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Nathalie Maillé, au service de la culture

La directrice du Conseil des arts de Montréal et présidente du CA de l’UQAM mise sur l’ouverture à la diversité.

Série

L'esprit UQAM

2 mars 2020 à 16 h 03

Mis à jour le 3 mars 2020 à 16 h 03

Série L’esprit UQAM
On les reconnaît à leur audace, à leur esprit d’innovation, à leur sens de l’engagement. Ils ont «l’esprit UQAM». À l’occasion du 50e, des diplômés qui ont fait leur marque dans toutes les sphères de la société évoquent leur parcours uqamien. Cette série a été créée pour le site web UQAM: 50 ans d’audace.

Nathalie Maillé.
Photo de droite: Nathalie St-Pierre

Au secondaire, les résultats de ses tests d’orientation indiquaient un intérêt pour les arts, mais aussi pour… l’administration. Quelques années après son baccalauréat en danse, Nathalie Maillé (B.A. danse/enseignement, 1992) ajoute une corde à son arc en obtenant un diplôme d’études supérieures en gestion des organismes culturels à HEC. En 1998, elle débute comme agente de développement au Conseil des Arts de Montréal. Rapidement, elle gravit tous les échelons, jusqu’à devenir, en 2013, directrice générale de l’organisme.

Reconnue pour son leadership rassembleur prenant appui sur des valeurs d’ouverture, de créativité, d’audace, de proximité et de transparence, Nathalie Maillé gère aujourd’hui un budget annuel de quelque 20 millions de dollars, qui permet de soutenir 525 organisations, et plus de 100 employés et bénévoles provenant de toutes les disciplines artistiques. Son talent de gestionnaire a été souligné en 2015 par le prix Femmes d’affaires du Québec.

En mars 2018, les membres du Conseil d’administration de l’UQAM l’ont désignée à l’unanimité à titre de présidente du Conseil, où elle siégeait depuis sa nomination par le gouvernement du Québec en septembre 2015.

Nathalie Maillé a fait sienne la cause de la diversité. Pour elle, la culture elle-même est multiple. Depuis qu’elle a pris la tête du Conseil des arts de Montréal, la reconnaissance de la contribution des créateurs issus de la diversité au dynamisme de l’art sous toutes ses formes est son principal cheval de bataille.

Quel type d’étudiante étiez-vous?

Je ne correspondais pas à l’image que l’on peut se faire des étudiants en art, celle de personnes un peu marginales, avec une âme de poète. On me taquinait parfois en me traitant de BCBG. Cela dit, j’aimais l’environnement effervescent et créatif  des études en arts.

Que rêviez-vous de devenir?

Honnêtement,  je n’avais pas vraiment de plan de match. Étudiante de première génération, dont les parents n’ont jamais fréquenté l’université, j’étais simplement heureuse de pouvoir suivre des cours à l’UQAM, où je me sentais acceptée. Je n’envisageais pas une carrière en danse, mais j’avais un intérêt pour la pédagogie. C’est pourquoi j’ai choisi le profil «enseignement» du programme de bac en danse.

Quelle idée, quel concept, quel buzzword était à la mode dans votre domaine à l’époque de vos études ?

La «non-danse». On cherchait à s’écarter du mouvement dansé traditionnel pour intégrer les autres arts de scène. Tout ce qui était atypique, en particulier les corps atypiques, était aussi valorisé par certains professeurs et chorégraphes, comme Jean-Pierre Perreault.

Quel était l’endroit préféré des étudiants pour se réunir?

Nous aimions prendre un verre au J-M100, un bar situé au niveau métro du pavillon Judith-Jasmin, tout près de l’agora.

Pouvez-vous nommer un professeur, une phrase ou un cours qui vous a marquée?

La professeure et chorégraphe Martine Époque. C’était une femme avant-gardiste. Elle a participé à la création du Département de danse de l’UQAM et a été une pionnière au Québec de ce qu’on a appelé la «nouvelle danse». Chaleureuse et accueillante, elle n’avait aucun préjugé. 

Que souhaitez-vous à l’UQAM pour ses 50 ans?

J’aimerais qu’elle soit davantage reconnue pour tout ce qu’elle accomplit. Trop de gens ne se rendent pas compte à quel point l’UQAM est une université créative, non seulement en arts, mais dans toutes les disciplines.