postdoctoral et un étudiant aux cycles supérieurs à l’UQAM, qui travailleront en collaboration avec l’équipe de recherche pour quantifier et modéliser le microbiome intestinal et la santé des bébés prématurés, précise le professeur Kembel.