Série COVID-19: tous les articles
Les nouvelles sur la situation à l’Université entourant la COVID-19 et les analyses des experts sur la crise sont réunies dans cette série.
Photo: Nathalie St-Pierre
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, toutes les organisations – gouvernements, entreprises privées, organismes publics et parapublics, organismes communautaires – doivent quotidiennement faire face à de nouveaux défis. «Plusieurs organisations constatent que leurs plans de gestion de crise étaient insuffisants et qu’elles doivent aller plus loin», affirme Yannick Hémond (B.A.A., 2005), professeur au Département de géographie.
Afin de former des spécialistes des pratiques de préparation, d’intervention et de rétablissement, la Faculté des sciences humaines offrira, à compter de l’automne 2020, un programme court de 2e cycle et un DESS en résilience, risques et catastrophes (RRC). S’adressant tant aux personnes qui souhaitent découvrir la discipline qu’aux professionnels déjà actifs dans le milieu, ces deux programmes succèdent au DESS en gestion des risques majeurs, créé en 2008 et qui est, encore à ce jour, le seul programme francophone en Amérique du Nord spécialisé dans le domaine.
La grande majorité des quelque 90 personnes ayant obtenu leur diplôme au cours des 10 dernières années occupent aujourd’hui des postes clés – conseillers, répondants, directeurs, coordonnateurs – dans les secteurs public, parapublic et privé. «Nos diplômés sont partout: chez Ambulance Saint-Jean, Urgences-santé, Hydro-Québec, VIA Rail, dans les centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS), dans les services de sécurité civile ou dans les entreprises de consultation, mentionne Yannick Hémond. La pandémie actuelle contribuera très certainement à augmenter la demande pour des experts qualifiés en RRC.»
Vision stratégique, créativité, multidisciplinarité
Les compétences acquises par les étudiants en RRC pourraient évidemment s’appliquer à la crise actuelle, mais aussi à d’autres types de catastrophes – inondations, tornades, ouragans, cyberattaques, feux de forêt, déraillements de train. «La pandémie actuelle engendre un effet domino, ce qui nécessite une vision globale de la situation, analyse Yannick Hémond. Nos programmes préconisent justement des approches basées sur la multidisciplinarité et sur une vision stratégique.»
Basées sur des approches par problèmes, les programmes amènent les étudiants à développer des solutions créatives, en équipe. «La réponse normale ne fonctionne pas, alors il faut penser autrement», souligne le professeur.
Les deux nouveaux programmes en RRC se distinguent par un cheminement intensif accéléré. Le programme court se complète en un trimestre de 15 semaines et le DESS en deux trimestres. Tous les cours du programme court peuvent être crédités au DESS. «Le programme court couvre la base, soit les dimensions humaines, organisationnelles et sociétales de la RRC, précise Yannick Hémond. Le DESS approfondit cette formation en offrant des cours en coordination et en gestion.» En fin de parcours, les étudiants au DESS devront réaliser un stage de six semaines en milieu professionnel ou un travail de recherche.
Des approches inspirées de la pédagogie active – études de cas, résolution de problèmes, simulations, laboratoires et sorties sur le terrain – serviront à transmettre le contenu des cours. La plupart seront offerts en formule hybride, soit une partie à distance et une autre en présentiel. «Éventuellement, toute la formation sera offerte à distance afin de rejoindre l’ensemble de la francophonie», ajoute le professeur.
Nouveau cadre d’action
Plusieurs facteurs ont mené à la refonte du DESS en gestion des risques majeurs, dont l’adoption du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes de l’ONU en 2015 et de la Stratégie de sécurité civile pour le Canada en 2019. La popularité croissante du programme auprès des étudiants étrangers a aussi obligé l’UQAM à élargir le contenu des cours aux réalités mondiales. «Le nouvel intitulé des programmes reflète mieux l’état actuel des connaissances dans le domaine, ajoute Yannick Hémond. La notion de résilience, qui s’applique autant aux entreprises et aux communautés qu’aux individus, est de plus en plus utilisée, alors que celle de catastrophe permet de saisir rapidement les enjeux liés aux programmes.»
Les professeurs impliqués dans le programme proviennent de divers horizons, dont la géographie, la gestion, la communication et le droit. Plusieurs d’entre eux sont affiliés à l’un des groupes de recherche en RRC hébergés à l’UQAM, dont le Consortium Égide, l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires ainsi que le Réseau Inondations intersectoriel du Québec (RIISQ). «Nous pouvons aussi compter sur l’apport de chargés de cours qui vivent de près la réalité du terrain», mentionne le professeur.
Il est possible de faire une demande d’admission au DESS ou au programme court avant le 1er juillet pour le trimestre d’automne 2020.
Sommet international Désastre et résilience
En raison de la pandémie de COVID-19, le Sommet international Désastre et résilience, qui devait initialement avoir lieu au printemps, se tiendra du 16 au 18 juin 2021, à Montréal. Le sommet trilingue s’articulera autour de quatre thèmes centraux: comprendre, mobiliser, agir, apprendre.
Plusieurs Uqamiens font partie du comité organisateur: Yannick Hémond, Daniel Germain, Ursule Boyer-Villemaire et Michel C. Doré, professeurs au Département de géographie; Yona Jébrak (Ph.D. études urbaines, 2010), professeure au Département d’études urbaines et touristiques; François Audet, professeur au Département de management et technologie; Diane Alalouf-Hall, étudiante au doctorat en sociologie; et Marie-Hélène Graveline, étudiante au doctorat en sciences de l’environnement.