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Amoureuse du petit écran

Lauréate 2020 du prix Reconnaissance de la Faculté de communication, Judith Brosseau œuvre depuis 45 ans à l’essor de la télévision.

Par Claude Gauvreau

8 décembre 2020 à 8 h 12

Mis à jour le 8 décembre 2020 à 8 h 12

Série Prix Reconnaissance UQAM 2020
Sept diplômés sont honorés pour leur engagement professionnel, l’impact de leurs réalisations et leur rayonnement. Ce texte est le sixième d’une série de sept articles présentant les lauréats.

La diplômée Judith Brosseau.Photo: Nathalie St-Pierre

«La passion pour la télévision est le fil rouge qui traverse mon parcours, reliant toutes mes expériences professionnelles», déclare Judith Brosseau (B.Sp. histoire de l’art, 1973; M.A. communication, 1986), lauréate 2020 du prix Reconnaissance de la Faculté de communication. Consultante en communication et administratrice de sociétés (Fonds Harold Greenberg, Sylvain Émard Danse), la diplômée préside, depuis 2014, le conseil d’administration de l’INIS, le Centre de formation professionnelle en télévision, cinéma, documentaire, médias interactifs et jeux vidéo.

En ces temps de changements technologiques et de modèles d’affaires à réinventer, l’INIS joue un rôle important dans le paysage audiovisuel. «Grâce à ses programmes de formation, notamment en télévision et en cinéma, l’Institut contribue au renouvellement des compétences professionnelles, souligne Judith Brosseau. Le fait qu’entre 85% et 90% de ses diplômés occupent aujourd’hui des postes clés dans le milieu l’illustre bien.» 

Au tournant des années 1970, la diplômée entreprend des études en histoire de l’art à l’UQAM. «J’ai choisi cette université en raison de son accessibilité et parce qu’elle reflétait les mutations sociales et culturelles de l’époque. Mon bac en histoire de l’art m’a permis d’acquérir une culture générale, mais la télévision suscitait davantage mon intérêt.»

Diplôme en poche, Judith Brosseau amorce une carrière de recherchiste à Télé-Québec, puis de journaliste et de productrice télé dans des boîtes indépendantes. Dans la trentaine, elle s’inscrit au programme de maîtrise en communication de l’UQAM. «Je voulais avoir des outils pour réfléchir à ma pratique, raconte-t-elle. J’ai eu des profs formidables, comme Jean-Pierre Desaulniers et Gaétan Tremblay, qui ont conforté mon idée que la télévision n’était pas un art mineur.»

La diplômée occupe par la suite les postes de directrice de la planification stratégique au service des communications de Radio-Canada, de 1992 à 1997, puis de vice-présidente principale, programmation, communications et médias interactifs, au sein d’Astral Média, de 1998 à 2013, où elle gère les opérations des chaînes Historia, Canal D et Séries Plus. «Ce fut une période extraordinaire, dit-elle. On avait le sentiment que ces chaînes spécialisées francophones faisaient contrepoids à l’influence des chaînes anglophones, américaines notamment.»

En 2010, Judith Brosseau remporte le Prix d’excellence de l’Association femmes du cinéma, de la télévision et des nouveaux médias. «Cette distinction m’a rappelé qu’il n’était pas facile pour les femmes de percer dans le monde de l’audiovisuel et qu’il restait des défis à relever, comme l’a souligné récemment l’organisme Réalisatrices équitables.»

Aujourd’hui, malgré la multiplication des plateformes, la diplômée constate que le succès de la télévision québécoise ne se dément pas. «La population aime sa télévision, dit-elle. Une fiction comme District 31, par exemple, attire chaque semaine plus d’un million de téléspectateurs.»

Voir La télévision, une vidéo produite par Urbania pour souligner son prix Reconnaissance.